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Le matin | Maroc | 20/10/2010
Trois conditions requises pour s'inscrire à cette nouvelle filière : être un professionnel de santé médical ou non médical, être titulaire d'un diplôme de 1er cycle universitaire ou équivalent ; et enfin, disposer d'une expérience professionnelle entre 3 et 5 ans. La formation vise à doter le système de santé national, d'ici à 2015, d'un premier contingent de 150 épidémiologistes de terrain hautement qualifiés, et ce, en partenariat avec le Centre de prévention et de contrôle des maladies (CDC) d'Atlanta, l'Université de Barcelone et l'Université Pompeu Febra de Barcelone.
Le cursus de formation d'une durée de 2 ans vise à doter, grâce à d'intensifs stages de terrain, les futurs épidémiologistes d'un certain nombre de compétences les rendant aptes non seulement à réagir en toute urgence aux dangers épidémiologiques, mais également à les anticiper et à les prévenir.
S'agissant du volet prévention et vigilance, ils doivent être capables au terme de leur formation de concevoir, implanter et évaluer un système de surveillance épidémiologique et d'identifier les problèmes de santé nécessitant une investigation à partir des données de surveillance épidémiologique ou du système d'information sanitaire. Pour ce qui est de la riposte proprement dite, le programme de formation leur permettra de réagir vite et de manière professionnelle à n'importe quelle alerte sanitaire, de mener une investigation épidémiologique sur le terrain pour évaluer un problème de santé ou gérer une épidémie et, enfin, de participer efficacement aux programmes de contrôle des maladies et d'en améliorer la performance.
L'information n'est pas en reste, puisqu'un épidémiologiste est tenu à communiquer les données relatives aux menaces épidémiologiques à différents publics, afin qu'ils puissent agir en conséquence: décideurs, professionnels de santé, médias, grand public… Pour forger le savoir-faire des épidémiologistes de demain, l'INAS a fait appel à des gens de terrain.
Outre ses enseignants travaillant à plein temps, l'Institut a recouru aux services des cadres du ministère de la Santé et des enseignants des facultés de médecine, travaillant tous comme vacataires. «La formation sera également enrichie par l'apport d'enseignants vacataires étrangers, surtout du CDC d'Atlanta, et de l'Université de Barcelone », indique Abderrahmane El Maaroufi, directeur de l'INAS, au fil de sa présentation du programme de formation de la nouvelle filière.
Une fois diplômés, les lauréats de l'Institut sont destinés à des carrières d'épidémiologistes dans une direction centrale, dans des hôpitaux ou des laboratoires, à la tête d'un observatoire régional de santé ou d'une cellule provinciale d'épidémiologie, ou encore à une carrière d'enseignant-chercheur à l'INAS même. Autant dire que les diplômés de la nouvelle filière seront pour le Maroc un filet de sécurité sanitaire dans un monde qui se trouve continuellement sous la menace d'épidémies à potentiel de propagation non négligeable. Un constat qui revient dans le discours de la ministre: « Mondialisation oblige, la situation épidémiologique dans le monde a beaucoup évolué, posant de nouveaux défis devant les systèmes de santé internationaux.
Cela a induit immanquablement une évolution des méthodes de lutte contre les maladies et de surveillance épidémiologique. D'ailleurs, l'Organisation mondiale de la santé souligne que l'impuissance de n'importe quel système de santé de faire face à des cas épidémiologiques urgents constitue une menace pour la sécurité sanitaire de tous les pays du monde». Puisqu'il vaut mieux prévenir que guérir, le département de Yasmina Baddou a placé le développement du dispositif de veille sanitaire au cœur de ses priorités pour la période 2008-2012. C'est ainsi que plusieurs observatoires régionaux et cellules provinciales d'épidémiologie ont été créés, ayant pour principale mission de concevoir et de mettre en place des plans de prévention contre les maladies. Dans la même perspective de préservation de la sécurité sanitaire, le ministère de la Santé se penche actuellement sur le projet de création de l'Agence nationale de la santé publique, fruit d'un partenariat avec l'Union européenne, fait savoir Yasmina Baddou.
QUESTIONS À : Professeur Abderrahmane Maaroufi • Directeur de l'Institut national d'administration sanitaire.«La nouvelle filière va former des épidémiologistes de terrain»
Comment se présente la situation épidémiologique au Maroc?
Le Maroc vit actuellement une période de transition épidémiologique caractérisée par la coexistence de deux types de maladies : transmissibles et non transmissibles.
Ceci implique un changement de l'état de santé publique d'un schéma classique où les maladies infectieuses sont prédominantes, à un autre schéma où ce type de maladies se conjugue à un autre, à savoir les maladies chroniques : cancers, rhumatismes, diabète, hypertension, maladies cardiovasculaires… On note également l'émergence de comportements à risques liés aux habitudes de vie comme le tabagisme, la toxicomanie, l'obésité, les troubles sanitaires résultant de modes d'alimentation malsains... Tous ces facteurs concourent à l'installation d'une situation de risque sanitaire, ce qui rend nécessaire de mettre en place un système de vigilance adéquat capable de mener la riposte quand il y a des risques qui se déclenchent.
D'où l'intérêt de la filière qui vient d'être lancée et qui s'assigne pour mission de doter notre système de santé de ressources humaines à même de relever le défi de la sauvegarde de la sécurité sanitaire.
Est-ce qu'il s'agit de la première filière de son genre au Royaume?
Il existe bel et bien des programmes de formation en épidémiologie dispensés dans les facultés de médecine. Mais c'est surtout de l'épidémiologie clinique qu'il s'agit, c'est-à-dire celle liée à la pratique médicale dans les hôpitaux surtout. Notre nouvelle filière, par contre, s'intéresse à l'épidémiologie de la santé publique et va former des épidémiologistes de terrain.
A ce titre, c'est une première au Maroc. Deuxième aspect original de ce programme de formation, c'est qu'il est ouvert à tous les professionnels de santé, y compris les médecins, les infirmiers et les cadres paramédicaux, alors que la formation dans les facs de médecine est réservée exclusivement aux médecins.
Par Meriem Rkiouak
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