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L'économiste | Maroc | 03/11/2010
Pourtant, il suffisait qu’elle soit prise en charge dans de bonnes conditions durant les trois premières minutes après la naissance. Car, si le cerveau reste sans oxygène par manque de respiration, le processus de destruction des neurones avec le risque d’un handicap est irréversible. Le coût financier direct d’un handicapé est estimé à 300.000 dirhams par an.
Au Maroc, la situation est dramatique. Le taux de mortalité néonatale est même parmi les plus élevés. Un indicateur renseigne sur cette situation: 23 bébés sur 1.000 meurent en raison des négligences des équipes soignantes dans les hôpitaux. Un niveau réduit de moitié, mais en trente ans. Ce qui renseigne sur la lenteur de mise à niveau de la «machine». Or, le respect de certains gestes lors des accouchements permettrait de diminuer la mortalité néonatale de 75%, explique l’association Al Hayat qui vient d’être créée pour justement sensibiliser et agir sur ce «fléau».
Pourtant, les gestes et protocoles de prise en charge nécessaires sont enseignés et constituent le ba-ba en matière d’hygiène ou de secourisme en cas de manque d’oxygène. Ils ne nécessitent même pas des investissements colossaux, mais du professionnalisme. Même les mamans n’ont droit ni à des conseils ni à des recommandations, qui pourtant ne coûtent rien, sur les bienfaits de l’allaitement maternel. Dans nos hôpitaux et même nos cliniques, le service, encore faut-il qu’il soit bien mené, s’arrête avec l’accouchement.
Jusque-là, le ministère de la Santé s’est surtout focalisé sur la mortalité infantile dont le taux a été réduit de 40 pour mille en 2003 à 32 pour mille en 2009.
«Plus la lutte contre la mortalité infantile réussit, plus elle se concentre autour de la naissance. C’est pour cela que le dernier programme du ministère de la Santé est axé sur la mortalité néonatale qui représente les 2/3 de la mortalité infantile et qui survient avant 1 mois de vie», affirme Abdelali Belghiti Alaoui, directeur des hôpitaux et des soins ambulatoires au ministère de la Santé.
A côté de la formation des professionnels de santé, ce programme prévoit la normalisation des structures de prise en charge des nouveaux-nés avec la mise en place de centres régionaux de réanimation néonatale, l’équipement des maternités hospitalières par les couveuses et les tables chauffantes. Pour 2011, il est prévu l’acquisition de 200 couveuses et 200 tables chauffantes.
Au sein de ce département, on n’écarte pas l’utilité de la société civile et du secteur privé pour réussir les programmes, surtout ceux ciblant des problématiques de développement comme celle de la mortalité infantile. Celle-ci est d’ailleurs inscrite parmi les objectifs de développement du millénaire.
L’association Al Hayat -Chaînes de vie- a d’ailleurs choisi de mener bataille sur ce front. Au programme, une sensibilisation, voire du matraquage pour le respect des 4 chaînes de vie durant les premières minutes de la vie: chaîne de chaleur, chaîne du sucre, chaîne de l’oxygène et chaîne de l’asepsie. Une action qui pourrait aider à faire baisser le taux de mortalité néonatale, du moins celle causée par des négligences. «La famille et la société civile doivent savoir que le respect des quatre chaînes est vital. Chaque fois qu’un maillon est défaillant, elles devront protester», affirme le fondateur de l’association. Autrement dit, elles devront jouer le rôle de garde-fou.
Pour l’heure, cette association a réussi à avoir l’accord de plusieurs partenaires pour mener toute sa campagne de sensibilisation. Selon Meriem Othmani, vice-présidente d’Al Hayat, des messages pourraient être diffusés avec les factures d’eau et d’électricité dans le monde rural. Les services de la vulgarisation agricole consentent aussi à diffuser des messages dans les souks et passer des films explicatifs sur les murs des maisons des villages les plus reculés. L’association cherche également l’appui du ministère des Habous. Elle ambitionne une sensibilisation via les prêcheurs de toutes les mosquées.
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