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Revue de presse

Le cancer du col de l'utérus sévit toujours

Le matin | Maroc | 14/09/2006

Tranches de vie.
L'histoire de Aïcha Abdellah, originaire de Youssoufia, avec «l'mard l'khaïb», comme elle l'appelle, ne date que de quelques mois. Tout a commencé, quand, brusquement, elle eut un arrêt des menstruations pendant 3 mois. S'en est suivi une hémorragie qui a duré 10 jours. Après avoir consulté un médecin généraliste, ce dernier diagnostique un dérèglement hormonal et lui prescrit des injections qui lui font le plus grand bien. Mais une fois celles-ci arrêtées, c'est la rechute.

Son médecin lui conseille alors de faire des analyses et des radios pour voir plus clair dans son cas. Les examens font état de lésions au niveau du col de l'utérus. De Youssoufia, où l'infrastructure sanitaire est très limitée, elle part à Marrakech où elle subit une biopsie ainsi qu'une série d'analyses. Les résultats révèlent une inflammation au niveau du col.
C'est alors que les spécialistes l'envoient à la capitale économique pour un complément d'examens. A l'hôpital Ibn Rochd de Casablanca, la nouvelle tombe comme un couperet. Aïcha présente un cancer du col de l'utérus. Au service d'oncologie, où elle est hospitalisée en attendant d'être opérée, elle subit avec courage les séances de radiothérapie, et se sent prête pour la chimio.
Sans jamais se départir d'un sourire rayonnant, notre quadragénaire parle de sa maladie sans honte ni angoisse aucune. A la veille du Ramadan, elle n'a qu'un seul souhait : survivre à son opération pour pouvoir passer le mois sacré avec ses cinq enfants. «Quand je suis arrivée à l'hôpital et que j'ai vu tous ces enfants atteints du cancer, ma peur s'est éclipsée pour faire place à la compassion et à l'espoir. J'ai foi en Dieu. Je n'ai pas peur de mourir».
Cette force et cette détermination à vaincre la maladie font défaut à Naïma, la patiente avec qui elle partage la chambre.

Aujourd'hui encore, alors que les spécialistes lui ont ouvertement annoncé qu'elle souffrait d'un cancer du col de l'utérus, elle refuse d'admettre sa maladie. «Je n'y peux rien mais je n'arrive pas à me mettre dans le crâne que j'ai un cancer», avoue-t-elle. Et d'ajouter : «C'est un secret que je ne voudrais révéler à personne. Même quand mes enfants m'en parlent, je leur réponds que je n'ai rien. Je leur défends d'en dire un mot à ma belle-famille.
Je ne comprends pas ma réaction. Tout ce que je sais c'est que je veux que personne ne l'apprenne». Quand le médecin lui a annoncé la mauvaise nouvelle, elle a pleuré toutes les larmes de son corps. Dans la maison, la nouvelle fit l'effet d'un tremblement de terre. Néanmoins, pour les deux femmes, issues de milieu défavorisé, le véritable drame est d'ordre matériel. Les soins, excessivement coûteux pour leurs petites bourses, promettent de vite épuiser leurs réserves financières. Même leur certificat d'indigence, qui leur permet de ne payer que la moitié des soins, ne parviendra pas à les sauver. «Rien que pour franchir la porte de l'hôpital, il nous a fallut débourser 450 DH sur présentation de l'ordre d'hospitalisation», affirment-elles.
Le scanner coûte entre 4.000 et 2.500 DH (les tarifs se négocient), la séance de radiothérapie 750 DH, le sérum 800 DH la séance… Et bien d'autres dépenses qui pèsent sur leurs budgets.

Etat des lieux. Le cancer du col de l'utérus est une maladie qui touche 500.000 femmes chaque année dans le monde.
Il est l'un des cancers les plus fréquents au Maroc, venant en deuxième position après celui du sein, avec un taux de fréquence équivalant à 15 % de l'ensemble des cancers traités dans le service d'oncologie Ibn Rochd. «Selon les résultats préliminaires du registre du cancer au niveau de la wilaya du Grand Casablanca, on estime que l'incidence du cancer du col de l'utérus est de 11 nouveaux malades pour 100.000 femmes par année. Il s'agit de chiffres qui seront bientôt validés», affirme le professeur Abdellatif Benider, chef du service d'oncologie du CHU Ibn Rochd à Casablanca et président de la Société marocaine de Cancérologie.

