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Le professeur Rachid BENABADJI a pris sa retraite en juillet 1998. Il avait exercé les fonctions de professeur chef de service de chirurgie générale à la clinique centrale de 1980 à 1986 puis au service de chirurgie générale de l’hôpital Bologhine de 1986 à 1998.
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…j’ai ressenti le devoir de rédiger et d’insérer dans le numéro 8 de la revue « Le journal du Praticien » de l’année 1996, un hommage à notre Maitre, le Pr. Bachir Mentouri qui venait malheureusement de disparaitre après une longue maladie. J’ai quitté la CCA vingt ans auparavant, mais mes souvenirs étaient restés intacts. J’ai relu ce que j’avais écrit alors. Aujourd’hui, je n’aurais pas rajouté ni supprimé une ligne de ce qui me paraissait, à l’époque, la traduction fidèle et sincère de la trajectoire de cet »honnête homme » dans l’acceptation la plus noble du terme.
Accueil > Santé Maghreb en Algérie > Histoire de l'Algérie médicale : naissance de la médecine algérienne
Par le Professeur S. JOUDCAR
Durant de nombreuses décennies, la chirurgie plastique a été le parent pauvre de la chirurgie générale. S'occupant surtout des brûlés et des pertes de substances cutanées post-traumatiques, cette discipline a pris son essor pendant la deuxième guerre mondiale.
En Algérie, Alger a connu deux grands chirurgiens plasticiens qui ont contribué par leur travaux à l'essor de la chirurgie plastique mondiale.
Le premier est un américain, John Marquis Converse (1909-1981). Il est né à San Francisco en 1909. Après ses études de médecine, il étudia la chirurgie plastique au St-Luke Hospital de New York et devient chirurgien assistant. La guerre mondiale le surprend et il rejoint l'Europe avec les éléments de la croix rouge américaine. Il rejoint ensuite la Grande Bretagne au Churchil Hospital d'Oxford où il exerce son talent en prêtant assistance aux nombreux blessés de la bataille d'Angleterre. En 1943, il est détaché par le commandement américain pour créer un service de chirurgie plastique en Algérie, à Alger à l'hôpital Barbier Hugo qui deviendra hôpital Maillot (et actuellement CHU Lamine Debaghine). Il y traite plus de 300 blessés mutilés de la face, et surtout dispensera un enseignement de haut niveau aux chirurgiens français de l'époque. Il gagne les USA en 1947 et crée The Institute of the Facially Defigured. Fort de son expérience, il enseigne et anime dans toutes les universités américaines et sociétés savantes de chirurgie plastique. On lui doit le "Reconstructive Plastic Surgery" véritable encyclopédie en huit volumes réactualisée régulièrement et considérée comme la bible de chirurgie plastique.
Le deuxième, Felix LAGROT (1899-1998) est né en 1899 d'une famille française installée en Algérie depuis 1843. Après des études scolaires et universitaires à Alger, il passe sa thèse en 1924 sur la spina bifida occulta (Titulaire du prix David-Weill pour sa thèse). Il débute sa chirurgie et anatomie à Alger, puis fit les concours d'externat et le chirurgicat des hôpitaux d'Alger. Pendant la deuxième guerre mondiale, et plus exactement en novembre 1942, au débarquement des Alliés à Alger, il entre dans l'Armée de l'Air, au Maroc puis en Angleterre où il rejoint la R.A.E à l'Hôpital des Brûlés à Ely, près de Cambridge : il y découvre la chirurgie plastique anglo-saxonne, source d'une nouvelle vocation. De retour en Algérie, il revient comme assistant de son Maître le Professeur Henri Duboucher, jusqu'en 1946 au concours du Chirurgicat des Hôpitaux d'Alger, où il est reçu. Il dirige alors le service de chirurgie à l'Hôpital Parnet jusqu'en 1958, ayant été agrégé en 1952. Par la suite il est nommé à la chaire de chirurgie infantile jusqu'à son départ d'Algérie en 1962. Il fut un des membres fondateurs de la société française de chirurgie plastique en 1952. Enseignant moderne, il donna ses lettres de noblesse à cette nouvelle discipline. De nombreux articles et des livres sont à son actif. Il révolutionna le traitement des brûlés par la notion de greffe précoce. Il fut l'inventeur du rasoir de prélèvement de peau utilisée actuellement qu'il fabriqua avec l'aide d'un artisan à Alger. Par ailleurs il inventa le bourdonnet de Lagrot, pansement moulant permettant une meilleure prise de greffe.
A l'indépendance de l'Algérie, les médecins et chirurgiens s'attelèrent à combler le vide laissé par les médecins français dans les hôpitaux et les facultés. Il fallut attendre la fin des années 1970 pour que les professeurs BOUAYAD (chirurgien pédiatre) et le professeur BENHAMLA (chirurgien généraliste) ouvrent en 1978 le premier service de chirurgie plastique par la transformation de 2 cliniques d'accouchement désaffectées (les cliniques Nancy et Jaurès) à Bab El Oued. En 1980, le professeur BENHAMLA ouvre le service de chirurgie des brûlés adultes à l'hôpital de Douéra qu'il dirige jusqu'en 1989, date à laquelle son assistant le professeur JOUCDAR prend la relève. La clinique des brûlés de Bab el oued destiné spécialement aux enfants est transféré à l'intérieur du CHU Bab El Oued toujours sous la direction du professeur BOUAYAD, qui à sa retraite est remplacé par le professeur MITICHE (chirurgien pédiatre à orientation plastique). Dans les années 90 ce service est transféré à la clinique centrale en plein cœur d'Alger. A l'ouest du pays, un service de chirurgie plastique et des brûlés est crée en 1983 au CHU d'Oran, dirigé d'abord par le docteur DEDOUCHE puis par le professeur KADI-SLIMANE. A l'est du pays, depuis 1987 existe une unité de réanimation des grands brûlés dirigée par le docteur DJENNANE. Enfin à l'hôpital central de l'armée d'Alger, un service des brûlés (chirurgie + réanimation) est inauguré en 1999 dans le cadre d'une coopération algéro-américaine.
Sur le plan universitaire et scientifique, la société algérienne de chirurgie plastique et esthétique voit le jour en 1997 et son premier congrès a lieu l'année suivante à Oran. Quant à l'enseignement de la chirurgie plastique et des brûlés, il se fait dans le cadre de la post-graduation en chirurgie générale et pédiatrique (3ème année du résidanat de chirurgie) ainsi qu'en 2ème post-graduation pour les maîtres-assistants qui optent pour la spécialité et qui peuvent donc passer l'agrégation en chirurgie plastique. A ce jour, deux assistants du professeur JOUCDAR et un assistant du professeur KAID SLIMANE sont agrégés en chirurgie plastique et réparatrice.
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