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L'Opinion | Maroc | 20/01/2010
« C’est une nouvelle occasion pour nous de sensibiliser les malades, de mettre à jour leurs connaissances sur l’évolution de la recherche scientifique et aussi d’interpeller encore une fois les assurances sur les problèmes de prise en charge de cette maladie » nous explique Dr Salah Bennouna président de l’Association Marocaine de Lutte contre la Polyarthrite Rhumatismale (AMP).
Il faut rappeler que l’AMO ne prend en charge les soins de cette maladie qu’à hauteur de 70%. Les 30% des frais restant sont entièrement supportés par les malades ce qui constitue un lourd fardeau pour les malades de couches défavorisé dont in grand nombre de femmes qui finissent par abandonner le traitement par manque de moyens ou suivent un traitement discontinu.
Cette journée intervient après une campagne de témoignages par site Internet Youtube enclenchée par l’AMP à la veille de la tenue du conseil d’administration de la CNSS vers la dernière semaine de décembre 2009 avec l’espoir que la polyarthrite rhumatoïde soit enfin reconnue comme maladie de longues durée dans le cadre du projet d’élargissement du champ des maladies couvertes à 100% par l’AMO.
« Il y avait officiellement 5 maladies de longue durée avec prise en charge totale par l’AMO et 5 autres ont été ajoutées mais malheureusement la polyarthrite rhumatoïde ne figure pas sur la liste »
Cela fait quatre ans que l’AMP lutte pour faire admettre que la polyarthrite rhumatoïde n’est pas une maladie banale. Jusqu’à présent sans succès pour les malades à moins d’une importante médiatisation.
D’autre part on qu’une bonne prise en charge c’est aussi un diagnostic précoce. Les recherches scientifiques ont prouvé que le diagnostic précoce et un traitement adéquat sont de nature à suspendre ou retarder l’évolution handicapante de la maladie apprend-on. Et par voie de conséquence cela permettrait d’économiser les frais des soins et aussi et surtout les souffrances des malades en leur garantissant une meilleure qualité de vie.
La rencontre prévue ce vendredi débutera à partir de 17h30 et sera inauguré par la projection d’un documentaire de témoignages de patients souffrant de la polyarthrite rhumatoïde la participation en plus du staff de l’association avec Dr Salah Bennouna, des médecins Skirej, Kadiri, Zerraq, Benzakour qui tout en apportant des informations sur la maladie et l’évolution de la recherche scientifique dans le domaine, répondront aux multiples interrogations des patients et leurs familles.
D’après l’AMP, les patients qui souffrent de cette maladie handicapante et silencieuse voient leur espérance de vie diminuer de 5 à 10 ans. Leur cadre familial est ruiné du fait du nombre de divorces qu’elle entraîne (10% de cas de divorce). Une maladie qui contraint les patients qui en sont atteints à suspendre tout activité de travail soit 50% des malades et à déscolariser leurs enfants. Tout cela faute de prise en charge totale de la CNSS. Quand on sait que 30% de frais restent à la charge du malade et étant donné la cherté des médicaments, ces 30% représentent pour un malade de polyarthrite rhumatoïde 10 fois plus le smig ! Conséquence : le malade se retrouve dans l’incapacité de se soigner convenablement ce qui entraîne toute une série de souffrances pour lui et sa famille.
Rappelons que la polyarthrite rhumatoïde (PR) est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques. Cette pathologie touche environ 0.5% de la population, quatre fois plus souvent la femme que l’homme. Elle peut survenir à n’importe quel âge mais surtout entre 35 et 55 ans. Sa gravité est la conséquence de l’inflammation chronique de la membrane synoviale articulaire. Cette inflammation entraîne progressivement une destruction de l’os et du cartilage, responsable de l’atteinte fonctionnelle. La PR est aussi une maladie systémique dont les manifestations extra articulaires peuvent mettre en jeu le pronostic vital. La PR constitue un véritable problème de santé publique car : 50 % des malades ont arrêté leur activité professionnelle moins de 5 ans après son début ; la durée de vie des patients est en moyenne réduite de 5 à 10 ans.
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