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Mohamed Lamine Debaghine, né le 24 janvier 1917 à Alger, est issu d'une famille relativement aisée pour l'époque. Son père tenait un restaurant à Alger. Lettré en arabe, après des études secondaires, il obtient une bourse lui permettant de s'inscrire à la faculté de médecine où il obtiendra son doctorat.
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…j’ai ressenti le devoir de rédiger et d’insérer dans le numéro 8 de la revue « Le journal du Praticien » de l’année 1996, un hommage à notre Maitre, le Pr. Bachir Mentouri qui venait malheureusement de disparaitre après une longue maladie. J’ai quitté la CCA vingt ans auparavant, mais mes souvenirs étaient restés intacts. J’ai relu ce que j’avais écrit alors. Aujourd’hui, je n’aurais pas rajouté ni supprimé une ligne de ce qui me paraissait, à l’époque, la traduction fidèle et sincère de la trajectoire de cet »honnête homme » dans l’acceptation la plus noble du terme.
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A l’hôpital, 70 à 80% des infections sont manuportées et la meilleure prévention est donc le lavage des mains. Le patient doit être protégé essentiellement contre la flore microbienne des autres personnes. Quant au personnel hospitalier, il doit se prémunir contre le risque infectieux (sang, liquides biologiques, contact direct avec le patient colonisé à germe multi-résistant ou infecté).
La quasi totalité du personnel hospitalier, en contact des patients, des matériels, des dispositifs, du linge, des déchets, des produits biologiques est donc amené à porter des gants en fonction de risques définis, voire de plusieurs niveaux de risques à la fois. Le gant médical, dispositif clé dans la protection à la fois du patient et du soignant, est une pièce de l’habillement, qui recouvre et protège toute la main, jusqu’au poignet, et qui épouse la forme de chaque doigt séparément.
C’est ainsi qu’il existe différents types de gants à usage hospitalier : le gant stérile dit « de chirurgie », le gant stérile dit « médical », le gant de soins non stérile, le gant de soins en PVC non stérile, le gant d’entretien réutilisable, etc…
Selon Latham, douze paires de gants par personne sont utilisées chaque jour dans les hôpitaux. Par ailleurs, on constate une augmentation de la consommation qui est passée de 1 milliard en 1986 à 20 milliards en 1996 (US DHHS 1997).
Notre propos est d’aborder dans ce papier le gant stérile de chirurgie qui est l’objet de nombreuses réclamations au niveau des services de chirurgie.
Si l’acte chirurgical est très ancien, il faut savoir que pendant plusieurs siècles, il se pratiquait à mains nus.
Intervention chirurgicale à mains nues
Mais dès le XVIème siècle, et bien avant les travaux de Semmelweis sur l’asepsie de l’accouchement et longtemps avant les travaux de Pasteur sur les microbes, l’obstétricien Plenck recommandait déjà l’usage des gants au moment de la naissance d’enfants de mère syphilitique. Mais ce n’est qu’en 1889, que le chirurgien américain William Steward Halsted (1852-1922) du John Hopkins Hospital de Baltimore fit fabriquer des gants en caoutchouc très fin par la firme Goodyear Rubber Company, (qui avait breveté le procédé de vulcanisation du caoutchouc en 1843) au départ pour protéger les mains des antiseptiques corrosifs. Les gants ont ensuite été utilisés par les assistants d’Halsted, mais le fait de les porter pour protéger le patient contre les bactéries présentes sur les mains du chirurgien n’a pas été d’une évidence immédiate. Le port de gants par toute l’équipe chirurgicale est devenu une pratique courante à Johns Hopkins seulement après 1896. En fait, les chirurgiens qui portaient des gants au cours de leurs procédures suscitaient de la controverse et des débats dans le monde chirurgical des années 1890. La nature de plus en plus délicate des chirurgies accentuait l’importance du toucher et de la dextérité, deux aspects qui étaient compromis par l’utilisation de gants. Plusieurs chirurgiens n’étaient pas prêts à renoncer à leur toucher et leur dextérité en échange de la stérilité.
