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L'Opinion | Maroc | 27/04/2010
Ainsi, sur une quarantaine de référentiels de prise en charge des maladies, une vingtaine sont en cours de finalisation et de validation par l’Agence nationale de l’Assurance Maladie, véritable chef d’orchestre de cette action stratégique, qui va révolutionner la prise en charge thérapeutique des maladies au Maroc, en termes d’accessibilité à une plus large population et cela à moindre coût.
L’une des principales étapes à laquelle se prépare le top management de ce grand chantier, indique Chakib Tazi, directeur général de l’ANAM, est la grande campagne d’information qui sera menée auprès des médecins prescripteurs dans plusieurs régions du Royaume.
L’aboutissement de ce gigantesque travail, résulte de la convention qui lie les quatre instances sus citées, selon un cahier des charges bien précis. Et selon plusieurs médecins aussi bien universitaires, publics, privés et militaires et certains experts en économie de la santé, cela constituera un tournant décisif dans le déroulement et le devenir de l’Assurance Maladie Obligatoire au Maroc (AMO).
Le comité scientifique de la SMSM, en parfaite collaboration avec les sociétés savantes spécialisées marocaines, a veillé à ce que les premiers référentiels soient consacrés aux pathologies les plus fréquentes et les plus lourdes dans leur pris en charge thérapeutique.
De ce fait, les référentiels de prise en charge de l’hypertension artérielle (HTA), qui constitue à elle seule 70% des affections de longue durée, du Diabète de type 1, des syndromes néphrotiques, du Syndrome de Behcet et des glomérulopathies, sont fin prêts, seront imprimés en plusieurs exemplaires, et seront disponibles sous formes électroniques pour qu’ils soient facilement consultables. Les référentiels qui vont suivre sont ceux du Diabète de type2, du cancer bronchique, des cancers du sein, des pathologies prostatiques (adénome et cancer), des maladies psychiatriques et des maladies thyroïdiennes.
Il faut rappeler que l’Article 32 du décret n° 2-05-733 pris pour l’application de la loi 65/00 de l’AMO, stipule que les clauses tarifaires de la convention nationale sont établies par référence à la nomenclature générale des actes professionnels, à la nomenclature des actes de Biologie médicale et à la nomenclature des actes paramédicaux en vigueur et des références médicales opposables établies sur la base des protocoles thérapeutiques.
«C’est sur cette base juridique que ce travail scientifique titanesque, piloté par le ministère de la Santé, a été lancé et qui vient de donner ces premiers fruits», indique Chakib Tazi, directeur général de l’Agence national d’assurance Maladie-ANAM». Dr Omar Menzhi, Directeur de l’épidémiologie au ministère de la Santé, souligne de son côté que «les référentiels de prise en charge des maladies chroniques seront intégrés dans les protocoles thérapeutiques des programmes nationaux de santé publique». Pour Pr Nacer Chraibi, fondateur de la société marocaine d’étude de l’Hypertension artérielle, qui a coordonné le comité chargé des référentiel e de prise en charge de l’HTA, «Il faut penser maintenant aux procédures de mise en pratique sur le terrain de ces référentiels avec pour objectif l’appropriation des ces référentiels par médecins prescripteurs». Par ailleurs, il a attiré l’attention sur le fait que ces référentiels sont adaptés à chaque pays et qu’il faut les étayer par des données épidémiologiques».
Il faut préciser que les référentiels de prise en charge des maladies sont les recommandations de bonnes pratiques médicales (RBPM), retenues comme référence dans la prise en charge des maladies dans le cadre de l’AMO et ce, en vue d’harmoniser la pratique médicale et d’améliorer la qualité des soins offerts aux malades. La réussite de l’implantation de cet outil de régulation de la consommation des médicaments au Maroc, mentionné dans les textes de loi régissant l’ANAM, piloté par le ministère de la Santé, exige son appropriation par les médecins prescripteurs et cela impose de mettre une véritable stratégie de communication pour promouvoir ces référentiels de prise en charge des maladies au Maroc.
Dr Mohammed CHERKAOUI
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