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Proposé par Larbi Abid - Avril 2019
Auteur : Perino Luc. Les sciences de la santé étant les plus faciles à corrompre, voici dix points devant susciter la méfiance, lors de la lecture d’un article parlant d’un médicament dans la presse générale.
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Né en 1882 à Saint-Loup en Haute Saône, au cours d’un séjour en Métropole de sa famille, son père était médecin-militaire, puis accomplissait une brillante carrière médicale, maire de Sétif pendant 34 ans, Député puis Sénateur du Constantinois.
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…j’ai ressenti le devoir de rédiger et d’insérer dans le numéro 8 de la revue « Le journal du Praticien » de l’année 1996, un hommage à notre Maitre, le Pr. Bachir Mentouri qui venait malheureusement de disparaitre après une longue maladie. J’ai quitté la CCA vingt ans auparavant, mais mes souvenirs étaient restés intacts. J’ai relu ce que j’avais écrit alors. Aujourd’hui, je n’aurais pas rajouté ni supprimé une ligne de ce qui me paraissait, à l’époque, la traduction fidèle et sincère de la trajectoire de cet »honnête homme » dans l’acceptation la plus noble du terme.
Accueil > Santé Maghreb en Algérie > Histoire de l'Algérie médicale : naissance de la médecine algérienne
Il est difficile de faire une approche sélective de l’histoire maghrébine et de traiter séparément telle ou telle région suivant le concept géopolitique actuel, car le Maghreb tout au long de cette période qui a duré sept
siècles a vu des empires, des royaumes et des dynasties se faire et se défaire.
Depuis que Okba Ibn Nafaa a étendu l’Islam au Maghreb et fonda la ville de Kairouan en 670, les changements politiques ont été nombreux au Maghreb. Moussa Ibn Nouçaîr a fait basculer définitivement
l’Afrique du Nord dans le Califat musulman en 705. Tarik Ibn Ziad, un «Algérien», a soumis les Wisigoth et a établi le règne des Musulmans en Andalousie en 711. Jusqu’à la fin de ce siècle, le Maghreb a constitué un
prolongement direct de l’Orient musulman.
Le royaume de Sijilmassa créé en 757 à l’Ouest du Maghreb a été la première tentative de rupture avec le Moyen Orient. Il a été suivi en 787, par le royaume de Tahert au Maghreb central (160-296 de l’Hégire).
Peu de temps après, deux dynasties vont s’établir aux deux extrémités du Maghreb : les Aghlabides à l’Est à partir de 800 et les Idrissides à l’Ouest en 789. Le premier incluait Béjaia, Constantine et Annaba. Le second
s’étendait à l’Est au-delà de Tlemcen.
Les Fatimides à partir de 911 ont réunifié le Maghreb. Le calife El-Moîz li-dini Ellah El-Fatimi (953-975) l’a étendu même au Moyen-Orient en prenant l’Egypte par une armée maghrébine. Il s’est installé au Caire
et a confié le pouvoir au Maghreb à Bologhine Ibn Ziri de la tribu des Sanhadja. Ce dernier a fondé une capitale à Achir (prés de Boghari). Les Zirides (972-1050) sont repartis vers l’Est et ont créé une nouvelle
capitale : El-Mansourya (prés de Tunis) en confiant à un des leurs Achir. Les deux pôles de la tribu des Sanhadja se sont ensuite brouillés et An Nasser a construit la Kalaa des Bani Hammed en 1007. Son fils Al-
Mansour en 1090, a transféré la capitale à Béjaia. Par la suite les Mourabitines (les Almoravides) 1050-1150 puis les Mouahidines (les Almohades) 1150-1237 ont réussi à réunifier le Maghreb. Après eux des royaumes régionaux ont fait leur retour : les Mérinides à Fès (1237-1650), les Abd el Wadid ou Zianides à Tlemcen (1236-1554) et les Hafsides à Tunis (1237-1573). Peu à peu, la configuration géographique
actuelle des Etats du Maghreb va prendre forme.
Le retard apparent pris par l’essor des sciences dites « cérébrales », terme qui englobait à l’époque : la logique, la philosophie, la médecine, les mathématiques..., s’explique par la particularité de la région de
l’Afrique du Nord, liée à la tardive constitution des cités, comparativement à l’Orient et à l’Andalousie. En effet, ce n’est qu’à partir du 3ème siècle de l’hégire (8ème siècle après J.C.) en Tunisie avec les Aghlabides
et plus tard en Algérie que la médecine a commencé à se développer. Ibn Khaldoun, explique bien ce phénomène. Pour lui « la médecine est un art indispensable à la cité. Elle conserve la santé aux bienportants
et guérit les malades en les soumettant à un traitement approprié... Les maladies sont plus répandues chez les citadins, qui ne se privent de rien. Ils mangent trop, ils mangent de tout et ils n’ont pas de
repas à heure fixe. Ils ne prennent aucune précaution et font cuire leurs aliments avec beaucoup d’épices, d’herbes et de fruits, les uns frais, les autres secs... De plus, l’atmosphère des villes est souillée de vapeurs
nocives, dues aux ordures accumulées. Or, c’est l’air qu’on respire qui donne des forces ... Et puis, les citadins ne prennent pas assez d’exercices. Ils restent immobiles, sans bouger, sans prendre aucun exercice.
