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Accueil > Santé Maghreb en Algérie > Histoire de l'Algérie médicale : naissance de la médecine algérienne

Histoire de l'Algérie médicale : naissance de la médecine algérienne


Naissance de la médecine algérienneEnvoyer cette page par e-mail Ajouter cette page à mes favoris

Pr. Messaoud DJENNAS
Ancien chef de service d’ophtalmologie au CHU Beni Messous (Alger)

Dans cette évocation il ne sera question que de la médecine algérienne post-coloniale, celle qui a vu le jour après les accords d’Evian du 18 mars 1962 qui ont vu l’Algérie accéder à son indépendance après une exemplaire guerre de libération nationale qui aura duré plus de sept ans.
Au lendemain du « cessez-le-feu » proclamé le 19 mars 1962, nous assisterons à un exode massif des pieds-noirs. Le départ massif et rapide de la population européenne allait plonger l’Algérie dans une dramatique situation.

Comment prendre en charge rapidement des infrastructures et institutions d’un pays moderne avec ses ports et aéroports, son réseau routier et ferroviaire, les facultés, instituts, collèges, lycées et écoles, comment prendre en charge une population algérienne meurtrie mais néanmoins espérant et aspirant impérativement à une prise en charge de ses problèmes : reconstruction des douars ravagés, reprise d’activités rémunérées avec des caisses vides, scolarisation des enfants, dispense des soins médicaux, prise en charge de veuves, orphelins et invalides de guerre, des réfugiés de Tunisie et du Maroc, et tout cela avec des moyens matériels et humains dérisoires ?

Par quel miracle, quelques milliers à peine d’intellectuels et de cadres algériens allaient-ils pouvoir remplacer les dizaines, voir les centaines de milliers d’Européens qualifiés dont l’Algérie indépendante allait brutalement se séparer ?

C’est dans ce dramatique contexte que nous, médecins algériens, nous sommes trouvés en face d’une situation à nulle autre pareille, que l’on ne peut imaginer aujourd’hui et qui exigeait une solution urgente. Comment prendre convenablement en charge les problèmes de santé du nouvel Etat ? Comment refaire fonctionner la grande Faculté de Médecine d’Alger, l’une des meilleurs de France, par un petit nombre de médecins algériens non préparés à cette tâche ?

Avant de répondre à cette question, il faut revenir un peu en arrière.

Au lendemain de la proclamation du « cessez-le-feu » et des massacres perpétrés par l’O.A.S., en particulier de l’assassinat d’une vingtaine de malades algériens de la Clinique des Rosiers, la population musulmane n’osait plus aller dans les hôpitaux dirigés quasi exclusivement par les Européens.
Un regroupement de fait de nos populations et des européens s’opéra dans leurs quartiers respectifs. Sous la conduite de la Zone Autonome d’Alger, la Z.A.A., des centres de santé furent improvisés et des soins dispensés par les rares médecins encore présents à Alger à cette époque, tels les docteurs Aroua et Krouri. C’est alors que le G.P.R.A. prît la décision de faire entrer en Algérie les médecins réfugiés au Maroc et en Tunisie. J’ai été pour ma part affecté à la Clinique des Crêtes du Clos Salembier d’abord, à celle de Cervantès ensuite. C’était en août 1962.

