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L'économiste | Maroc | 07/07/2010
Les plans nationaux de lutte antituberculeuse se sont suivis au cours de ces années, se fixant à chaque fois des objectifs de plus en plus ambitieux. Lundi dernier, l’heure était au bilan. En effet, un séminaire national, organisé par le ministère de la Santé avec l’appui du «Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme», s’est tenu à la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca. Avec pour objectif général d’évaluer les performances du Programme national de lutte antituberculeuse 2006-2015 (PNLAT) et en présenter les nouvelles perspectives.
Même la ministre de la Santé, Yasmina Baddou, n’a pas manqué de rappeler que la tuberculose sévit dans des proportions alarmantes dans les grandes villes (42% des cas notifiés dans les régions du Grand Casablanca, Tanger, Rabat-Salé-Zemmour-Zaër) et tout particulièrement dans leurs zones à forte densité de population (zones périurbaines et vieilles médinas). Des régions où l’on observe, malheureusement, la plus grande incidence, soit plus de 100 cas pour 100.000 habitants.
La prise en charge des malades se fait au niveau des centres de soins et des centres de diagnostic de la tuberculose et des maladies respiratoires (CDTMR). Et les progrès médicamenteux font que la durée de traitement a été réduite de 24 à 6 mois, avec un taux de guérison de l’ordre de 88,4% pour les cas ayant été jusqu’au bout de leur traitement.
La nouvelle stratégie énoncée à l’occasion fait du partenariat public-privé un axe stratégique de la lutte antituberculeuse (LAT). A cet effet, une vingtaine de conventions de partenariat ont été signées entre le ministère de la Santé et des associations de proximité de Casablanca et Salé, partenaires de la lutte antituberculeuse. Et également entre le ministère et les présidents de l’association des pneumo-phtisiologues du secteur libéral et l’association des pédiatres privés. Un partenariat devenu possible grâce à la multiplication des médecins spécialistes dans le privé, au raccourcissement de la durée de traitement, mais aussi, et dans une certaine mesure, en raison de l’existence d’un certain profil de malade qui préfère s’adresser à un médecin du secteur libéral, la maladie restant stigmatisante.
La journée a vu également la remise de guides d’autoévaluation pour le lancement du concours qualité des CDTMR. La LAT étant un processus qui se doit d’être maîtrisé, le concours qualité est là pour améliorer le management et la qualité des soins. Soulignons ici le rôle crucial d’interface que jouent ces centres, avec tous les partenaires, médecins spécialistes, associations et patients. Cette nouvelle stratégie est dotée pour l’année 2010 d’un budget de 31 millions de DH, contre 19 millions en 2009, soit une augmentation de 40%. Avec pour but de diminuer l’incidence de 6%. Jusque-là, la diminution de l’incidence se faisait seulement à hauteur de 3%. La stratégie concentre, donc, ses efforts d’abord sur la prévention et l’information où les associations ont leur rôle à jouer. Concernant le dépistage, on veut porter le taux de détection et de confirmation à 90%.
La prise en charge se faisant à 100%, on ambitionne en conséquence de porter le taux de guérison à 85% en réduisant le taux de létalité de 2,4% à moins de 1% d’ici 2012. Le séminaire a été également l’occasion de s’épancher sur la problématique de la co-infection TB/VIH, la tuberculose étant la principale infection opportuniste causant le décès chez les séropositifs. La lutte contre le sida passant nécessairement par la lutte contre la tuberculose et vice versa, un groupe de spécialistes a mené une réflexion collégiale qui a abouti à la systématisation du dépistage VIH chez le patient tuberculeux. Il est inutile de rappeler que les conventions signées étant des conventions-cadre, l’aspect organisationnel reste à discuter dans des comités multidisciplinaires engageant public et privé, et l’implication et la bonne volonté de tous est vivement souhaitable.
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