C’est pourquoi il y a tant de maladies dans les villes et autant besoin des médecins...Les Bédouins, au contraire, mangent peu...Ils n’ont guère besoin d’assaisonnements. Les condiments et les fruits sont un luxe
de citadin dont ils n’ont pas idée. Ils mangent les choses simples et sans mélange, le plus prés possible des exigences naturelles. Leur air est salubre, parce qu’il y a peu d’humidité ou de putréfaction là ou ils vivent, et en raison de leurs déplacements. Ils prennent de l’exercice et se donnent beaucoup de mouvements, en
montant à cheval, en chassant, en vaquant à leurs occupations, en allant à leurs affaires. Ils digèrent donc très facilement. Ils ne se surchargent pas l’estomac. Aussi jouissent-ils d’une santé bien meilleure que les gens
des villes. Ils n’ont donc guère besoin de médecins. C’est pourquoi on n’en trouve pas à la campagne.»
Comme nouveaux convertis, l’intérêt des habitants du Maghreb s’est focalisé autour des sciences islamiques : théologie, droit musulman... « L’atmosphère de l’Ifriqiya comme celle de tout l’Islam est sursaturée de dévotion. ». L’arrivée de l’Islam au Maghreb s’est accompagnée d’une nouvelle culture, ce qui explique le grand nombre de savants musulmans, de théologiens à l’image de Sahnoun auteur de la célèbre Moudawana... à l’époque. «Ifriqiya devient un centre théologique extrêmement actif » (Ch A Julien).
Cette culture bien que religieuse a permis le développement de nouveaux concepts en matière de médecine et de prévention, basés sur les grands principes énoncés par le Coran et les « hadiths » du prophète. A cela, d’autres facteurs se sont ajoutés, favorisant ainsi l’essor de la médecine au cours de cette période.
1- La médecine du prophète :
Elle est basée sur un certain nombre de principes généraux qui donnent une place essentielle à l’hygiène et à la prévention :
a) Salubrité de l’eau :
b) Qualité des aliments :
c) Propreté des vêtements :
d) Prévention des maladies :
« Si vous entendez parler de la peste dans une cité, n’y entrez pas et si vous assistez à son avènement dans un lieu, ne le quittez pas ».
e) Rôle de la prière :
f) Tout excès est nuisible :
g) Usage des médicaments :
h) Santé physique :
2- Traduction et assimilation de la médecine des anciens principalement grecs : Hippocrate, Aristote, Platon, Socrate, Galien, Theophratus, Pedamos Dioscoredes..., par l’école de Baghdad et avènement d’un génie arabo-musulman dans toutes les sciences, notamment en médecine.
Ce génie s’est ensuite rapidement transmis et s’est amplifié en Andalousie et au Maghreb avec la dynastie Aghlabide. L’expérience des auteurs arabo-musulmans a permis de sélectionner le meilleur de ces oeuvres, de le vérifier et surtout d’ajouter de très nombreuses nouveautés.
3- Echanges culturels et scientifiques intenses et ininterrompus entre le Machrek, le Maghreb et l’Andalousie durant plusieurs siècles. Ce mouvement a été majoré et amplifié à partir du XII ème siècle par l’arrivée de plusieurs vagues d’immigrants Andalous au Maghreb et notamment à Tlemcen, Alger, Béjaia, Constantine et Annaba.
Il existe très peu d’informations sur le développement des sciences et des arts dans le royaume des Rostémides. Des délégués venus de Koufa « virent des châteaux bâtis, des jardins plantés ». L’existence de médecins est plus que probable pour au moins deux raisons :
Nous avons pu retrouver deux noms :
Yahuda ibn Qaraïch E-Taherti, médecin et poète qui a vécu au IXème siècle. Il a passé quelques années à Fez.
Mohammed Ibn Saïd, descendant du fondateur du royaume Abedahmèn Ibnou Roustom, qui a rejoint l’Andalousie où il devint célèbre en médecine, en lettres mais également comme joueur d’échecs.
BEJAIA
La capitale des Bani Hammed avec ses palais, ses édifices publics, ses collèges, ses jardins, son port...a fait l’admiration des étrangers. De nombreux étudiants accouraient de toutes parts pour y apprendre les sciences, la médecine ... Parmi les livres classiques qui étaient enseignés, figurait le poème de médecine d’Ibn Sina composé de 1326 vers.
La région de Béjaïa était également réputée pour ses plantes médicinales utilisées dans le traitement de certaines maladies. Al Idrissi en a fait l’éloge de ces plantes : Absinthe, Lyciet, Scolopendre, Grande Centaurée, Verveine, Rhubarbe... De nombreuses préparations médicinales étaient vendues chez les parfumeurs ou chez les médecins. Certaines de ces préparations avaient acquis une renommée dans toutes les contrées du monde musulman au point où le grand botaniste Ibn El Baitar le signale.
Béjaia a joué un rôle non négligeable dans le rayonnement de ce savoir sur l’Europe, où la maladie était alors perçue comme une malédiction divine et un châtiment de Dieu. Le malade ne devait pas en conséquence chercher un traitement mais se réfugier par la prière dans une église.