Après la reddition de l’O.A.S. et le référendum d’indépendance du 2 juillet, la décision de rouvrir les hôpitaux d’Alger fût prise par la Z.A.A., décision dictée par l’urgence. Une réunion se tint le 6 juillet dans une salle de conférence de l’Hôpital Mustapha. Je n’ai pas souvenance du nombre ni de la qualité de tous les participants. Je me souviens seulement que le docteur El Hadi Mansouri demanda de « l’alcool et du coton » pour travailler, alors que les rares médecins privés qui y étaient et qui avaient fermé leurs cabinets des mois durant, attendaient une décision les autorisant à les rouvrir.Nos services hospitaliers allaient fonctionner de nouveau. Mais les problèmes qui se posaient à nous étaient immenses. Nous étions à peine cinq cents médecins algériens à exercer dans les deux secteurs, public et privé, dont moins de dix pour cent de spécialistes, toutes spécialités confondues. En ophtalmologie, nous étions une quinzaine à peine, pour toute l’Algérie, Aouchiche, Bouayed, Djennas, Laliam, Maïza, Mostefaï, Slaaouti, Smati (Alger), Ben Alioua, Boukort, Lazreg (Oran), Aboubakr (Tlemcen), Chibane (Tizi Ouzou), Benhafid (Batna), auxquels on peut ajouter cinq français, Boyer, Margaillan, Marucchi, Médinger (Alger) et Denis (Annaba).

Le 6 juillet 62, lendemain de la fête nationale, nous étions quatre ophtalmologistes à avoir pris en charge la Clinique Ophtalmologique de l’Hôpital Mustapha. Arrivèrent progressivement par la suite, Aouchiche, Bouayed, Maïza, Mostefaï, Laliam et, quelques années plus tard, Menouar, Zetchi et Chibane. Dans les autres spécialités, il y eût, comme je l’ai écris, un départ massif des cadres universitaires et hospitaliers. Mais il serait contraire à la vérité historique de ne pas signaler qu’un certain nombre de Professeurs pieds-noirs ou français de France étaient restés à leur poste, assurant ainsi, outre la chefferie de service, la préparation de leurs adjoints algériens au futur concours d’agrégation. il s’agit des professeurs Lebon et Leutenneger en gastro-entérologie, Seror en chirurgie générale, Sarouy en pédiatrie, Ferrand en orthopédie, Messerschimdt en hématologie, Chevrot en radiologie, Lévy-Valensi en pneumo-phtisiologie, Bonafos en obstétrique, Maril en dermatologie, Taddei en cardiologie. Il faut dire toutefois, qu’à l’exception de Lebon et surtout Seror, tous les autres quittèrent l’Algérie peu après 1962. Arriveront plus tard, comme coopérant, les français De Rougemont en neurochirurgie, et Bourat en neurologie. Mais une hirondelle ne fait pas le printemps et ce n’était donc pas douze professeurs, fussent-ils de réputation mondiale pour certains, qui allaient faire fonctionner la lourde machine hospitalo-universitaire où officiaient auparavant, des centaines, voire des milliers de cadres de haut niveau scientifique.

C’est une équipe de spécialistes des plus restreintes qui allaient prendre en charge les destinées de l’ophtalmologie algérienne. Noble mais difficile mission, que nous allions cependant entreprendre avec foi et détermination. Ambition démesurée, voire utopique ? Peut-être, mais l’enjeu en était considérable et méritait qu’on s’y attelât, malgré un handicap certain pour la plupart d’entre nous.

En effet, à l’exception d’Aouchiche et de Boyer, nous n’avions aucune expérience de la pratique universitaire. Ce handicap était d’autant plus grand que nous allions succéder à l’une des plus brillantes écoles d’ophtalmologie de France.
Il fallait donc redémarrer et très rapidement les structures hospitalières dans un premier temps et, particulièrement, la plus importante d’entre elles, la Clinique Ophtalmologique de l’Hôpital Mustapha Pacha et le fonctionnement des institutions universitaires dans un second temps.

La prise en charge de nos patients était des plus urgentes, vue l’immensité de la demande en tous genres : population affaiblie par les huit années de guerre, avec leur cortège de souffrances physiques et de désordres psychologiques, exigence « d’une médecine pour tous, au moindre coût et de qualité… »
Parallèlement à cette prise en charge des problèmes de santé, il nous incomber d’organiser, au plus vite, la reprise des cours de médecine, voire de spécialité, en remettant sur les rails les examens et concours.
Concernant d’une façon plus particulière ma spécialité, il fallait, sans perdre de temps, mais méthodiquement, promouvoir l’ophtalmologie algérienne en organisant sa naissance et son épanouissement.