Mais avec les progrès technologiques, des gants plus minces offrant plus de sensibilité, sont mis sur le marché permettant aux chirurgiens de faire le choix des gants en fonction de leur confort et leur flexibilité, même si certains chirurgiens préfèrent des gants conçus dans un matériel plus épais offrant une protection supplémentaire contre la perforation et les brûlures de cautérisation. D’autres choisissent même de porter deux paires de gants pour avoir une protection supérieure.
L’usage de ces gants se généralisa rapidement, puis s’étendit dans le monde entier. Avant 1972, les gants étaient réutilisables. En 1975 les gants de chirurgie à usage unique se généralisent. L’utilisation des gants est actuellement incontournable et leur usage de plus en plus important. Ils doivent assurer une protection croisée praticien–malade.
Devant la multiplication des accidents électriques dans différents blocs opératoires en Algérie au cours de ces deux dernières années, avec les gants fournis par la Pharmacie Centrale des Hôpitaux (PCH), il nous a paru utile d’en rappeler les principales caractéristiques.
Même si l’évolution actuelle se fait vers l'utilisation généralisée des gants non poudrés et sans latex, les gants chirurgicaux, véritable barrière étanche entre le patient et l’opérateur, sont généralement en latex de caoutchouc naturel souple. Ils doivent s’adapter à la morphologie de la main et donner à l’utilisateur une excellente sensibilité tactile.
Les gants chirurgicaux sont stériles, à usage unique, non-ambidextres, de forme anatomique, et un peu plus long que les gants médicaux. Leur taille varie de 5,5 à 9 pouces. Ils sont emballés en sachet par paire, pliés de façon à pouvoir se ganter de façon stérile, (présentation unitaire sous double emballage en sachet pelable). Ils doivent répondre à des normes (variables selon le pays), inscrites en clair sur l’emballage, non talqués, exempte de micro-trous c’est-à-dire non poreux, être un isolant électrique, avoir une bonne résistance à la traction, avoir une forme anatomique.
Présentation en sachet pelable
Les gants du chirurgien, en plus de leurs fonctions aseptiques,
doivent assurer également une isolation électrique du chirurgien
par rapport aux parties métalliques conductrices
Les gants doivent être changés régulièrement en cours d’intervention pour respecter à la fois l’asepsie des différents temps opératoires et les risques de micro-trous au bout d’un temps moyen d’utilisation. Il n’y a pas de consensus sur la moyenne du temps de fréquence de changement de gants. Elle se situe entre 30 minutes et 2 heures. (En moyenne toutes les 45 minutes).
Le choix d’un gant adapté à l’utilisation est un facteur de sécurité, pour le soignant comme pour le patient. Ce choix devrait être du ressort de l’utilisateur qui doit avoir une gamme variée lui permettant de choisir en fonction du type de chirurgie et des différentes qualités de gant.
A l’heure actuelle, en Algérie, les établissements hospitaliers publics sont confrontés à une situation monopolistique imposée par la PCH qui n’a qu’un seul fournisseur, malgré un conditionnement en sachet non pelable, malgré les déclarations de rupture, de trous, d’accidents électriques par les utilisateurs.
Depuis le mois de décembre 2016, la Food and Drug Administration (FDA) a interdit sur le territoire américain l’utilisation des gants médicaux poudré, ainsi que les poudres absorbantes destinées à lubrifier les gants pour en faciliter l’enfilage (risques de réactions allergiques, troubles sévères des voies respiratoires, irritations cutanées, granulomes).
De même l’ANSM (France) recommande aux utilisateurs de privilégier l’utilisation de gants médicaux non poudrés dans le cadre de leur pratique.
Le chirurgien algérien doit-il accepter de travailler avec des gants malgré leurs imperfections au seul fait qu’il s’agit d’un fabricant national ?
Ou
Les pouvoirs publics ne devraient-ils pas laisser libre cour à la concurrence (même si celle-ci ne devrait être qu’entre fournisseurs nationaux) afin d’obliger les fabricants à améliorer leur produits ?
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