Parmi les médecins que la postérité a retenu :
Ibn El-Bouthouh : Abou Djaffar Omar Ibn Ali Ibn El-Bouthouh El-Kâali El-Maghribi, il est né à la Kalâa des Bani Hammed où il a grandi et fait ses études. Il fut célèbre comme médecin et comme expert dans les
médicaments simples et composés et dans leur préparation. Il a vérifié de nombreuses préparations médicinales décrites par les auteurs anciens. Il avait une parfaite connaissance des maladies et de leurs
traitements. Il a vécu de nombreuses années à Damas où il avait une parfumerie qui lui servait de cabinet, de bureau et d’officine. C’est là qu’il faisait ses préparations parfois devant ses clients : pommades, comprimés,
poudre ...Il s’intéressait beaucoup aux livres de médecine. Il corrigeait ce qui était rapporté par les anciens en matière de maladies et leurs traitements. Il a laissé plusieurs ouvrages en médecine dont la plupart est
encore sous forme de manuscrits : il a annoté le livre de médecine d’Ibn Sina. Il a revu et expliqué les Aphoribines d’Hippocrate. Nous lui devons le livre des fleurs utiles à la médecine et un livre sur le Bah,
ainsi qu’un poème explicatif du livre de présentation de la connaissance d’Hippocrate. In El-Bouthouh serait né dans les années quatre-vingt dix du Vème siècle de l’hégire. Il a vécu longtemps. Les dernières années,
qu’il a passées à Damas furent certainement assez pénibles pour lui. Il n’arrivait plus à marcher mais malgré cela, il se faisait porter à son local où il continuait à exercer sa science et son art. Il est devenu aveugle à la
fin de sa vie probablement par excès d’automédication. Sa mort survint en 575 ou 576 de l’hégire (1179).
Dans un de ses poèmes, où il évoque la mort et le grand retour, il dit de lui qu’il a dépassé les quatre-vingts ans, qu’il ne voit plus, entend à peine , qu’il a perdu ses dents et qu’il ne peut se mettre debout sans l’aide d’une autre personne. Son seul plaisir ici bas dit-il, reste l’écoute du coran ou de son exégèse, celle du hadith et sur la médecine.
El-Abbes ou Abou El-Abbes Ahmed Ibn Khaled, originaire de Malaga, a étudié en Andalousie et à Marrakech. Il était connu comme médecin. Il s’est installé à Béjaia où il a enseigné chez lui la logique, les oeuvres d’Ibn Sina et la médecine. Il est mort à Béjaia vers 600 de l’hégire.
Ben Andaras, de son nom Abi El-Kacem Mohammed Ibn Ahmed Ibn Mohammed El-Oumaoui plus connu sous le nom de Ben Andaras, originaire de Murcia. Il est arrivé à Béjaia en 610 H. où il a enseigné la médecine. El-Ghobrini dans son livre «le titre du savoir » rapporte qu’il avait appris chez Ben Andaras le poème de la médecine d’Ibn Sina avec ses explications et ses commentaires. Ses cours étaient fréquentés par les meilleurs étudiants. Beaucoup de questions relatives à la médecine et aux traitements étaient soulevées et des réponses satisfaisantes étaient apportées. Ben Andaras était devenu célèbre dans l’exercice de la médecine. Il était devenu médecin-chef du palais de l’émir de Béjaia. Notre médecin a également excellé dans l’obstétrique. Sa renommée a touché tout le Maghreb. L’émir hafside de Tunis, El Moustancir Billah, l’a invité et a voulu tester son savoir et ses compétences en le confrontant aux meilleurs médecins de Tunis au cours d’une grande réunion organisée dans son palais. Satisfait par le résultat de cette confrontation, l’émir en a fait son médecin personnel. Ben Andaras a écrit plusieurs livres dont un poème sur les médicaments qu’il a composé à Béjaia. La date et le lieu de sa mort ne sont pas connus.
Abou El Abbes El jed était originaire d’Ispahan (Iran), il s’est installé pendant quelques années à Tunis au cours de la première moitié du 13ème siècle pendant le règne d’El Moustancir. Il a ensuite gagné Béjaia où il
s’est fixé. Peu d’informations sont disponibles sur ce médecin.
Abou Abdellah Mohammed Ibn Yahia Ibn Abdessalem, originaire de Dellys, il s’est fixé à Béjaia au cours du VIIème siècle de l’hégire où il a appris puis exercé la médecine. C’était un médecin très compétent
et un bon accoucheur. Il était également fakih et homme de lettres. Il s’est vu confier un poste de Cadi dans les environs de Béjaia.
El Machdally : Abou El Fadhl Mohammed Ibn Mohammed Ibn Abi El Kassim, originaire de Machdallah (prés de Béjaia). Il est né à Béjaia entre 820 et 822 / 1417. Il est parti à Tlemcen en 840/1436 pour apprendre la médecine. Il a eu comme professeur Ibn Fachouch. De retour à Béjaia, quatre ans plus tard, il aenseigné la médecine puis il s’est déplacé entre Constantine, Annaba et Tunis. Il a ensuite entrepris un long voyage vers le Moyen-Orient, d’abord par mer en passant par Chypre et en s’arrêtant à Beyrouth en846/1442 puis par route en visitant Damas et El Kods avant de se diriger sur la Mekke pour accomplir le pèlerinage en 849/1445. Il s’est fixé après au Caire pour enseigner et exercer. Il évitait de se faire connaîtrecomme médecin, alors que sa renommée était bien établie aussi bien au Maghreb qu’au Machrek. Un jour en présence de l’imam Ibn Hedjr, il a diagnostiqué chez lui un asthme et lui a prescrit un traitement. On ne luiconnaît pas de publication. La date et le lieu de sa mort sont controversés, à Ain Teb (entre Alep et Antakya) en 864/1460 ou au Caire en 866.
