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Proposé par Larbi Abid - Avril 2019
Auteur : Perino Luc. Les sciences de la santé étant les plus faciles à corrompre, voici dix points devant susciter la méfiance, lors de la lecture d’un article parlant d’un médicament dans la presse générale.
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Le docteur Abdelkader Abid est né à 1950 à Ain Témouchent dans une famille de commerçants aisés et lettrés. Ce n’est pas un hasard s’il fut prénommé en l’honneur de l’émir Abdelkader symbole de la résistance algérienne dans cette famille révolutionnaire de l’ouest.
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…j’ai ressenti le devoir de rédiger et d’insérer dans le numéro 8 de la revue « Le journal du Praticien » de l’année 1996, un hommage à notre Maitre, le Pr. Bachir Mentouri qui venait malheureusement de disparaitre après une longue maladie. J’ai quitté la CCA vingt ans auparavant, mais mes souvenirs étaient restés intacts. J’ai relu ce que j’avais écrit alors. Aujourd’hui, je n’aurais pas rajouté ni supprimé une ligne de ce qui me paraissait, à l’époque, la traduction fidèle et sincère de la trajectoire de cet »honnête homme » dans l’acceptation la plus noble du terme.
Accueil > Santé Maghreb en Algérie > Histoire de l'Algérie médicale : les hommes et les femmes
Né le 30 juillet 1945, Abdelhamid Aberkane a débuté ses études de médecine en 1962, à l’âge de 17 ans après l’obtention du deuxième baccalauréat avec mention assez bien (1ère partie du bac au Lycée d’Aumale de Constantine en 1961, 2ème partie au Lycée Albertini de Sétif en 1962). Après l’obtention de son baccalauréat, il arrive à Alger où il entame sa médecine qu’il achève en juin 1968 par le passage des examens « cliniques » qui marquaient, à cette époque, la fin des six années de formation en médecine et la réussite en décembre 1967 au concours d’Internat des hôpitaux d’Alger.
Il rejoint alors le service de médecine interne
du CHU de Constantine en février 1968 où il assure un enseignement
de physiologie médicale à l’intention des étudiants
de 2ème année de médecine et commence des activités
de recherche sous la direction du professeur Chassin.
(Métabolisme basal et rythmes nycthéméraux –
métabolisme basal durant le mois de ramadhan – Explorations
fonctionnelles respiratoires - mesures du quotient respiratoire dans les
pathologies respiratoires chroniques et l’hydatidose pulmonaire,
mesure du quotient respiratoire au cours des cirrhoses du foie). Ce dernier
thème constituera d’ailleurs le sujet de sa thèse
de doctorat en médecine qu’il soutiendra en 1971 à
Alger.
En 1969 il bénéficie d’une formation de courte durée, avec fonction d’Interne chez le Professeur Victor Vic Dupont, à l’hôpital Claude Bernard à Paris. Parallèlement à l’apprentissage des techniques de la Réanimation médicale et de la Ventilation assistée au sein de ce qui était alors la principale école française de réanimation, il se forme à la mesure des contenus sanguins en oxygène et en dioxyde de carbone sur l’appareil de Van Slyke, et des contenus en oxygène et en dioxyde de carbone gazeux sur l’appareil de Shollander, dans le laboratoire du Professeur Jean Jacques Pocidalo (Institut National des Sciences et de la Recherche Médicale – INSERM).
En 1970, au départ du Pr. Chassain, il dirige la Chaire de Physiologie tout en exerçant des activités médicales en médecine interne, pneumo-phtisiologie et pédiatrie. Cette même année, il est nommé Doyen de la Faculté de médecine de Constantine avec la mission de compléter le cycle des études médicales dans cette faculté où n’étaient enseigné que les deux premières années de médecine. Il sera aidé dans sa tâche par les docteurs Ahmed Khitri, Mahieddine Khellaf, Ahmed Aouati qui deviendront eux-mêmes professeurs. Cette période est marquée par la mise en œuvre de la Réforme de l’Enseignement Supérieur (1971) qui stimule puissamment l’Université Algérienne. C’est en 1974 que sont délivrés les premiers diplômes de médecine de la faculté de médecine de Constantine.
