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Aujourd'hui Le Maroc | Maroc | 10/05/2010
Le cancer du sein constitue au Maroc le premier cancer chez la femme. Les statistiques restent alarmantes. Selon le registre des cancers de Rabat, le nombre de cas de cancers attendu annuellement au Maroc serait de 30.300 (hommes : 15.700 et 14.600 pour les femmes). Le risque cumulé est de 15,0% chez les hommes et 11,6% chez les femmes. Autrement dit, un homme sur 7 développera un cancer durant sa vie contre une femme sur 9. Le cancer du sein représente un tiers des cancers soit 4660 nouveaux cas chaque année, peut-on lire dans le registre. Près de 80% des cancers du sein surviennent chez les femmes âgées entre 35 et 64 ans. L’incidence du cancer du sein augmente avec l’âge pour atteindre un maximum entre 55-64 ans (117 pour 100.000). Pour faire le point sur les actualités et l’avenir de cette maladie, des praticiens de pays francophones se réuniront les 14 et 15 mai à Casablanca à l’occasion du 6 ème cours franco-maghrébin de sénologie. La qualité de la prise en charge préopératoire, l’organisation de la chirurgie du cancer du sein, les recommandations de bonnes pratiques, les exigences de qualité dans le dépistage systématique (méthodologie et résultats) et la qualité en radiothérapie figurent parmi les principaux axes de ce 6 ème cours. «Cette rencontre permettra aux médecins de bénéficier d’un enseignement de qualité et surtout de leur permettre d’être aux standards internationaux», souligne Dr Faouzi Habib, responsable de cette manifestation scientifique.
Le dépistage précoce constitue le seul moyen pour lutter contre cette pathologie. Un cancer du sein détecté à un stade précoce est plus facile à traiter et comporte moins de risques de séquelles. C’est pourquoi il est important de surveiller attentivement toutes modifications de la poitrine (grosseur nouvelle au sein ou à l’aisselle, modification de la forme ou de la taille, écoulement par le mamelon, changement de l’aspect du sein ou de l’aréole). Selon le Dr Habib, il y a une amélioration des résultats thérapeutiques. «On commence à voir des lésions cancéreuses au début de leur évolution et ceci, est démontré par la conservation de la glande mammaire dans 42% des cas au lieu de 18% il y a 15 ans grâce à l’effort fourni d’une manière mutuelle par la formation continue-postuniversitaire et la sensibilisation du grand public (médiatisation écrite, et audiovisuelle)».
Malgré l’essor des techniques diagnostiques, chirurgicales, radiothérapies et médicamenteuses (chimiothérapie, hormonothérapie), un grand nombre de patients n’ont pas accès aux soins faute de couverture médicale. L’assurance maladie obligatoire (AMO) ne couvre que 30% de la population. Pour les patients ayant contracté des assurances privées, la situation n’est guère meilleure dans la mesure où les plafonds de remboursement sont souvent épuisables dès la première cure. « Près de 10 millions de patients ne bénéficient d’aucune assurance-maladie et ne sont malheureusement ni assez pauvres pour être éligibles au programme d’accès aux thérapies du cancer destiné aux citoyens à revenu modeste, ni assez riches pour supporter les frais de soins sans avoir d’assurance-maladie», déplore Dr Habib.
Par : Laila Zerrour
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