Ibn En Nabbach : Mohammed Ibn Abdallah Ibn Hamed El Bijaï, était un médecin du 8ème siècle de l’hégire (XIVème J.C.), il est né, il a grandi et a étudié à Béjaia puis il a émigré en Andalousie où il s’est fixéà Murcia. Il fut célèbre par son savoir médical et sa connaissance dans la préparation des médicaments.C’était un très bon praticien, les malades venaient le voir de toute l’Andalousie. Il s’intéressait également aux autres sciences de son époque.
Abou Ishek Ibrahim Addany, il est originaire de Béjaia. Il avait de grandes aptitudes en médecine. Il est parti à El Hadra ( ? ) où la direction du bimaristan (hôpital) lui a été confiée.
Ses deux enfants étaient également des médecins et travaillaient avec lui au bimaristan. Le plus grand, Abou Abdallah Mohammed, fut tué au cours de la bataille d’El Ikab en Andalousie avec le sultan Ennacir. Addanyest mort à Marrakech sous le règne d’El Moustancir Ibn Ennacir.
Abou Mohammed Abd el Haqq, était cadi à Béjaia. Il a écrit sur la lexicographie, le hadith... Nous le citons parce qu’il a également écrit un ouvrage sur la médecine, mais nous ne disposons pas de plus amples informations sur sa vie et ses oeuvres.
Ali Ibn Atabib ou Ali Atabib, il a vécu à Béjaia. Il a été cité par El Kafti sans préciser de date. C’était un médecin doué d’un grand savoir. Il était également homme de lettres et poète.
Ibn Abi El Malih, médecin célèbre de la cour des Hammadites. Il fut contemporain du prince Abdallah Ibn El Aziz El Hammadi dont il a été médecin et poète, soit vers 571 H. / 1166 JC.
El Imad El Asfahani, l’appelle « l’interprète » et le décrit comme un excellent médecin, doublé d’un écrivain et d’un grand poète. En fait, nous connaissons peu de choses sur lui en dehors d’un poème qui nous est
parvenu et qui était dédié à l’émir Abdallah Ibn El Aziz El Hammadi.
Abou Abdallah Mohammed Ibn Abderhmen El Khazraji Ec Chatî, il est issu d’une famille d’hommes de science et de juristes. Il a été médecin et cadi à Béjaia.
Tlemcen, tout au long de sa longue histoire a toujours constitué un pôle de rayonnement culturel et scientifique. Des chefs de la tribu des Bani Yefren, fondateurs de la ville, aux Mérinides et aux Zianides, en passant par les princes Maghraoua, les rois Idrissides, Fatimides, Almoravides et Almohades, Tlemcen a pu malgré les nombreuses guerres et querelles occuper une place de choix dans l’histoire de l’Algérie et même concurrencer par moments les villes d’Andalousie (Grenade, Cordoue, Séville...), les du Maroc, principalement Fès, et à l’est Kairouan puis Tunis.
La dynastie des Bani Ziane a contribué de façon remarquable à l’essor des arts et des sciences entre le 13ème et le 16ème siècle. La ville d’El Mansoura construite par eux, rivalisait avec les villes arabes les plus célèbres de l’époque, avec ses palais, ses mosquées, ses bains publics, ses hospices, ses écoles, son immense réservoir d’eau, ses jardins... Les rois Zianides ont accordé beaucoup d’intérêt et de considération aux hommes de science, de sorte que leur cour ne se tarissait jamais d’eux. Ils ont accordé un intérêt similaire aux livres qu’ils encourageaient ou importaient et distribuaient aux écoles. A cette époque Tlemcen, outre la grande mosquée qui dispensait des cours supérieurs, comptait cinq grandes écoles : l’école construite par Abou Hommou Moussa I en 708 H., l’école Tachfinienne construite par son fils Abou Tachfin, l’école mérinide d’El Oubbad construite par Abou El Hassen El Mariniï en 748 H., l’école d’Abi Anane construite en 754 H., et enfin la médersa Yakoubiya, construite par Abou Hammou Moussa II en 765 H. De nombreux biens habous ont été rattachés à ces écoles pour assurer leur fonctionnement.
L’intérêt accordé aux sciences naturelles parmi lesquelles figurait la médecine, était plus important que celui accordé aux autres sciences à l’exception de l’astronomie. Bien que la fatalité ait été un trait culturel
dominant et explique le mélange qui prévalu entre médecine et charlatanisme comme le port d’amulettes, la visite de saints aux fins de guérison ou le fait de boire d’un puit donné... il y avait autant de gens qui
croyaient à la nécessité de traiter les maladies, et de recourir aux voies et moyens susceptibles de préserver la santé suivant en cela les paroles du prophète : « La science se répartit en deux, une science de religion et une
science du corps », ou encore « Pour chaque maladie, il y a un traitement ».
Tlemcen a été un grand centre de formation médicale. De nombreux livres, des lettres, des poèmes... l’attestent. De même, le témoignage de médecins ou historiens qui ont visité la ville ou encore desétudiants qui sont venus parfois de très loin (Béjaia, Fès, Andalousie, Tunis, le Caire) pour apprendre cette science ou s’y perfectionner.
