Consultez les mentions légales (RCP) des médicaments disponibles dans votre pays
Médecine d'Afrique Noire
Consulter la revue
Médecine du Maghreb
Consulter la revue
Odonto-Stomatologie Tropicale
Consulter la revue
Restez informés : recevez, chaque jeudi, la lettre d'informations de Santé Maghreb.
Accueil > Santé Maghreb au Maroc > Revue de presse
Le matin | Maroc | 25/04/2010
En effet, une enquête qui vient d'être menée par l'association "Rein" montre que 98,33% des médecins spécialistes exercent à Casablanca et en milieu urbain bien évidemment. Pourtant, l'IRC constitue un réel problème majeur de santé publique.
Pas moins de 9000 personnes souffrent d'une IRC terminale traitées par dialyse actuellement. Mais ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Le nombre de patients atteints d'une IRC avoisinerait un million de personnes. Et pour cause : le vieillissement constant de la population et la prévalence des pathologies cardiovasculaires et du diabète de type 2 font que la prévalence de l'IRC devient plus importante. Comme pour plusieurs autres maladies, les patients arrivent dans un stade très avancé alors que le médecin traitant n'a plus grand le choix concernant les traitements à prescrire. «Le caractère asymptomatiques de l'IRC fait que de nombreux patients arrivent à l'hôpital ou chez le médecin pratiquement dans un stade terminal. Les symptômes commencent à apparaître à ce niveau. La dialyse est la seule solution dans ce genre de cas», affirme Professeur Amal Bourquia, néphrologue.
Les causes à l'origine de cette situation sont multiples. Manque de sensibilisation mais également manque de formation. L'une des conclusions majeures de l'enquête menée est que la formation continue des médecins généralistes et ceux spécialistes fait encore défaut. Ainsi, 91,67% des médecins sondés souhaiteraient vivement approfondir leurs connaissances dans le domaine.
Dépistage
Le diabète et l'hypertension artérielle étant des maladies le plus souvent associées à un risque rénal, 85% des médecins interrogés lors de l'enquête ont proposé un dépistage systématique lorsque le patient est hypertendu, diabétique, animéque ou même lorsqu'il est âgé de plus de 65 ans.
Par ailleurs, les deux tiers des médecins affirment qu'ils orientent le malade vers le néphrologue lorsqu'ils découvrent une IRC alors que 40% jugent qu'ils n'ont pas de critères précis pour l'adresser à un médecin spécialiste. Cependant, plus des deux tiers estiment que le rôle de ce dernier est primordial et moins d'un tiers des sondés démarrent un traitement ‘'néphroprotecteur''. De plus, la moitié de ces praticiens se plaignent d'un manque de feed-back et du fait qu'ils perdent de vue le patient lorsqu'il est orienté vers le néphrologue. A la lumière de ces données, il ressort que des difficultés énormes existent encore au niveau du diagnostic et de la formalisation de la prise en charge par un médecin spécialisé. De plus, face à une anémie, moins d'un spécialiste sur deux évoque la possibilité d'une IRC.
Un symptôme souvent déroutant pour le médecin et qui ne fait pas toujours penser à l'insuffisance rénale selon les auteurs de l'enquête. Toutefois, ces derniers reconnaissent que des améliorations ont été effectuées sur le terrain. «Malgré les difficultés rapportées, nous pourrons considérer qu'une proportion significative de patients avec IRC est dépistée de façon adéquate. Une sensibilisation et une attitude claires pourront aider à améliorer cette prise en charge notamment en cas de diabète ou d'hypertension. Ces deux pathologies sont d'ailleurs considérées comme étant les causes les plus fréquentes d'IRC et ne sont pas toujours prises en charge de manière optimale», expliquent-ils.
Difficultés
En l'état actuel des choses, il parait que diagnostiquer une IRC reste difficile alors que le diagnostic précoce de la maladie permettrait de mettre en œuvre aussi tôt que possible les mesures qui sont à même de ralentir sa progression et de prévenir les complications cardiovasculaires propres à la population atteinte.
Les facteurs impliqués dans le recours tardif au néphrologue sont, de l'avis des auteurs, complexes. Ils seraient liés au problème de la connaissance et de la définition de l'insuffisance rénale ainsi que du caractère souvent asymptomatique de la pathologie. «Les patients ayant un recours tardif au médecin spécialiste souffrent d'une plus grande morbidité qui explique des séjours hospitaliers plus longs et plus nombreux, en particulier en réanimation. La mortalité est nettement supérieure chez les patients pris en charge tardivement avec un coût non négligeable. La mortalité des dialysés parait d'ailleurs parfaitement corrélée au type de prise en charge en épuration extra-rénale (EER), urgente ou programmée du fait d'une absence de préparation aux techniques d'EER. La problématique du recours tardif au néphrologue conditionne donc à la fois la morbi-mortalité en dialyse et la qualité de la prise en charge. Celle-ci quand elle est effectuée en retard engendre également un surcoût très important», ajoutent-ils.
La prévention est donc l'une des solutions relativement facile à mettre en place et qui ne nécessite pas un très grand investissement d'un point de vue financier. Mais il faut dire que la prévention est plus utile lorsqu'elle commence bien avant l'apparition des signes d'insuffisance rénale. Ce sont d'abord les personnes présentant potentiellement des risques plus élevés de développer une IRC qui doivent être sensibilisés. La situation qui prédomine actuellement a et aurait certainement des conséquences très graves. Car le pays fait face à un double front formé par les maladies dites de « civilisation» comme le diabète et l'hypertension qui provoquent notamment l'IRC et des pathologies infectieuses que le Maroc n'a pas encore éliminées d'une façon irréversible.
Diabète et rein
Le diabète provoque des lésions au niveau des vaisseaux sanguins qui forment les filtres des reins. Elles entraînent au début des protéines dans l'urine et au bout de quelques années les reins cessent de fonctionner. Le diabète provoque également des lésions au niveau des nerfs dans la vessie et le malade peut avoir des difficultés à uriner. Aussi, des infections favorisées par le taux élevés de sucre dans les urines peuvent avoir lieu. Les risques de développer une maladie rénale chez un diabétique sont importants. Ainsi, 50% des diabétiques peuvent présenter des signes précoces de maladies rénales. Il faut préciser que les reins peuvent être très malades sans que le diabétique le sache. C'est pour cette raison qu'il est préconisé que toute personne diabétique doit subir un test une fois par annéechez un méphrologue.
Repères
Conclusions
Le dépistage doit devenir obligatoire pour les patients souffrant d'une hypertension artérielle ou du diabète.
Des moyens énormes ont été alloués pour la réalisation de centre de dialyse mais paradoxalement les budgets réservés à la prévention et la sensibilisation sont insignifiants.
Le recours tardif des insuffisants rénaux diabétiques aux néphrologues est en train de constituer par son coût économique et son taux de morbi-mortalité en dialyse un problème sérieux de santé publique.
En pratique, l'insuffisance rénale demeure souvent méconnue et son diagnostic n'est porté en milieu néphrologique qu'au stade ultime de son évolution chronique dans un contexte d'urgence.
Par Mohamed Badrane
APIDPM © Copyright 2000-2024 - Tous droits réservés. Site réalisé et développé par APIDPM Santé tropicale.