T. Oualid Amri : C'est une manifestation qui a beaucoup de succès auprès des pharmaciens de tout le Maroc et non seulement ceux de Casablanca. Elle draine près de 1.000 personnes. Rien qu'en matinée, nous avons enregistré près de 600 visiteurs. Au cours de cette JPIC, nous avons programmé des sujets qui intéressent directement les pharmaciens et les aident à mieux gérer leurs officines comme « la gestion des anticancéreux en officine » et le « merchandising catégoriel ». On a aussi traité des thèmes scientifiques dans le » cadre de la formation continue des pharmaciens tels que « la nutrition infantile », « le développement de l'officine à l'international » et le « rôle du pharmacien dans la prévention et le traitement des maladies chroniques».

Quelles sont les autres activités du syndicat des pharmaciens du Grand Casablanca ?

Nous sommes un syndicat apolitique. On cherche à trouver des solutions aux problèmes des pharmaciens du Grand Casablanca tel le problème de la CNOPS et des pharmacies des cliniques qui nous font de la concurrence déloyale. On combat aussi les associations qui vendent les médicaments en toute illégalité. Grosso modo, on défend les intérêts des pharmaciens et on veille au respect de la déontologie du métier. On fait aussi des formations continues. Actuellement on est en train de repenser le système de garde par GPS avec un meilleur service. On va aussi instaurer un système de garde par cartographie pour mieux localiser les pharmacies de permanence. En outre, on va développer à partir de 2011 les actions citoyennes pour montrer le rôle social du pharmacien.

Si certains pharmaciens déplorent la baisse des prix des médicaments et la vente de certains produits en parapharmacies et en grandes surfaces, d'autres voudraient faire plus de tour de garde. La situation des officines est-elle si critique ?

Il existe 10.000 pharmaciens au Maroc dont 1.196 exercent au sein du Grand Casablanca. 80% d'entre eux font un chiffre d'affaires annuel inférieur à 1 million de dirhams contre 2 à 3 millions de dirhams auparavant et ce à cause de la baisse des prix des médicaments. Le pharmacien vit actuellement une situation de crise. Son salaire mensuel est entre 3.000 et 4.000 dirhams et malheureusement il est obligé de rester derrière son comptoir en attendant les clients. Aujourd'hui, 3.000 à 4.000 pharmaciens sont au bord du gouffre. Toutefois, la levée du système de garde ne serait bénéfique que pour les grandes officines alors qu'il représente actuellement une manne d'argent pour tous les pharmaciens à tour de rôle.

On est en train de chercher comment améliorer le quotidien du pharmacien. On demande que les anticancéreux soient vendus en officine au même prix de la pharmacie du CNOPS qui en fait son exclusivité et qui réalise un chiffre d'affaires équivalent à celui de tous les pharmaciens du Maroc. Je ne comprends pas pourquoi le malade doit être taxé par le voyage pour acheter ces médicaments en plus de sa maladie. La concurrence déloyale de la CNOPS doit cesser. Par ailleurs, si l'Etat veut diminuer le prix du médicament, il n'a qu'à baisser la TVA. Le pharmacien est le parent pauvre du système de santé à cause du lobbying. On demande à l'Etat et au ministère de tutelle d'intervenir parce que l'officine est désormais une profession sinistrée.

JPIC 2010, un vrai succès

Le syndicat des pharmaciens d'officine de la wilaya du Grand Casablanca a organisé le 9 octobre la journée pharmaceutique internationale de Casablanca (JPIC) sous le thème « les nouvelles activités pour un meilleur développement de l'officine ». Des centaines de pharmaciens ont été présents à cet évènement. Ils sont venus s'informer sur les dernières nouveautés en laboratoire ainsi que les bonnes méthodes pour gérer leurs officines. «Nous sommes venus présenter aujourd'hui toute une gamme de médicament et surtout notre nouveauté une injection pour les personnes atteintes d'ostéoporose. Ce traitement permet d'éviter la prise de comprimés pendant une longue durée », nous confie une responsable au laboratoire Novartis. Les laboratoires Laprophan, Bottu, L'Oréal, Cooper Pharma et Roche ont été aussi présents à cette manifestation. Chacun d'entre eux essayait de conseiller les pharmaciens et leur présenter leurs dernières nouveautés. Les délégués médicaux se concurrençaient pour attirer les pharmaciens et avoir un maximum de commandes.

Par Nadia Ouiddar