Parmi le nombre considérable de médecins qui ont vécu durant cette période, nous pouvons citer :
Abou Es Salt Oumayya Ibn Abd el Aziz El Ichbili 460-529 H./ 1067-1134 J.C. est un médecin andalou, doublé d’un historien et d’un poète, qui a visité Tlemcen, dans le cadre d’un long voyage qui l’a mené dans les pays du Maghreb et du Sahel avant qu’il ne s’installe définitivement à Mahdia (prés de Kairouan). Il a laissé plusieurs livres dont un intitulé « les médicaments simples », fut traduit en latin et en hébreu et un autre : « la lettre Egyptienne » qui est une chronique sur les villes d’Egypte visitées avec la biographie des médecins rencontrés. Divers thèmes sont abordés dans les autres livres : lettres, poésie, musique, géométrie, astronomie, logique...
Et Tifachi : Charaf Eddin Abou El Abbach Ahmed Ibn Youssouf El Qafci, mort en 651 H., médecin, homme de lettres et cadi. Et Tifachi est devenu célèbre à Damas dans les sciences naturelles et bien sûr en médecine après avoir pris beaucoup des hommes de science au Caire. Il a laissé plusieurs livres dont : joie de l’âme de la perception des cinq sens, la guérison dans la médecine attribuée au prophète, la meilleure perle dans les bienfaits des Africains.
Abou Abdellah En Nedromi : Mohammed Ibn Sahnoun El Koumi En Nedromi, 580-634 H / 1184-1238 J.C., médecin et homme de lettres de la tribu de Kouma (prés de Nédroma : lieu d’avènement de la dynastieAlmohade). Sa famille a émigré en Andalousie. Il est né à Cordoue. Il a fait ses études à Séville. Il a eu en particulier comme professeur de médecine Abi El Walid Ibn Rochd ainsi que Abi El Hadjadj Youcef Ibn Mouratir. Lui-même, est devenu un médecin renommé. Il a ainsi fait partie des médecins du prince En Nacer El Moûmin Mohammed Ibn Yacoub mort en 610 H., puis après lui, d’El Moustancir Youssouf Ibn Mohammed mort en 620 H., et enfin après lui, d’El Moutaouakil Ala Allah Mohammed Ibn Youssouf Ibn Houd mort en 634 H . puis de son frère Abdallah Ibn Houd. El Koumi était réputé pour son savoir et son intelligence. Il a laissé un livre intitulé : « l’abrégé du livre El Moustasfa » d’El Ghazali.
Abou Djaffar Ed Dhahabi, Abou Djaffar Ahmed Ibn Jarih, Il est né à Tlemcen où il fut connu pour la noblesse de ses qualités et son savoir en médecine. C’était un très bon praticien. Il a été le médecin du sultan El Mansour, puis après lui d’En Nacir. Il est décédé dans cette ville en 600 H, l’année de la conquête par En Naçir de l’est du Maghreb.
Ibn Abi Hajla : Chiheb Eddin Abou El Abbas Ahmed Ibn Yahia Ibn Abi Bakr Ibn Abdelwahed Et Tilimçani, 776 H. / 1375 J.C. Il est né à Tlemcen où il a grandi et fait ses études. Il a effectué le pèlerinage puis a étudié les lettres à Damas. Il s’est ensuite rendu au Caire où il est devenu un cheikh du çoufisme à Sahrij Menjek prés du Caire. Médecin, il s’intéressait au Hadith, au fiqh et à la poésie soufie. Il a laissé au moins un livre : la médecine traditionnelle dans la lutte contre la peste.
Ibn Khamis Et Tilimçani : Abou Abdallah Mohammed Ibn Omar Ibn Mohammed Ibn Omar El Jamiri El Hijri Er Raïni, est originaire du Yemen, il est né à Tlemcen en 645 H / 1247 J.C. ou peu être en 650 H (IVe). C’était un grand médecin et un excellent poète. Il a enseigné une certaine période à Ceuta puis à Malaga. Il fut tué en 708 H / 1309 J.C. au moment de la prise d’assaut du palais D’Ibn El Hakim à Grenade. Ali Ibn Thabet : Ibn Said Ibn Ali Ibn Mohammed El Korachi El Oumaoui Etilimçani, descendant du Calife Othman Ibn El Affan, il est né à Tlemcen en 772 H. / 1370 J.C. où il a grandi et étudié. Il a notamment été l’élève de l’Imam Ibn Merzoug El Hafid. Il fut un médecin célèbre et un historien érudit. C’était également un fakih malékite qui s’intéressait aux sciences religieuses. Il a écrit 28 livres dans divers domaines des sciences de l’époque, nous ne lui connaissons, cependant, pas d’écrit en médecine. Il est mort en 839 H. / 1426 J.C. à l’âge de 57 ans.
El Khatib Ibn Abdessalem Et Tilimçani, il est né en 1310 J.C. Il habitait El Oubbad, un village prés de Tlemcen. Il a été cité par Ibn Khaldoun dont il était le contemporain. Il a approfondi ses connaissances médicales à Kairouan et au Caire. La date et le lieu de son décès ne sont pas connus.
Ec Cheikh Abou Abdallah Mohammed Ibn Ahmed Ibn Ec Charif El Alaoui Et Tilimçani : 710-771 H /1310-1370 J.C., il est né à El Alouiyine (Ain El Hout actuellement), un village proche de Tlemcen. Il a
étudié à Tlemcen chez plusieurs grands maîtres dont Abi Moussa Omrane El Machdali. Il est parti ensuite à Fès où il a été le disciple d’El Abili. Il est revenu à Tlemcen où il a enseigné quelques années avant de
repartir, cett fois, pour Tunis en 740 H / 1340 J.C. où il fut un disciple de cheikh Ibn Abdassalem, professeur d’Ibn Khaldoun. Il a notamment étudié le livre de la guérison d’Ibn Sina et les résumés des livres d’Aristote.
