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Le matin | Maroc | 11/07/2010
Et le fléau ne fait que prendre de l'ampleur au fil des années. D'un problème de santé bénin qui ne concernait que 44 individus dans les années 80, le sida est en passe de devenir de nos jours une réelle menace sur la santé publique, une menace qui est prise au sérieux par les plus hautes instances du pays. Depuis 2007, la riposte nationale s'organise autour du plan stratégique de lutte contre le sida 2007-2011. A mi-parcours de ce plan, le ministère de la Santé fait le bilan. « Ensemble pour un accès universel à la prévention, au dépistage, à la prise en charge et à l'appui en matière de VIH/SIDA au Maroc » était le thème d'un atelier d'évaluation organisé les 8 et 9 juillet dernier à Rabat. L'intitulé de l'atelier résume bien les enjeux actuels de la lutte contre le sida au Maroc. S'il n'est pas possible de faire bénéficier tout le monde des actions de prévention contre la maladie, il n'en demeure pas moins qu'il faut bien orienter le ciblage et se focaliser sur les régions à forte prévalence.
Ce que le ministère de la santé a placé au cœur de ses préoccupations. « Une priorisation a été faite en fonction de critères épidémiologiques et sociologiques sur la base des systèmes de surveillance mis en place et des études réalisées », fait savoir Yasmina Baddou, ministre de la Santé, et d'ajouter que « des régions prioritaires ont été identifiées dans le plan stratégique national de lutte contre le sida afin d'y intensifier les actions et d'y mettre en place les conditions optimales pour la coordination et la gestion décentralisées de la lutte contre le sida ». Sur la liste des régions ciblées, Souss Massa Draa et Marrakech Tansift Al Haouz arrivent en tête puisqu'elles totalisent 46,2% des cas d'infection au niveau national.
Mais ciblage ne veut pas dire exclusion. Baddou signale, en effet, « la concentration des activités de prévention et de dépistage au niveau de certains sites ». D'où la nécessité d'œuvrer à la décentralisation des services de soins et de dépistage. Outre le critère géographique, l'intervention du ministère se base sur celui de la vulnérabilité. Le défi relevé actuellement est celui d'orienter les activités de prévention vers les populations à haut risque. 900.000 personnes jugées vulnérables au VIH/sida en ont bénéficié en juin 2010. D'ici à 2011, le ministère de la santé envisage de porter ce chiffre à un million de bénéficiaires. A la même échéance, 150.000 tests de dépistage devront être effectués parmi les populations les plus exposées au risque d'infection par le VIH, au lieu de 90.000 actuels.
D'ici là, les programmes de prévention dédiés à ces personnes vont bon train depuis 2007. Pour la première fois, les usagers de drogues injectables, les migrants clandestins, les femmes enceintes, le milieu carcéral et les milieux de travail sont ciblés par des programmes de prévention, de prise en charge et de réduction des risques liés au sida. Pour le large public, la sensibilisation au sida s'est faite à grands renforts de messages publicitaires diffusés dans la presse, dans le cadre de la «Charte médias» signée en 2004 avec le ministère de la Santé. Quatre axes la transcendent, à savoir la prise de conscience du risque d'infection par le VIH, la prévention, la lutte contre la stigmatisation et la discrimination et la promotion du conseil et du test VIH volontaire. De leur part, les Imams, les prédicateurs et les Morchidates ont été formés pour aborder la question du sida dans les prêches de vendredi ainsi que dans les leçons religieuses données au sein des mosquées.
Outre la prévention, la prise en charge des malades a constitué un front de lutte principal du ministère de tutelle. Les résultats s'avèrent probants, d'après Yasmina Baddou. «Le nombre de personnes sous traitements antirétroviraux a doublé entre 2006 et 2009. Actuellement, près de 3000 personnes vivant avec le VIH sont sous traitement antirétroviral», se félicite la ministre. En vue d'améliorer la qualité de vie de ces personnes, un programme national d'accompagnement psychologique et social a été élaboré dans le souci de faciliter leur intégration dans la vie sociale et active. De même, la décentralisation des entités de soins s'est accélérée depuis 2007, ce qui a permis de hausser le nombre des personnes vivant avec le VIH et pris en charge au niveau des centres référents de 46% en 2007 à 53% en 2009. il faut dire que le Maroc ne lésine pas sur les moyens pour endiguer l'évolution du sida dans son territoire, ce qui lui vaut une position de « pays leader dans la région MENA en matière de lutte contre le sida » comme le souligne le représentant de l'Organisation Mondiale de la Santé, président du groupe thématique des Nations unies sur le VIH-sida.
Ce que coûte le sida
La lutte contre le sida revient très chère au Maroc. 14,5 millions de dollars est le montant de ses dépenses en la matière en 2009, contre 2 millions dépensés en 2001 d'après une étude réalisée pour la première fois au Maroc en collaboration avec le bureau ONUSIDA.
Ce fonds est composé majoritairement des contributions de l'Etat et des collectivités locales qui en défalquent une part de 44%, du Fonds Mondial (31%) et des Nations unies (9%). Le budget consacré à la lutte contre le sida va à titre égalitaire à la prévention et à la prise en charge thérapeutique qui en totalise chacune 38%. Le reste est départagé entre la gestion de programmes, la protection sociale et l'installation d'un environnement favorable. Par contre, le coût mensuel de traitements antirétroviraux par patient a chuté entre 2001 où il atteignait 800 dollars, et 2008 où il s'est établi à 27,4 dollars. Cette baisse est due, selon la ministre de la Santé Yasmina Baddou, à «une stratégie de réduction des coûts qui a permis l'acquisition des médicaments antirétroviraux à des prix de plus en plus bas et l'élargissement de la couverture».
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Par Meriem Rkiouak
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