Il y a une dizaine d'années, cette maladie était très répandue au Maroc. Si aujourd'hui, on croit, à tort, qu'elle est moins fréquente, c'est parce que le cancer du sein a beaucoup augmenté, reléguant ainsi au second rang celui du col de l'utérus. Ce dernier reste, partant, très courant chez nous en comparaison avec les pays développés où il fait partie des cancers les plus rares. Les frottis de dépistage ont, en effet, permis de réduire la mortalité de 70 % dans les pays industrialisés. Au Maroc, les raisons de cette subsistance sont justifiées par l'absence d'une stratégie globale de dépistage. «S'il a diminué dans les pays développés c'est parce qu'ils ont instauré une politique de dépistage nationale qui s'inscrit dans une stratégie globale imposée par les ministères de la Santé», déclare le Pr Benider. «Toutes les femmes bénéficient de ce dépistage de manière régulière par le biais du frottis cervico-vaginal qui permet de diagnostiquer la maladie avant qu'elle ne se transforme en cancer», précise-t-il.

Traitement
Il est malheureux de constater qu'au Maroc ces programmes de dépistages nationaux n'existent pas. Les femmes qui recourent au frottis, le font de manière individuelle et sont généralement d'un niveau économique assez élevé. Raison pour laquelle cette pathologie est plus présente dans le milieu rural et parmi la population défavorisée. «Au Maroc, le frottis est, généralement, effectué par les femmes dans les grandes agglomérations. Les femmes rurales pensent rarement consulter des gynécologues.
Or il reste le seul moyen pour éradiquer cette maladie», affirme Fouzia Tahiri El Ayachi, gynécologue, qui précise par là même que le fait que le frottis ne soit pas remboursé par la mutuelle (étant donné qu'il est préventif et non curatif) n'encourage pas les femmes à le faire. Débourser 250 à 300 DH n'est pas à la portée de toutes. Le cancer du col de l'utérus est une affection lourde d'origine virale. La femme peut attraper le fameux «Papillomavirus» dès qu'elle commence son activité sexuelle.

Ce virus provoque des lésions, dites précancéreuses, au niveau du col de l'utérus. «Cela dit, toutes les lésions n'évoluent pas forcément vers un cancer. Presque 5 % le deviennent. Souvent, la femme, avec son immunité normale, parvient à les faire disparaître», se rattrape notre spécialiste. D'où, encore une fois, l'importance du frottis cervical. «Une fois par an, il est recommandé de pratiquer un frottis pour toutes les femmes ayant des rapports sexuels, et ce, à partir de l'âge de 25 ans.
Il est également conseillé de le contrôler tous les trois ans, jusqu'à l'âge d'environ 65 ans. Limiter les rapports sexuels à un seul partenaire constitue également le meilleur moyen de se prémunir contre cette maladie», préconise le docteur Fouzia T. El Ayachi. La praticienne rappelle que cet examen, très simple, peut être effectué chez son médecin généraliste, son gynéco ou même dans un laboratoire. Diagnostiqué à un stade précoce, le cancer du col de l'utérus peut être guérit à 100%.

Un vaccin pour prévenir le cancer du col de l'utérus
Dans un avenir proche, le vaccin prendra une place importante dans la prévention contre le cancer utérin. Les spécialistes nous apprennent qu'il a dépassé la phase de recherche et qu'il a déjà été utilisé dans des pays comme l'Amérique latine et l'Amérique centrale.
Ce vaccin est inoculé à la jeune fille à l'âge de 13-14 ans, c'est-à-dire avant même qu'elle ne soit en contact avec le virus. Par la suite, il sera procédé à un suivi pour s'assurer qu'elle ne développera pas la maladie, qui a besoin d'une vingtaine d'année pour surgir.
«Les résultats préliminaires effectués sur les lésions provoqués par l'HPV montrent que les filles qui ont été vaccinées ont développé beaucoup moins de lésions que la population témoin, qui ne l'a pas été.
On peut donc dire que ces résultats sont très encourageants», clame le Pr Benider. Il est, de ce fait, permis d'espérer que ce vaccin joue un rôle primordial dans la prévention de cette pathologie.

Kenza Alaoui

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