A Alger, nous étions en tout une dizaine d’ophtalmologistes algériens et trois coopérants (les docteurs Boyer, Halmy et Landero ) à nous activer dans cette somptueuse Clinique Ophtalmologique qui vît passer une constellation de maîtres, dont certains de grande renommée, Trabut, Toulant, Médinger, Larmande et tant d’autres, et abrita de nombreuses rencontres scientifiques.

L’héritage fût des plus lourd à porter. Mais des circonstances historiques exceptionnelles nous ont imposé un défi, que nous nous devions de relever, pour nos malades, pour nos étudiants, pour nous-mêmes, et, enfin et surtout, pour nos martyrs, dont certains étaient ophtalmologistes, Benbadis et Damerdji, morts au maquis à la fleur de l'âge. Je peux dire aujourd’hui, en anticipant, que le pari que nous devions gagner l’a été et largement. Des quinze ophtalmologistes que l’Algérie comptait en 1962, ils sont aujourd’hui près d’un millier, répartis sur tout le territoire national, pour trente millions d’algériens, soit un ophtalmologiste pour trente mille habitants, les normes internationales étant de un pour vingt-cinq mille et, remarque d’importance, sans que le niveau ait baissé de façon significative, comme en témoigne la très bonne impression que laissent nos assistants lors de leurs stages en France et ailleurs.

En 1962, Aouchiche était le premier et seul algérien à être professeur de médecine. Il a été chef de clinique à Marseille. Installé dans le privé en 46-47, il quittera Alger précipitamment en 1957 pour retourner à Marseille, où il préparera l’agrégation. il fut reçu au concours de 1958. C’était donc, tout naturellement, qu’il se retrouvera chef de service à la Clinique Ophtalmologique de l’Hôpital Mustapha. Doyen de la Faculté de Médecine dès 1963, il ne pouvait de ce fait, se consacrer totalement à l’organisation et au bon fonctionnement de la Clinique. Cette double tache échut au Dr. Boyer et à moi-même un peu plus tard, ainsi que, progressivement, à d’autres éléments de la petite équipe qui allait prendre en charge les destinées de l’ophtalmologie algérienne. Ce furent les Drs. Bouayed, Laliam, Mostefaï, Maïza et, en dernier, Chibane, en 1967.

A cette époque, soit 62-63 pour certains, plus tard pour d’autres, la prise en charge des problèmes d’ordre strictement médico-chirurgical ne présentait pas de difficultés majeures. La plupart d’entre nous avaient, en effet, une grande pratique des techniques opératoires de l’époque.
En cette période cruciale de la prise en charge de l’ophtalmologie algérienne, la difficulté majeure se situait plutôt au niveau de notre activité universitaire. Nous n’étions aucunement préparés à cette tache. En dehors du chef de service et de Chibane, nous n’avions aucun titre universitaire ou hospitalo-universitaire à faire valoir.

Pour la majorité des candidats, comment passer du CES au grade de Maître de Conférence Agrégé d’abord, de Professeur ensuite, puisque telle était l’option prise, dès l’indépendance de notre pays, par un certain nombre de médecins algériens ? Ce fût une énorme question, un grand défi, à la limite, une aventure. En ophtalmologie, ce problème d’accès à une formation universitaire de niveau acceptable fût, fort heureusement, réglé après bien des difficultés et d’efforts je dois dire. Il me paraît utile de relater les caractéristiques de cette étape décisive de notre future carrière hospitalo-universitaire.