En 1971, après avoir été
admis au concours d’assistanat du premier degré en
physiologie médicale à Alger, il prend l’initiative
de la conception et du développement d’un service de Réanimation
médicale de 12 lits, après transformation d’une partie
de l’ex. service « porte » du CHU. Il sera aidé
en cela par le directeur Général du CHU de l’époque
monsieur Abdelkader Boucherit ainsi que par le Pr. Raymond Galinski,
En 1972, il est admis au concours d’assistanat du deuxième
degré (Maître Assistant) en physiologie médicale (Alger)
et en 1973, il effectue un stage de recherche de 6 mois en réanimation
respiratoire (unité INSERM, Pr. Pocidalo Paris) pour la mesure
des pressions partielles d’oxygène dans le sang (P50) et
la construction des courbes de dissociation de l’hémoglobine
(CDO) au cours de l’acidose. Ce travail donne lieu à
deux publications dans le Journal of Applied Physiology et le Bulletin
de Physiopathologie Respiratoire.
A son retour au CHU de Constantine, il développe
cette technique, ce qui permettra la détermination des CDO dans
les hémoglobinopathies Algériennes (thalassémies
et drépanocytoses) en 1974.
En 1973, il est élu à la commission nationale de recherche
et l’année suivante il démissionne de son poste de
Doyen pour se consacrer aux activités de réanimation médicale
en soins, à la formation et à la recherche. C’est
ainsi qu’il ouvre le résidanat de réanimation dès
l’année 1976 et celui de physiologie en 1979. Depuis,
plus de 70 spécialistes dans ces deux disciplines ont été
formés dont une vingtaine de Professeurs, Docents et Maîtres-assistants
actuellement en poste à Constantine, Annaba, Sétif, Batna,
Oran. Certains de ces spécialistes ont été
recrutés et exercent en France et au Moyen Orient.
En 1974, il crée et préside une
Association pour le Développement des Soins Intensifs et d’Urgence
(AARSIU), cette association a organisé entre 1974 à
1988 de nombreuses manifestations scientifiques en Réanimation.
En 1975, le professeur Aberkane est élu Président
de la Commission Médicale Consultative du CHU de Constantine
et en 1978, l’algérianisation totale de l’encadrement
hospitalo-universitaire de la faculté de médecine de Constantine
est terminée grâce au programme de formation post-graduée,
locale et à l’étranger, en particulier grâce
à la Faculté de médecine de Strasbourg avec laquelle
un jumelage existe depuis 1973, coopération développée
par le professeur Aberkane.
Après Constantine, c’est la deuxième ville de l’est algérien qui va bénéficier de l’apport scientifique de ce travailleur infatigable. En effet en 1980, le professeur Aberkane est nommé Recteur de l’Université de Annaba. A ce poste, et durant quatre années, il mène à bien l’algérianisation totale de l’encadrement qui était jusque là assuré par 3OO coopérants soviétiques dans les disciplines scientifiques et technologiques. Il crée et développe une Faculté de médecine, chirurgie dentaire et pharmacie à Annaba avec la transformation du Centre hospitalier en CHU et l’algérianisation de son encadrement. Cette entreprise ne fut possible que grâce au docteur Zahia Mentouri qui avait été la toute première et brillante diplômée de réanimation de Constantine et qui l’accompagna à Annaba en tant que Chef de service de Réanimation et Doyenne de la Faculté de médecine. (Elle sera ensuite Rectrice de l’université de Annaba puis Ministre de la Santé). A son départ de Annaba, en 1984, l’Université de Annaba enseigne toutes les disciplines et non plus seulement celles de la technologie. Elle abrite aussi des pôles spécifiques (biologie marine, centre de recherches sur le développement, unité de recherche sur la santé du travail). L’université de Annaba assurera ainsi toutes les post-graduations qui vont permettre la progression des formateurs et le développement de la recherche scientifique.
En 1985, il est cofondateur, avec les Professeurs Mohamed Drif, Zahia Mentouri et Amine Bourokba, de la Société Algérienne d’Anesthésie Réanimation, Soins Intensifs et Urgences (SAARSIU). Présidé depuis cette date par le Pr. Drif, c’est en 1996 que la SAARSIU, sous sa présidence, organise son premier Congrès National qui sera suivi, régulièrement depuis, de plusieurs congrès et journées de printemps. La « Lettre de la SAARSIU » est créée en 1997.
