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…j’ai ressenti le devoir de rédiger et d’insérer dans le numéro 8 de la revue « Le journal du Praticien » de l’année 1996, un hommage à notre Maitre, le Pr. Bachir Mentouri qui venait malheureusement de disparaitre après une longue maladie. J’ai quitté la CCA vingt ans auparavant, mais mes souvenirs étaient restés intacts. J’ai relu ce que j’avais écrit alors. Aujourd’hui, je n’aurais pas rajouté ni supprimé une ligne de ce qui me paraissait, à l’époque, la traduction fidèle et sincère de la trajectoire de cet »honnête homme » dans l’acceptation la plus noble du terme.
Accueil > Santé Maghreb en Algérie > Histoire de l'Algérie médicale : naissance de la médecine algérienne
C’est pendant la période coloniale que fut initié l’enseignement de la médecine légale à la faculté de médecine d’Alger par la Chaire de Médecine Légale et Médecine du Travail dirigée successivement par les professeurs Giraud, Simonin, Thiquet et enfin par Michaud jusqu’en 1962. Cette chaire de la faculté de Médecine d'Alger était habilitée à délivrer les certificats d'études spéciales de médecine du travail et d’études spéciales de médecine légale.
Après l’indépendance et jusqu’au début de la réforme universitaire (1971-1972) et donc des études médicales, l’enseignement de la médecine légale était réalisé en extrahospitalier. Cet enseignement était assurée par le professeur H. Olivier de la faculté de médecine de Marseille, un médecin généraliste constantinois le docteur Abdelkader Djogheri ainsi que par les docteurs Bettahar médecin privé installé à Belcourt, Amsallem pédiatre exerçant à la clinique de Bologhine et les docteurs Abed, Moutillver et Majoul.
Cet enseignement était assuré par la chaire de médecine légale et de médecine du travail de la faculté de médecine d’Alger. Les étudiants en graduation recevaient un enseignement purement théorique comportant 50 heures environ au cours de leur 5ème année de médecine. Pour les étudiants spécialistes c’est un enseignement de 2 ans qui était assuré et qui était sanctionné par l’obtention d’un CES de médecine légale. Le programme enseigné était identique à celui des facultés de médecine françaises. Les 3 premiers médecins à avoir bénéficié de cette formation spécialisée et ayant obtenu le CES de médecine légale en 1972-1973 sont les professeurs Y. Mehdi, B. Ridouh et F. Merah.
Les autopsies étaient pratiquées dans les morgues des hôpitaux de Mustapha et psychiatrique Joinville de Blida (actuelle CHU Franz Fanon) ainsi qu’au laboratoire de la police scientifique de Château Neuf.
A Oran, c’est le docteur M. Hannouz, natif de Constantine qui après avoir exercé à titre privé dans les premières années de l’indépendance à Saïda puis en qualité de directeur de la santé de wilaya, entame des études de spécialités à Paris où il obtient son diplôme de médecine légale, droit médical et criminologie. En 1976, il s’installe à Oran et crée le 1er service de médecine légale de l’ouest. Trois ans plus tard il soutient sa thèse de DESM sur le thème de la responsabilité médicale en droit algérien. Devenu agrégé puis professeur, le docteur Hannouz formera une trentaine de spécialistes et quatre rangs magistraux avant de décéder le 23 janvier 2001.
A Constantine, c’était le docteur Abdelkader Bencharif qui était le médecin légiste de l’hôpital aux cours des années 1950-1960. A La fin des années 70, le docteur Benharkat se rend à Paris auprès du Pr. L. Derobert puis du Pr. M Durigon où il obtient un CES de médecine légale. A son retour à Constantine il prendra en charge l’enseignement de la médecine légale à la faculté de médecine de Constantine avec la collaboration du Pr. M. Durigon qui sera son directeur de thèse de DESM. Après sa soutenance de thèse en 1987, il monte un service de médecine légale au CHU Benbadis de Constantine. Ce service sera à l’origine de la formation de plusieurs générations de médecins légistes qui à leur tour ouvriront des services dans les hôpitaux de Sétif, Batna, Skikda, Souk Ahras, El Oued, Biskra Ain Mlila et Msila.