Dans un premier temps, les quelques ophtalmologistes que nous étions furent nommés assistants, comme dans toutes les autres disciplines, sans subir d’épreuve préalable, nécessité oblige. Ce titre portait cependant, à mon sens, un pêché originel. En aucun cas, dans une carrière destinée à permettre aux meilleurs d’entre nous d’émerger pour former la future élite médicale, qui aurait la responsabilité historique de fonder la médecine algérienne, le premier titre ouvrant la porte d’accès à cette dernière ne devait être acquis sans « combat ». Seuls les concours, quelles qu’aient pu être leurs modalités, étaient à même de permettre aux candidats de se surpasser, d’extraire le meilleur d’eux-mêmes, de connaître également leurs limites et celles, donc, d’une ambition. Seuls les concours devraient consacrer une nomination. Une progression exclusivement administrative laisse toujours un certain relent d’insatisfaction, un sentiment d’usurpation de poste. C’était du moins mon opinion et elle l’est toujours.

J’ai éprouvé ce sentiment et, toute ma vie, j’ai travaillé dur pour mériter ce que j’ai acquis. Mais la situation de l’Algérie de 62 était exceptionnelle et cela à plus d’un titre. J’ai dû donc, comme mes collègues, ne plus penser qu’à l’avenir, un avenir pas très lointain, lequel, par ses échéances, pouvait être résumé en peu de mots, préparer très sérieusement le concours d’agrégation, afin de justifier le maintien de la « Faculté de Médecine et de Pharmacie d’Alger » car, sans Agrégés, sans Professeurs, sans Chefs de service, peut-on parler décemment de Faculté de Médecine ? Peut-on prendre en charge sérieusement la formation de futurs médecins ? Bien évidemment, non.

Comment préparer l’agrégation ? Avec l’aide de quels formateurs ? En ophtalmologie, le chef de service était trop pris par ses responsabilités de Doyen pour pouvoir prendre en charge, même partiellement, notre initiation à la pédagogie. Nous avons eu, cependant, la chance d’avoir parmi nous un coopérant français, le Docteur Boyer, agrégatif. Sa grande expérience, acquise au contact de maîtres de l’ophtalmologie française nous a été d’une très grande utilité. Et si, pour ma part, j’ai acquis au fil des ans d’assez bonnes bases pédagogiques, c’est au Dr. Boyer que je le dois. Et, si en outre, il est permis dans le cadre de la présente rétrospective d’exprimer des remerciements, alors je le fais sans hésitation ni complexe.

Le système d’agrégation français de l’époque, que l’Algérie indépendante a intégralement maintenu, faute de réflexion approfondie à son propos et dicté par l’urgence, comportait une triple épreuve, de titres et travaux, de malades et pédagogique, cette dernière sous forme d’un exposé de quarante-cinq minutes, fait publiquement devant un jury.
Les deux premières épreuves constituaient l’épreuve d’admissibilité, la dernière celle de l’admission, qui n’était pas une simple formalité comme certains l’ont pensé et même écrit. Pour preuve de son importance, je signale l’échec de quelques candidats à notre concours d’octobre 1967, dans certaines disciplines.
Si la première épreuve ne pouvait être satisfaite sérieusement par les futurs candidats pour des raisons évidentes, les suivantes pouvaient l’être au prix d’une bonne connaissance clinique pour l’épreuve du malade et d’une parfaite maîtrise de l’outil pédagogique pour la troisième.

Le cours magistral, base du système français d’enseignement, jugé peut-être improductif par les Anglo-saxons, en raison, notamment, d’un certain aspect théâtral, de mise en scène, me paraissait au contraire, bien adapté à l’auditoire algérien de l’époque, familier de cette méthode pédagogique. Bien introduire le sujet, mettre en exergue les éléments essentiels du cours en les écrivant au tableau en même temps que les noms propres, marquer en douceur les transitions en cherchant les mots ou la phrase jonctionnels appropriés et finir par une bonne conclusion, autant d’éléments essentiels d’une méthode qui me paraît toujours valable, même à l’ère de l’Internet. Le contact direct du maître avec l’élève, les inflexions que l’enseignant imprime à sa voix, avec le regard braqué sur son auditoire pour souligner une plus grande importance de certains éléments du cours, tout cela marque l’étudiant, capte son intérêt et lui permet d’avancer intelligemment dans la voie de la connaissance et la quête du savoir.