Il est revenu à Tlemcen durant le règne d’Abi Inan qui lui a ouvert ses portes et lui a demandé de l’accompagner à Fes. A la mort de ce dernier, il revint une nouvelle fois à Tlemcen, pendant le règne d’Abou
Hamou Moussa II qui a édifié pour lui la célèbre médersa El Yakoubiyya en 763 H. / 1362 J.C. et dont il a épousé la fille. Il s’est alors mis à professer dans cette grande école durant plus de six années. De ses
nombreux élèves, plusieurs furent célèbres : Abderahmen et son frère Yahia Ibn Khaldoun, l’Imam Ec Chatibi, Ibrahim Et Thaghri... Les historiens et les savants de cette période (Ibn Mériem, l’auteur du
Bousten, Ibn Khaldoun, El Abili, Ibn Arafa, El Ouancharissi, Ibn Marzoug El Hafid, son professeur Ibn Abdessalem Et Tounoussi) sont unanimes pour saluer en lui le maître de la médecine et de la dissection de
son époque. Il a laissé quelques livres notamment dans le fiqh. Il est mort à Tlemcen, le dimanche 4 The El Kîda de l’ an 771 H. / 29 juin 1370. Il fut enterré dans sa médersa. Son nom a été donné à une mosquée de
Tlemcen.
Abou Ishak Ibrahim Ibn Ahmed Et Thaghri Et Tilimçani. Le lieu et la date de naissance de ce médecin ne sont pas connus. L’auteur du livre El Boustan, le cite comme élève d’Ec Charif Et Tilimçani et comme contemporain de d’Ibn Khaldoun. Il a donc vécu au 8ème siècle de l’hégire (XIV eme J.C.). Et Thaghri peut être considéré comme un herboriste. Il a laissé deux travaux :
Jacob Gabison, est un médecin israélite qui a vécu à Tlemcen au XIVème siècle, à propos duquel nous ne disposons de très peu d’informations.
Lissen Eddin Ibn El Khatib : Abou Abdallah Mohammed Ibn Abdallah Ibn Mohammed Ibn Abdallah Ibn Saïd Ibn Abdallah Ibn Saïd Ibn Ali Ibn Ahmed Et Tilimçani, il est né le 25 Rajab de l’an 713 H. / 16 Novembre 1313 J.C. à Loja (prés de Grenade). Il a étudié la médecine chez Zakaria Ibn Hadhil. Il fut un homme politique comme son père, mais ceci ne l’a pas empêché de composer des poèmes et d’écrire des livres notamment en médecine. Ibn El Khatib est venu à Tlemcen vers 772 H. durant le règne du roi mérinide Abou Firas Abd el Aziz, suivi bientôt par sa famille. Il s’est alors consacré à l’écriture. Il a rédigé plusieurs livres principalement en lettres et en histoire. Il est ensuite reparti à Fès en compagnie du roi Mérinide. A la mort de dernier, il fut jugé pour hérésie sous la pression de ses adversaires politiques Andalous qui se sont faufilés dans sa prison et l’ont tué.
Et Talalissi : Abou Abdallah Mohammed Ibn Abi Joumâa, originaire de Tlemcen d’une famille de médecins. Il a été homme de lettres et poète mais c’est surtout comme médecin qu’il fut célèbre. Le roi Abou Hamou Moussa II en fit son médecin personnel. Ses dates de naissance et de décès ne sont pas connues. Il était vivant et à Tlemcen entre 760-767 H. / 1359-1366 J.C.
Mohammed Ec Chakkouri : Abou Abdallah Ec Chakkouri. Il était vivant en 749 H. / 1348 JC Son origine et sa résidence ne sont pas précisés, néanmoins il a laissé une lettre en médecine et une explication« littéralement : sur la Tlemcenienne ». Cette étude est intitulée : « communication médicale sur l’homme, de la tête aux pieds ». Cette lettre paraît être une réponse rapide à une question posée vraisemblablement par l’émir. Elle est composée de 19 pages. Elle comporte sept chapitres, chacun abordant un thème :
Mohammed Ibn Ibrahim Ibn Abderahmen Ibn Mohammed Ibn Abdallah Ibn El Imam Abou El Fadhl Et Tilimçani, médecin originaire de Tlemcen, il a vécu dans la première moitié du 9ème siècle de l’hégire. Il a émigré à Tunis en 810 H. où il est resté quelque temps avant de partir pour le Caire puis le pèlerinage. En 812 H., nous le retrouvons à El Kods puis à Damas où il fait l’objet d’un intérêt remarquable du public.
Selon Abou El Abbes EL Ouancharissi, il était particulièrement érudit dans la logique, le çoufisme, la poésie et la médecine. Il est revenu au Maghreb et il a été le premier à introduire dans la région Chamel Bahran et a expliqué son abrégé. Il a laissé des études sur l’exégèse. Il est décédé en 845 H.
Mohammed Ibn Merzoug Et Tilimçani, médecin qui a vécu à Tlemcen sur lequel nous connaissons peu de choses sauf qu’il a laissé un livre sur le «bah » , manuscrit disponible à Tunis sous le n° 17970.