Avec la réforme des études universitaires en 1972, la médecine légale devient une division du département de médecine sociale, au même titre que la médecine du travail et de l’épidémiologie. Cette division est chargée comme précédemment de l’enseignement aux étudiants de graduation et de spécialité mais en plus de la formation théorique, une formation pratique est introduite : des travaux pratiques sur cadavre sont réalisés tant au niveau du laboratoire de la faculté de médecine d’Alger qu’au niveau du laboratoire de police scientifique de Château Neuf. Par ailleurs, concernant l’enseignement aux futurs médecins spécialistes, ce n’est plus un CES de 2 ans qui est enseigné mais un résidanat de 3 ans constitué d’un tronc commun d’un an où le résident acquiert des notions d’épidémiologie, de statistiques, de démographie ainsi qu’en santé publique, biologie, anatomopathologie et psychiatrie. Les deux dernières années d’enseignement, assurés par la division de médecine légale, comprend les modules de médecine légale judiciaire, de déontologie médicale, droit médical, toxicologie médico-légale, traumatologie médico-légale et réparation du dommage corporel.
L’année 1979 verra l’introduction de la spécialité à l’intérieur de l’hôpital avec la création du 1er service hospitalier à l’hôpital Mustapha (Pr. Y. Mehdi). Il sera suivi par ceux du CHU Franz Fanon de Blida (Pr. B. Ridouh) puis de celui de Béni Messous (Pr. F. Merah, 1983). Quelques années plus tard c’est au tour des hôpitaux d’Oran (Pr. M. Hannouz), Constantine (Pr. Benharkat), Bab El Oued (Pr. ML Laïdli, 1993) Annaba, Tlemcen, de se doter également de service de médecine légale. L’introduction hospitalière de la médecine légale a permis de répondre à pratiquement tous les besoins médico-légaux et aux exigences médico-judiciaires des autorités de police et de justice (consultations médico-légales, expertises médicales, constats de décès, autopsies médico-judiciaires). Le service de médecine légale du CHU Mustapha comprend également une unité de médecine pénitentiaire pour la prise en charge des soins aux détenus.
En 1985, la médecine légale, division du département de médecine sociale, s’autonomise et devient une spécialité à part entière.
En 1994, le cursus des études médicales qui passe de 6 à 7 ans permet l’introduction de l’enseignement du droit médical par les enseignants de médecine légale. En 2000, c’est l ‘enseignement de l’éthique et de la déontologie médicale qui sont introduite dès la 1ère année de médecine.
L’arrêté n°16 du 30 mars 1996 fait passer le cursus des études de spécialité en médecine légale de 3 à 4 ans avec 6 mois d’anatomie pathologique et 6 mois de médecine carcérale. Pour Alger, les résidents de la spécialité disposent de 4 terrains de stage :
Les enseignants hospitalo-universitaires de la spécialité :
Actuellement tous les CHU, certains EHS et même des hôpitaux de secteurs sanitaires sont dotés d’un service de médecine légale. C’est d’ailleurs le médecin légiste de l’hôpital de Ouargla qui a été élu vice-président du conseil national de l’ordre des médecins algériens.
Benharkat. La Médecine Légale à Constantine. « Actes de psychiatrie & médecine légale » ; nov. 2006, 48-51.
M.S. Laidli. Le service de médecine légale du CHU Bab El Oued. « Actes de psychiatrie & médecine légale » ; nov. 2006, 25-28.
F. Merah, A. Mostefaoui. La médecine légale : de la faculté centrale d’Alger au CHU Béni Messous. « Actes de psychiatrie & médecine légale »; nov. 2006, 31-34.
B. Ridouh. Le froid de la morgue. « Actes de psychiatrie & médecine légale » ; nov. 2006, 7-9.
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