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Le matin | Maroc | 05/04/2010
Ses origines ne sont pas encore établies. La schizophrénie est une maladie qui découle d'une modification du fonctionnement du cerveau. Elle n'altère pas l'intelligence. "Ce trouble, qui touche 1% de la population, atteint surtout de jeunes adultes au début de leur vie et se prolonge pendant plusieurs années", précise cette fois le Docteur Youssef Mohi, médecin à l'hôpital psychiatrique de Berrechid. La schizophrénie se manifeste par des épisodes aigus de psychose, suivis de divers symptômes chroniques constituant un handicap. Ses causes sont incertaines et la piste héréditaire n'est pas à écarter. D'ailleurs, quelques spécialistes ont estimé que c'est une combination de prédispositions génétiques et environnementales également.
A noter qu'une crise émotionnelle telle la perte d'un proche, un malaise profond ou une situation de stress chronique peut favoriser une crise. La personne atteinte développe des symptômes. Elle se replie sur elle-même et se comporte d'une manière désorganisée. Elle devient désintéressée et manque d'énergie à accomplir ses tâches ou à effectuer une activité. Elle perd même l'habitude de se laver, de s'habiller et de prendre soin d'elle. D'où l'importance du soutien de la famille. Un rôle douloureux et contraignant. C'est pour cette raison que l'association Amali met l'accent sur le rôle de la famille. "Les familles constituent un élément important de soutien. Au Maroc, les familles sont pratiquement le seul soutien de personnes souffrant de troubles psychiques (schizophrénie, troubles bipolaires ou autres affections de même genre)". Les familles, notent les spécialistes, et les amis peuvent avoir un rôle capital à jouer sur le chemin du rétablissement à condition qu'une alliance soit établie entre les professionnels, la personne souffrant de troubles psychiques et sa famille.
Il est à noter que la famille peut accompagner le patient et apporter un soutien réel et être en mesure de travailler pour sa réinsertion sociale et à son rétablissement. "Notamment, pour son rétablissement, la personne a besoin, en premier lieu de prendre régulièrement les médicaments prescrits", précise le docteur Youssef Mohi, ajoutant qu'il faut faire un choix dans un éventail de traitements complémentaires, thérapie occupationnelle, cognitivo-comportementale, art thérapie, atelier de travaux manuels, soutien psychologique, discussion, affirmation de soi et gestion de l'anxiété. "Regagner l'estime de soi, développer une certaine autonomie dans l'action, redonner un but à sa vie, construire un projet de vie et retrouver le sens d'un accomplissement personnel grâce à une insertion sociale adaptée sont des conseils qu'on donne aux patients", dit-il A noter qu'en marge de cette conférence, un programme «psycho-éducatif» a été présenté au public. Un programme, selon les organisateurs, va offrir, à raison de deux séances par mois, une formation de qualité aux familles en leur permettant d'appréhender au mieux la schizophrénie.
«De plus, des études ont mis en évidence l'importance d'un tel programme dans la lutte contre la rechute des malades», souligne le docteur. Il est à rappeler que contrairement à d'autres pays européens, en France par exemple où les schizophrènes bénéficient de l'allocation adultes handicapés, il n'existe aucune aide aux familles au Maroc alors que les traitements sont très onéreux. Enfin, il est à souligner qu'il y a un manque dans les traitements et les soins dans cette pathologie. Et si les médicaments sont disponibles, ils coûtent cher. Un patient sans traitement est un danger potentiel pour lui et pour son entourage. C'est une question d'ordre public auquel l'Etat doit faire très attention.
Recommandations
L'association a formulé quelques recommandations lors de cette conférence qui rentre dans le cadre des journées francophones de la schizophrénie. En premier lieu, selon les propos de l'association, l'Etat doit inclure la santé mentale parmi les priorités de santé publique et promulguer des lois qui respectent les droits des personnes souffrant de troubles psychiques et protègent leurs intérêts et ceux de leurs familles ainsi que ceux du public. Il doit garantir des services locaux de qualité en définissant des normes de traitements et en favorisant des contrôles indépendants impliquant patients et familles. Les membres de la famille de la personne souffrante de troubles psychiques doivent participer à des cours de formation donnée par des professionnels de la santé mentale pour l'accompagnement des personnes malades. Les personnes souffrant de troubles psychiques et qui doivent être protégées au titre de la loi sur la santé mentale, ne doivent pas être mises en prison, mais dans des services spécialisés.
Repères
Les symptômes aigus de la schizophrénie
Hallucination
Les hallucinations sont les premiers symptômes. Une sorte de distorsion des perceptions des sens. Le schizophrène entend des voix qui le tourmentent et le font souffrir. Elles peuvent l'accuser, lui donner des ordres, le contrôler ou même le menacer.
Délire
Il consiste en une modification du raisonnement qui amène à une conviction fausse.
En quelque sorte, le délire est une théorie qui explique le monde inquiétant et angoissant dans lequel le schizophrène est plongé
Perturbation de la logique et de la pensée
Elle se manifeste par un langage incompréhensible avec des associations d'idées décousues. Le schizophrène présente, ainsi, un repli sur lui-même.
Par Abderrahim Bourkia
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