Mohammed Ibn Ahmed El Okbani : dit Abou Abdallah, il est né à Tlemcen vers 804 H. (1401 J.C.). Il a étudié dans cette ville notamment chez Ibn Merzoug El Hafid .Il a eu comme élèves Ahmed Ibn Hatem, Abou El Abbes El Ouancharissi... Il a assuré la fonction de cadi un certain avant d’aller au pèlerinage. Il fut envoyé par le sultan El Moutaouakil à Tunis en mission. Il a laissé un livre sur « Ceux qui se réclament de la médecine »... Il est décédé à Tlemcen à la fin de 871 H. (1466 J.C.).
Mohammed Ibn Youssouf Ibn Omar Ibn Choaîb Abou Abdallah Es Senouçi El Hassani (du coté maternel) Et Tilimçani, il était originaire de la tribu des Bani Snous (à l’ouest de Tlemcen), il est né et a grandi à Tlemcen en 832 H. (1428 J.C.) C’était un grand médecin, le plus grand de son époque qui a laissé prés de cinquante livres dans différents domaines des sciences, parmi lesquels : des commentaires sur le poème de la médecine d’Ibn Sina (non terminé), un livre sur les secrets de la médecine, et une explication de plusieurs hadith dont : l’estomac est siége de la maladie et l’indigestion est la cause de tous les maux.
C’était un homme très pieux qui s’est beaucoup intéressait aux sciences de la religion. Le mérite d’Ibrahim Mohammed Et Tilimçani est d’avoir d’une part confronté les données livresques à l’expérience de tous les jours et d’autre part d’avoir établi des liens entre le spirituel et le temporel dans l’approche des maladies. Il est décédé à Tlemcen à l’âge de 63 ans, le dimanche 18 Djoumada II en l’an 895 H. (1490 JC).
Astruc Cohen, médecin de Tlemcen d’origine israélite a vécu au XVème J.C. Il a occupé une grande place chez les Zianides. Il a été le médecin particulier du prince, son conseiller et son confident. Comme il a été le responsable de la communauté israélite de Tlemcen avant l’arrivée de Ribach.
Mohammed Ibn Ali Ibn Fachouch, 840 H. / 1436 JC, il a été médecin et enseignant à Tlemcen, parmi ses élèves, le médecin Egyptien Abd el Basset Ibn Khalil El Misri.
Moshi Ibn Samuel Ibn Yahuda El Israéli, originaire de Malaga en Andalousie où il est né en 820 H., plus connu sous le nom de Abih et d’Ibn El Achkar. Il a beaucoup appris de son père. Il a vécu à Tlemcen durant la deuxième moitié du 9ème siècle de l’hégire (XVème JC). Abd el Basset El Misri qui a également été son élève, parle de lui en termes élogieux : « je n’ai pas vu un médecin aussi habile comme lui...nombreux sont les curieux qui l’ont approché pour apprendre à son contact... J’ai été son disciple, j’ai appris beaucoup à ses côtés et il m’a autorisé à exercer... J’ai appris qu’il était devenu médecin-chef à Tlemcen.
Abd el Basset Ibn Khalil El Misri, était venu au Maghreb pour apprendre les sciences, il a passé quatre années 866-871 H. / 1462-1466 JC dont une à Tlemcen à partir du mois de Dhi El Kiâda 866 H. où il s’est consacré à l’étude de la médecine. Il a eu comme enseignants les deux précédents médecins. Il a écrit un livre où il a relaté son séjour à Tlemcen. De ce livre, il ne reste que deux parties à l’état de manuscrit à la bibliothèque du Vatican. Robert Brunchvig a traduit la partie relative à l’Afrique du nord (Deux récits de voyage inédits en Afrique du Nord au XV ème siècle. Paris 1936). Il est retourné au Caire où il a exercé, professé et écrit. Il est décédé en 920 H. / 1514 JC.
Le Rabbin Ephraîm Ankoa 1359-1442 JC, il est considéré comme un homme d’épopée par la communauté israélite. Ce médecin est né en Andalousie où il a fait ses études. Il a émigré à Tlemcen comme beaucoup de ses coreligionnaires fuyant l’inquisition d’Espagne. « Sa piété, ses vastes connaissances, et surtout son amour pour le bien le firent élire chef de la communauté israélite de Tlemcen ». Les israélites habitaient à l’époque à Agadir, faubourg de Tlemcen. Quelque temps après l’arrivée d’Ephraîm, la fille du sultan zianide de Tlemcen tomba malade mais les médecins de la ville furent incapables de la soigner. « On publia dans la ville et dans ses environs que quiconque trouverait un moyen de guérir cette princesse recevrait une récompense considérable ». Ephraîm guérit alors l’enfant du sultan et ce dernier reconnaissant lui demande ce qu’il voulait comme récompense. Ephraîm demande que sa communauté puisse s’établir à l’intérieur de Tlemcen, demande qui fut satisfaite par le sultan, et les israélites ont alors bâti un leur quartier prés du Méchouar.
Said Ibn Ahmed El Mokri, médecin né à Tlemcen autour de 928 H. Il fut également un grand fakih et muphti à la grande mosquée de Tlemcen.
Mohammed Ibn Soulayman, médecin de Tlemcen, il était vivant en 1068 H, il fut l’élève d’Ibn Mériem l’auteur du « Boustan », il a laissé une encyclopédie sur le çoufisme ainsi qu’un poème sur les poids médicaux et légaux.