Pour parvenir à une bonne préparation pédagogique, furent organisées des séances hebdomadaires, de vingt et une heure à zéro heure qui dureront trois bonnes années.

Ce furent en ophtalmologie les Drs Boyer, à titre étranger, Bouayed, Chibane et Djennas qui participeront au premier concours d’agrégation d’octobre 1967.le jury était international, comme tous les autres d’ailleurs. La veille de l’épreuve, tous les membres des différents jurys furent reçus par le Ministre de l’Education Nationale qui leur demanda d’accomplir leur mission sans tenir compte du caractère exceptionnel de l’époque, allant jusqu’à préciser que ne devaient être déclarés admis que ceux qui auraient mérité de l’être dans leurs propres pays.

Je me dois de dresser ici la liste des premiers agrégés algériens qui eurent la lourde mais combien exaltante tâche de fonder la médecine algérienne. Le pays tout entier se doit de ne jamais les oublier, de les honorer même car, à l’instar des bâtisseurs de l’Algérie indépendante, ils auront mérité de la patrie. La mémoire collective ne doit pas être amputée d’une tranche exceptionnelle de l’histoire de notre pays.

Les agrégés issus du premier concours d’agrégation d’octobre 1967 furent :

  • Martini et Mentouri (Chirurgie générale),
  • Abada (Neurochirurgie),
  • Abdelouahab (ORL),
  • Mostefaï, Boudjellab, Toumi (Cardiologie),
  • Chaulet, Larbaoui (Pneumo-phtisiologie),
  • Klioua (Rhumatologie),
  • Aït Ouyahia (Obstétrique),
  • Djennas (Ophtalmologie),
  • Benabadji (Biologie et transfusion sanguine),
  • Illoul (Gastro-entérologie),
  • Abouloula (Chirurgie pédiatrique),
  • Chitour (Anatomie),
  • Yaker (Anatomie pathologique),
  • Oucharef (Chirurgie dentaire),
  • Gherib (Pharmacie).

A ces agrégés issus du concours d’octobre 1967, il convient d’ajouter :

  • les agrégés de France, de 1963, admis à titre étranger : Mansouri (Chirurgie), Benallègue (Pédiatrie), Slimane-Taleb (Histologie) et un agrégé de France binational, Colona (Hématologie), en 1967.
  • Les agrégés d’Algérie à titre étranger : Boyer (Ophtalmologie), Roche (Chirurgie).

Plus tard seront nommés par décret, sur la base de titres divers : El Okbi (Chirurgie), Haddam (Chirurgie thoracique), Allouache (Médecine interne), Bendib (Radiologie), Khati (Pédiatrie), Bouayed, Laliam M. et Lazreg (Ophtalmologie), Laliam N. (Obstétrique).

Tels furent, sauf oubli de ma part, les futurs formateurs, des Algériens pour la plupart, et fondateurs de la nouvelle Faculté de Médecine et de Pharmacie d’Alger.

On peut dire, sans exagération aucune, que le premier concours d’agrégation organisé de main de maître, comme le reconnaîtront les membres des jurys internationaux constitués à cet effet et qui apporteront leur caution morale, allait signer l'acte de naissance de la Médecine Algérienne. Ce fût un événement historique à plus d’un titre, qui allait changer radicalement les perspectives de nos jeunes étudiants. Ces derniers pourront, désormais, inscrire leur cursus universitaire dans un cadre organisé, national, qui allait permettre leur juste épanouissement.

Les heureux lauréats d’octobre 67 organisèrent, comme il se devait en pareilles circonstances, une mémorable soirée à El Kettani, à laquelle participeront les professeurs étrangers, les invités de marque, les nombreux amis et parents, qui purent passer ainsi une soirée des plus contrastées, dans une ambiance de joie et de défoulement, au rythme d’une musique de circonstance. Cette soirée fût, en même temps, des plus symboliques car elle consacra le passage d’une situation de fait à une situation de droit. Une saine tradition venait de naître. Ce n’était pas peu dans l’histoire de notre pays.

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