En 1988, il est nommé Recteur de l’université de Constantine puis Ministre de l’Enseignement Supérieur, responsabilité ministérielle qui se situe dans un contexte particulier de la vie politique algérienne, immédiatement après les émeutes du 5 octobre 1988 qui marquent la fin du parti unique, le début du multipartisme et de la liberté de la presse, et l’ouverture économique. Cette période est marquée par la survenue de mouvements sociaux importants et, en particulier, de grandes grèves, nationales ou focalisées, des étudiants et des enseignants. Durant le bref mandat du gouvernement Merbah dont il faisait partie, le ministre Aberkane a fait :
Il parvient en particulier à assurer une rentrée
universitaire très sensible, en septembre 1989, rentrée
universitaire qui accueillait les premières promotions de lycéens
ayant suivi un cycle totalement arabisé. Durant son mandat, le
poste de ministère de la santé était assuré
par son ami le professeur Messaoud Zitouni ce qui permettait une excellente
collaboration entre les secteurs de l’université et de la
santé.
En 1989, dès la fin de sa fonction ministérielle,
il reprend son poste à la faculté et au CHU de Constantine
et développe l’Unité de Recherche en Médecine
de Constantine (URMEDCO) qui gère de nombreux projets
(épidémiologie, clinique, génétique). En 1991
il fonde et développe une revue scientifique rattachée à
l’URMEDCO, le « Journal Algérien de Médecine
(JAM) » qui paraît durant 15 années, de façon
bimestrielle.
En 1991 et 1992, il assure le démarrage de la
Faculté de médecine de Ndjamena au Tchad, en organisant
un jumelage entre Ndjamena et Constantine et de nombreuses missions médicales
algériennes.
En 1994, il crée l’Association Ville Santé
du Khroub. Cette association organise la santé communautaire
et intervient dans l’information, l’éducation et la
communication en santé. Elle a contribué à la création
et à la réalisation au Khroub du Centre de Santé
Communautaire qui est à ce jour le seul en Algérie.
En 1995 il préside la commission nationale pour le développement
des soins de haut niveau dont la mission auprès du ministère
de la santé est de permettre la prise en charge en Algérie
des malades transférés à l’étranger
(De plus de 5000 malades en 1995, le nombre des malades transférés
passe au dessous de 1000 en1997).
Sur le plan international, le professeur Aberkane est
nommé, en 1996, membre du Conseil Exécutif de l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS)et élu en 1998, à l’unanimité
Président du Conseil Exécutif de l’OMS
. A ce poste, il met en œuvre de nouvelles procédures de répartition
des ressources de l’OMS en direction des pays et des régions
de l’OMS. Ces procédures améliorent les budgets de
la région Afrique. A la fin du mandat au conseil exécutif,
il est membre du Comité Technique de Recherche sur les
maladies transmissibles de l’OMS (TDR) que préside
le Pr. Carlos Morel.
Sur le plan national, il est élu, en 1997, Président
d’APC (Maire) de la commune du Khroub (Constantine) puis
en 2000, il est nommé par le Président de la République,
Mr Abdelaziz Bouteflika, membre de la Commission Nationale pour
la Réforme de l’Etat et de ses structures que préside
Mr M.Sbih.
Il sera nommé en 2001, par le président
de la République, membre du conseil de la nation (Sénateur)
puis à partir de mai 2001, ministre de la santé
dans le gouvernement dirigé par Mr Ali Benflis.
Elu Député de Constantine, en Mai 2002
après avoir conduit la liste du FLN, il est confirmé au
poste de Ministre de la Santé auquel s’adjoint la «
Réforme hospitalière » en Juin 2002. Confirmé
à ce poste en Mai 2003 dans le gouvernement que préside
Mr Ahmed Ouyahia, il démissionne du gouvernement en Octobre
2003.
Dès la fin de son mandat ministériel en
octobre 2003, il reprend ses activités de soins, d’enseignement
et de recherche. En novembre 2005, il est nommé,
par le Ministre de l’Enseignement Supérieur, membre
du Conseil National d’Ethique et de Déontologie Universitaire
et élu Président de ce Conseil par ses pairs. Il
dirige actuellement plusieurs laboratoires et projets de recherche.
Durant son dernier mandat ministériel, parmi les dossiers et actions
marquantes qui ont mobilisé le secteur de la santé, on peut
retenir :
Ce large tout d’horizon sur la carrière professionnelle du professeur Abdelhamid Aberkane donne un aperçu sur l’expérience acquise par cet homme de science et de terrain, en Santé Publique à partir d’un itinéraire professionnel multidimensionnel enrichissant, du fait de la diversité des responsabilités assumées et de la spécificité du contexte et des chemins suivis au lendemain de l’indépendance de l’Algérie.
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