Mohammed Ibn Ahmed Ec Charif El Hassani, a vécu à Tlemcen où il était connu pour ses penchants çoufis, il a également écrit une lettre en médecine de treize pages en 1149 H., où il aexpliqué le hadith relatif à la prévention des épidémies.
Abdallah Ibn Azzouz El Mourrakouchi Et Tilimçani, connu également sous le nom de Sidi Blel. Il était connu par ses écrits où il a concilié entre le çoufisme et les sciences de l’époque dont la médecine. Parmi ses écrits, un manuscrit de 118 pages archivé à la bibliothèque de Paris sous le n° 4758. Il a divisé ce manuscrit en 70 chapitres dont chacun correspond à un thème : la nature et ses éléments, la science et la sagesse, la science et l’obstétrique en raison des humeurs et des mélanges... le dernier chapitre est consacré à la description de l’estomac, ses maladies et ses traitements. Dans le chapitre réservé à la maladie, il a distingué chaque maladie et son traitement. Sidi Blel est décédé en 1204 H.
Ishek Ibn Soulayman El Israéli, a vécu à Tlemcen. Il fut le médecin du sultan Obeïd Allah El Mehdi, premier calife fatimide à Kairouan. Il a écrit plusieurs livres : sur les diètes, sur les aliments, sur les médicaments, sur les urines...Il est mort à un âge très avancé dépassant cent ans, en 320 H.
Autres Villes :
Les autres villes connues de l’époque, notamment Constantine, Miliana, Dellys, Mascara, Alger, Annaba...n’avaient pas la même envergure que les précédentes, elles n’ont pas été des centres de formation à l’exception de Constantine, mais parfois des lieux d’exercice de médecins locaux formés dans les centres précités ou ailleurs.
Abou Mohammed Abdallah Ibn Younes Ibn Talha Ibn Amroun El Ouahrani : il est né et a grandi à Oran à la fin du 4ème siècle de l’hégire. Il a émigré en Andalousie en 429 H. / 1037-38 JC où il s’est fixé à Séville l’année des grandes pluies. Il s’est adonné au commerce, parallèlement à l’enseignement. Il a acquis sa renommée en exerçant la médecine et notamment en prenant en charge les cas difficiles où beaucoup de ses confrères avaient échoué. Ibn Chakoual l’a cité, de même que Ibn Khazrej pour qui El Ouahrani serait mort à un âge de prés de quatre-vingts ans.
El Miliani : Abou El Abbes Ahmed Ibn Ali, originaire de Miliana. Son oncle, un des dignitaires de Miliana, s’est révolté contre les hafsides à la fin de l’an 700 H., puis s’est réfugié au Maroc chez le sultan mérinide Yacoub. Ce dernier en reconnaissance, lui confie la ville d’Aghmat (sud marocain). El Miliani a alors continué ses études à Aghmat puis à Marrakech. A la mort du sultan, son successeur a confié à miliani la levée des impôts. Il fut poète, écrivain et médecin. Il est parti à Marrakech, puis est revenu vers Tlemcen pendant le blocus (703-706 H.), il est ensuite reparti en Andalousie.
Ahmed Ibn Kounfoudh : Abou El Abbes Ahmed Ibn Hassen Ibn Ali Ibn El Khatib El Qasentini : 740-809 H. / 1239-1406 JC. Il est né et a grandi à Constantine d’une famille de lettrés. Il a étudié chez plusieurs
personnalités scientifiques de l’époque : Hassen Ibn Abi El Kassim, Ibn Merzoug Etilimçani, Echarif Etilimçani et Ibn Arafa de Tunis. En 759 H., âgé alors de dix neuf ans, il est parti au Maroc où il a étudié à
l’université de Fès, puis a voyagé à travers le pays. Il a notamment appris la médecine de Mohammed Ibn Mohammed Ibn Aïssa Ezeyladaoui. Parmi ses élèves, il faut citer Ibn Merzoug El Hafid. Il est resté pendant
une certaine période à Salé avant de devenir cadi à Doukala. Il est ensuite retourné à Constantine en 776 H. /1375 JC. Où il a occupé divers postes : cadi, khatib, enseignant et écrivain. Il a laissé de nombreux écrits,
peut être 34 dont certains sont toujours à l’état de manuscrit alors que d’autres ont été édités : un livre sur son séjour au Maroc, édité en 1965 à Rabat, le livre perse sur les principes de l’état hafside, édité à Paris en
1847 puis réédité en 1968 à Tunis, un livre sur El Wafiyat édité en 1911 et réédité en 1939 au Caire... Ibn Qunfouth a également écrit en médecine, un traité sur la valeur les aliments usuels et un autre livre intitulé
« le cher confident en cas d’impuissance du médecin » (18). Un troisième ouvrage a également été cité par certains auteurs, portant le titre de « poème de la médecine ». S’agit-il, effectivement d’un troisième livre ou
simplement d’un autre titre de l’un des deux ouvrages précédents ? Ibn Qunfoudh est décédé à Constantine le vendredi 12 Rabiî Al Aoual 809 H. / 27 Août 1406 JC.
Ahmed Ibn Younes El Qasentini. Il est né en 813 H. (1410 JC.) à Constantine, où il a également étudié la médecine chez Mohammed Ibn Mohammed Ibn Aïssa Ez Zeyladaoui. Il est décédé à Médine en 878 H. (1474 JC.)
Ali Ibn Mohammed, originaire de Annaba. Il était médecin et anatomiste (fakih el baden). Il a écrit de nombreux livres. Il est mort en 957.
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