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Le Doyen René Bourgeon nous a quittés le 4 novembre 1996. Chacun ici l'a connu et en garde un vivant souvenir, souvenir au moins de ces dernières années... Je dois d'être ici devant vous à l'affection de Marie Laure et d'André Bourgeon.
Etudiant anonyme de 1ère année de Médecine en 1950 à Alger, la providence m'a placé sur la route du professeur Bourgeon et celui-ci m'a accordé le privilège d'un parrainage dont la sollicitude ne s'est jamais démentie. Près de cinquante années ont passé. Vous comprendrez mon émotion et je vous demande de me la pardonner.
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…j’ai ressenti le devoir de rédiger et d’insérer dans le numéro 8 de la revue « Le journal du Praticien » de l’année 1996, un hommage à notre Maitre, le Pr. Bachir Mentouri qui venait malheureusement de disparaitre après une longue maladie. J’ai quitté la CCA vingt ans auparavant, mais mes souvenirs étaient restés intacts. J’ai relu ce que j’avais écrit alors. Aujourd’hui, je n’aurais pas rajouté ni supprimé une ligne de ce qui me paraissait, à l’époque, la traduction fidèle et sincère de la trajectoire de cet »honnête homme » dans l’acceptation la plus noble du terme.
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Par le professeur BELKAID - Directeur de l'Institut Pasteur d'Alger
L'amphithéâtre "CHELLALI" est mitoyen du laboratoire de physiologie au niveau de la faculté de médecine d'Alger. Qui était monsieur CHELLALI ?
J'ai connu Hafid au cours de ces nombreuses séances de travaux pratiques de parasitologie alors qu'il était encore étudiant en Pharmacie.
Dès les premiers contacts, ce qui m'avait le plus frappé c'était le regard, d'où se dégageait à la fois une certaine fraîcheur de curiosité et un haut degré de discernement au sens ignacien du terme c'est-à-dire au sens le plus fort. C'est dire que c'est avec le plus grand plaisir que je retrouvait Hafid à l'Institut Pasteur d'Alger (IPA) qu'il intégra en 1975 après avoir eu son diplôme de pharmacien (1973) et avoir effectué son service militaire.
Avec le regretté Omar TABET-DERRAZ, nous lui avons suggéré de suivre le résidanat, ce qu'il fit avec le brio que l'on sait. Après l'obtention du DEMS et sa nomination comme maître-assistant (1978) il débuta une carrière d'enseignant chercheur au laboratoire de parasitologie de la Faculté de Médecine et au service de parasitologie de l'IPA.
Il serait fastidieux de citer tous ses travaux nombreux et variés, mais il est un domaine où il excellait particulièrement : l'étude des Schistosomes et des Schistosomiases dont il fit son sujet de thèse de DESM soutenue en 1983.
Durant la préparation de sa thèse, Hafid avait multiplié les contacts avec d'autres laboratoires, en particulier avec celui de l'O.M.S. chez le professeur JEAN LOUIS et celui du professeur A. CAPRON à Lille où il séjourna une année. Durant son travail, il s'est particulièrement attaché à l'étude des antigènes et des complexes immuns circulants en développant une méthodologie originale du dosage de ces antigènes. Il a pu ainsi établir des corrélations intéressantes entre les délais d'apparition, le taux de ces antigènes circulants et d'autres paramètres de l'infection en particulier la charge parasitaire.
Hafid fut admis au grade de Docent en 1990 puis il rejoint le CHU Mustapha d'Alger pour créer d'abord une unité puis un service de parasitologie où une équipe de jeunes chercheurs vint le rejoindre.
Il restait à atteindre le grade de professeur, ce qu'il fit en 1994.
Des projets, il en avait mais le sort en avait décidé autrement ; la foudre allait le frapper sans que le tonnerre eut grondé !
Hafid en pleine santé apparente, nous quitta comme il vécu, discrètement, sans faire de bruit mais à son poste de travail. Il est difficile de résumer en quelques lignes, la vie d'un collègue, d'un ami mais la pensée de J. GIONO me vient en aide :
"Pour que le caractère d'un être humain dévoile des qualités vraiment exceptionnelles, il faut avoir la bonne fortune de pouvoir observer son action pendant de longues années. Si cette action est dépouillée de tout égoïsme, si l'idée qui la dirige est d'une générosité sans exemple, s'il est absolument certain qu'elle n'a cherché de récompense nulle part et qu'au surplus elle ait laissé sur ce monde des marques visibles, on est alors, sans risque d'erreur, devant un caractère inoubliable."
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