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Le professeur Aldjia Noureddine est née le 28 mai 1919 à Médéa où son père exerçait en qualité d’instituteur à l’école indigène de la ville. Sa mère (née Yaker) fut l’une des toutes premières indigènes à suivre une scolarité primaire en 1906. En 1924 lorsqu’on inscrivit son frère aîné à l’école indigène de la ville, elle put s’inscrire à l’école ouvroir réservée aux filles indigènes à qui l’on apprenait à lire et à écrire et surtout les activités domestiques telles que couture, broderie, tissage etc.
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…j’ai ressenti le devoir de rédiger et d’insérer dans le numéro 8 de la revue « Le journal du Praticien » de l’année 1996, un hommage à notre Maitre, le Pr. Bachir Mentouri qui venait malheureusement de disparaitre après une longue maladie. J’ai quitté la CCA vingt ans auparavant, mais mes souvenirs étaient restés intacts. J’ai relu ce que j’avais écrit alors. Aujourd’hui, je n’aurais pas rajouté ni supprimé une ligne de ce qui me paraissait, à l’époque, la traduction fidèle et sincère de la trajectoire de cet »honnête homme » dans l’acceptation la plus noble du terme.
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Le cancer colorectal (CCR) arrive en 2ème position par ordre de fréquence, après le cancer du sein chez la femme et le cancer du poumon chez l’homme. Le cancer colorectal est encore diagnostiqué à un stade tardif ; tous les thérapeutes qu’ils soient gastro-entérologues, chirurgiens, radiothérapeutes ou oncologues médicaux sont d’accord sur ce constat.
Le dogme « mieux vaut prévenir que guérir », ajouté à la pression des distributeurs des tests de dépistage, fait que des voix s’élèvent pour demander la mise en place d’un dépistage de masse du CCR basé sur les tests immunologiques de recherche de sang humain dans les selles (iFOBT), transposant les résultats des études faites en Europe et Amérique du Nord à l’Algérie mais occultant les aspects socio-économiques différents et surtout les taux d’incidence de ce cancer dans les pays qui ont mis en place un tel dépistage (pays de forte incidence, celle-ci variant entre 40 et 60/100.000) et les taux retrouvés à travers les différents registres du cancer qui fait de l’Algérie qu’on le veuille ou pas un pays de faible incidence du cancer colorectal (incidence variant entre 10 et 20/100.000 selon les registres) même si on constate une progression régulière de cette incidence.
De même, certains collègues (certains d’entre eux ayant même participé à l’élaboration du Plan Cancer Algérie) font fit des axes et actions décidés dans ce Plan Cancer 2015/2019 où il est écrit noir sur blanc que « les CCR dont le diagnostic est souvent tardif devraient bénéficier d’une détection plus précoce grâce à une meilleure formation du médecin généraliste... » pour organiser le premier congrès de cancérologie de la faculté de médecine de Bejaïa sous le thème : « Dépistage du cancer colorectal, il est temps ». Dans un article paru sur un quotidien national, il est même précisé que « Bejaia serait désignée comme ville pilote d’une étude épidémiologique d’un dépistage de masse par le nouveau test immunologique des cancers colorectaux ». (?!?)
Evolution de l‘incidence de certains cancers entre 1986 et 2010 à Sétif (In Plan Cancer 2015/2019)
Si dépistage il doit y avoir, la localisation qui devrait en bénéficier est manifeste sur ce graphe.
Epidémiologie CCR
Le CCR représente plus de 10% du fardeau cancer en termes d’incidence en 2012 selon le rapport Cancer 2014 de l’OMS.
Plus de 65% des nouveaux cas sont notés dans les pays à haut niveau ou très haut niveau de développement humain ; et plus de la moitié des nouveaux cas apparaissent en Europe et aux Amériques. Les plus fortes incidences sont retrouvées en Australie/Nouvelle Zélande ainsi qu’en Europe centrale (Slovaquie, Hongrie, Tchéquie) et en Corée. Il y a une grande variation géographique de l'incidence à travers le monde et les modèles géographiques sont très similaires chez les hommes et les femmes : les taux d'incidence varient de dix fois dans les deux sexes dans le monde entier, les taux les plus élevés estimés étant en Australie / Nouvelle-Zélande (ASR 44,8 et 32,2 pour 100 000 chez les hommes et les femmes, respectivement), et les plus faibles en Afrique de l'Ouest (4,5 et 3,8 pour 100 000). La mortalité représente 8,5% du total avec plus de décès (52%) dans les régions les moins développées du monde, reflétant un faible taux de survie dans ces régions.
Incidence du CCR dans différentes régions du monde (sexe masculin)
Incidence du CCR dans différentes régions du monde (sexe féminin)
Le cancer colorectal à travers les différentes régions du monde (sexe masculin-Globocan 2012)
Le cancer colorectal à travers les différentes régions du monde (sexe féminin -Globocan 2012)
Répartition des différentes localisations cancéreuses en Algérie (sexe masculin-Globocan 2012)
Répartition des différentes localisations cancéreuses en Algérie (sexe féminin -Globocan 2012)
Un clinicien, même s’il est spécialiste d’une branche de la cancérologie, ne possède pas les outils nécessaires pour décider ou non de la mise en application d’un programme de dépistage : il doit soit se former, soit s’entourer d’épidémiologistes et d’experts pour se faire un avis fondé.
A l’heure actuelle, le dépistage organisé (de masse) du cancer colorectal n’est réalisé que dans certains pays de fortes incidences qui utilisent d’ailleurs plusieurs tests (recherche de sang dans les selles mais également rectosigmoïdoscopie et colonoscopie) à des rythmes variables et à des populations dont l’âge varie d’un pays à un autre. Il n’existe aucun pays ayant une incidence voisine de celle retrouvée en Algérie (voire même une incidence un peu plus élevée que celle retrouvée en Algérie) qui a mis en place un programme de dépistage du CCR.
En Algérie, et comme le stipule l’axe n°2 du Plan Cancer 2015/2019, tout doit être fait pour mettre véritablement en place un dépistage organisé du cancer du sein. Il y a vingt ans, nous avions dans un article intitulé « un dépistage de masse du cancer du sein est-il réalisable en Algérie ? R.E.M., 1995, vol VI, n°1, 2-6 » rappelé qu’un programme de dépistage ne s'improvise pas, il doit faire l'objet d'une longue réflexion de la part d'une équipe pluridisciplinaire composée des différentes catégories de médecins concernés, de spécialistes en économie de la santé et de représentants des pouvoirs publics. Il n'est pas possible de mettre en place une campagne de dépistage sans protocole précis et sans évaluation avant et pendant la campagne. L’expérience de la CNAS avec ses centres de « dépistage par mammographie » destinées aux seules fonctionnaires, de même que le clino-mobile de l’association El Amal qui sillonne le pays en réalisant des campagnes de diagnostic de pathologies mammaires, s’ils ont le mérite d’attirer l’attention tant des décideurs, des médias que de la population sur le fléau cancer du sein, ne sont pas un programme de dépistage de masse du cancer du sein.
Les 12 mesures de l’Action 1.1 (créer un comité d’experts en vue de l’organisation du dépistage du cancer du sein) de l’axe 2 du Plan Cancer Algérie 2015/2019, représentent la feuille de route de ce dépistage organisé de masse du cancer du sein.
Toute autre action ne représente qu’un parasitage de ce plan.
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