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Le matin | Maroc | 21/03/2010
Sans doute, la facilitation de la procédure d'importation aura un impact direct sur le développement de la greffe de la cornée dans notre pays. Non seulement elle va élargir la sphère des entités sanitaires autorisées à importer les cornées, mais elle permettra également de passer le cap de 150 opérations effectuées par an, dans la perspective d'atteindre les 1.000 greffes visées par le ministère de tutelle d'ici 2012. Jusqu'à présent, le déficit en cette matière est énorme. Le besoin en opérations de greffe est évalué à 5.000 par an, ce qui revient à dire que pour le moment, seulement 3% des demandes sont satisfaites. Résultat : l'écrasante majorité des cas nécessitant une greffe de cornée continue à faire le déplacement à l'étranger pour se faire opérer. La comparaison avec les pays voisins renforce le constat que la greffe de la cornée est encore à son stade embryonnaire au Maroc. «Rien qu'en Algérie et en Tunisie, 800 à 1000 greffes de cornée sont effectuées annuellement.
C'est pour vous dire tout le retard qu'accuse notre pays dans ce domaine», précise le professeur El Bakkali. Ceci dit, la simplification de la démarche administrative qui sera officialisée par l'accord de partenariat entre le ministère de tutelle et le CHU de Rabat arrive à point nommé pour rattraper ce retard et ouvrir de nouveaux horizons devant cette opération vitale. Le prix est un autre vice rédhibitoire de la greffe de la cornée au Maroc. Les greffons sont importés à près de 1500 dollars l'unité, alourdissant ainsi la facture de l'opération de greffe qui s'élève à 30.000 dirhams et reste, dès lors, loin de la portée d'une large tranche de la population. Pour remédier à cette situation, un autre accord de partenariat sera signé avec l'association Lions Clubs International qui s'engagera à soutenir l'importation au Maroc de ce tissu à des prix moins chers. Objectif escompté : démocratiser la greffe de la cornée et la rendre accessible à tous. Autre bonne nouvelle, la banque marocaine des yeux sera réactivée. Première de son genre en Afrique et dans le monde arabe, cette banque créée dans les années cinquante et reconnue d'utilité publique existe toujours mais a cessé d'être active depuis belle lurette.
Il s'agira donc de lui redonner vie et de la doter des mécanismes nécessaires à son fonctionnement afin de disposer d'une première assise de la greffe de la cornée chez nous et subvenir à la demande croissante en la matière. Cependant, l'unanimité est établie entre les professionnels quant à la nécessité impérieuse d'ouvrir la porte aux prélèvements sur cadavres au niveau national, condition sine qua non de la réalisation d'une relative autonomie en matière de greffons. Pour ce faire, il faut tout un arsenal de législations adaptées au contexte marocain pour réglementer le don de ce tissu et faire en sorte qu'il ne s'érige pas en commerce clandestin à l'instar du commerce des organes en vogue dans d'autres pays. A côté de ce vide réglementaire à combler, la sensibilisation des citoyens est indispensable pour que la greffe de la cornée puisse prendre son envol au Maroc.
La tâche n'est pas de tout repos de l'avis du professeur Mohcine El Bakkali. « Faire comprendre aux gens que le prélèvement de la cornée d'une personne morte n'a rien d'illicite religieusement parlant et les encourager à en faire don est un travail de longue haleine qui ne peut porter ses fruits qu'ici une décennie », remarque-t-il. En principe, la facilitation de la procédure d'importation est un signe fort de la volonté de faire progresser la greffe de la cornée au Maroc. Seulement, ce progrès ne sera pas possible sans l'autorisation et la réglementation des dons de greffon à l'échelle nationale, lesquelles permettront de réduire notre dépendance à l'étranger en la matière.
La greffe de la cornée : mode d'emploi
Les maladies de la cornée sont un problème de santé publique au Maroc qui touche principalement la population jeune. Dans de nombreux cas, la greffe de la cornée s'avère le seul espoir pour retrouver une vue normale. On enlève alors la cornée devenue opaque pour la remplacer par une autre transparente prélevée uniquement d'un cadavre humain.
Cette opération est l'une des plus simples à réaliser et ne prend qu'une heure en moyenne. Ses chances de réussite sont très élevées : 80% des opérés supportent bien la membrane greffée et retrouvent une bonne qualité de vision. En revanche, ses risques (d'infection et de rejet notamment) sont très minimes (environ 5%). Elle nécessite néanmoins un suivi post-opératoire d'environ 6 mois. Les ophtalmologistes marocains sont tout à fait qualifiés pour effectuer cette greffe, mais c'est la pénurie des cornées qui pose un problème, tient à souligner le docteur Mohcine El Bakkali.
Retard
Pour ce qui est du nombre des greffes de la cornée effectuées annuellement, le Maroc arrive en queue de la liste dans la région du Maghreb arabe. Avec seulement 150 opérations, il est dépassé de loin par l'Algérie et la Tunisie où 800 à 1.000 greffes sont réalisées par an.
Engagement
En 2009, et lors d'un congrès tenu par la Société marocaine de chirurgie rétractive et d'implantologie, la ministre de la Santé, Yasmina Baddou, s'est engagée à augmenter le nombre des greffes de cornées à 1.000 d'ici à 2012.
Par Meriem Rkiouak
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