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Le docteur Ahmed AROUA est né le 11 mai 1926 à M'doukal, Hodna (wilaya de Batna). Il doit sa formation arabe et islamique essentiellement à son père Mohamed Esseddik, lui-même formé à l'université islamique Zitouna de Tunis. Il fit ses études de médecine à la faculté de Montpellier où il soutint sa thèse de doctorat en médecine en octobre 1955.
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…j’ai ressenti le devoir de rédiger et d’insérer dans le numéro 8 de la revue « Le journal du Praticien » de l’année 1996, un hommage à notre Maitre, le Pr. Bachir Mentouri qui venait malheureusement de disparaitre après une longue maladie. J’ai quitté la CCA vingt ans auparavant, mais mes souvenirs étaient restés intacts. J’ai relu ce que j’avais écrit alors. Aujourd’hui, je n’aurais pas rajouté ni supprimé une ligne de ce qui me paraissait, à l’époque, la traduction fidèle et sincère de la trajectoire de cet »honnête homme » dans l’acceptation la plus noble du terme.
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par le Pr. Bouyoucef - Chef de service de Neurochirurgie - CHU de Blida
Le Professeur Boussalah était mon maître, Si Ahmed était mon ami. Il nous a quitté le 29 Décembre 2000, sa disparition endeuille la communauté hospitalo-universitaire en général, et la famille neurochirurgicale en particulier. Nous nous sommes sentis orphelins à l'annonce de sa disparition, même attendue, puisqu'il menait un combat acharné contre la maladie depuis des mois ; quel courage, quelle foi, quelle abnégation, quelle dernière leçon, il nous avait donnée après tant d'autres, avant de partir. Parti à la retraite, il y a une dizaine d'années, beaucoup d'entre vous, l'ont mal ou pas connu. Né à Laghouat le 27 Juin 1932, d'une famille honorable, marqué par l'exigence de droiture de son père, il fit des études secondaires à Boufarik au lycée Bugeaud, puis de brillantes études de médecine d'abord à la faculté d'Alger, puis à Paris et à Montpellier où il obtint son doctorat en médecine.
Très tôt, en 1956, à l'annonce de la grève des étudiants, il milite dans les rangs du FLN et devint très vite responsable au sein de l'union estudiantine UGEMA. Arrêté en 1958, il fut emprisonné à la santé puis à Fresnes ; il est libéré et assigné à résidence, puis de nouveau réincarcéré à Vadeney et ensuite à Larzac d'où il est libéré à l'indépendance.
Il entame alors des études de Médecine à Alger en 1963. En 1972, après le doctorat, il décide d'une carrière neurochirurgicale qu'il effectue à Rennes auprès de son maître le Professeur Jean Pecker, qui l'a accueilli à bras ouverts et gardé à ses côtés pendant prés de cinq ans à l'Hôpital Pontchaillou où il a appris l'art de la Neurochirurgie. Jean Pecker, brillant neurochirurgien français, alors président de la Société Française de Neurochirurgie, très exigent envers lui même et envers les autres, apprécia l'homme et devint son ami.
C'est ainsi que le Professeur Pecker a rendu de nombreuses visites en Algérie et devint pour ainsi dire le parrain du service de Neurochirurgie de l'Hôpital Ait-Idir. Il contribua grandement au développement de notre spécialité en accueillant beaucoup des nôtres dans son service à Rennes Le professeur Boussalah, de retour de Rennes, s'investit alors dans la neurochirurgie avec le Professeur Mohamed Abada, de quelques années son aîné, et les deux sont considérés comme les pères de la neurochirurgie algérienne.
Véritable visionnaire dans son domaine, il a toujours oeuvré pour un travail multidisciplinaire avec les neuro-radiologues, neurologues, anatomo-pathologistes, radiothérapeutes, rééducateurs et j'en passe. C'est ainsi qu'est née une grande équipe à l'Hôpital Aït-Idir, avec le Professeur Galli auquel nous rendons un hommage particulier pour son engagement dans la formation de générations entières de neurochirurgiens, le Professeur Geronimi, très fin clinicien, et le Professeur Rahmouni à la valeur scientifique et à la clairvoyance incontestables. Cette grande équipe laisse un souvenir impérissable.
Initiateur et fondateur de la Société Algérienne de Neurochirurgie en 1982, il préside aux destinées de celle-ci pendant prés d'une décennie en lui imprimant un grand essor scientifique : il a été l'auteur de nombreux travaux et a dirigé de nombreuses tables rondes. Qui ne se souvient du cours euro-arabe en mars 1986 qui a réuni les plus grands noms de la Neurochirurgie de l'époque et qui malheureusement s'était terminé pour lui par une perforation d'ulcère tellement il y avait mis ses "tripes".
Le succès retentissant de ce cours, lui a fait vite oublier ses soucis de santé.
Sur le plan international, il était membre du comité de neurotraumatologie de la World Federation of Neuro-Surgery et à ce titre, il a participé très activement au cours de son séjour au Burkina Faso au développement de la neurochirurgie africaine par l'organisation de cours pour les jeunes neurochirurgiens africains. Derrière le neurochirurgien, il y avait l'homme qui se souciait du bien public, ses qualités et son aura lui valurent d'être élu à la présidence de la CCHUR (commission consultative hospitalo-universitaire régionale). L'homme était exceptionnellement généreux et intelligent, à l'écoute des autres, toujours disponible, prêt à aider, respecté de tous ; il était écouté aux plus hauts niveaux, ce qui a beaucoup servi la cause de la neurochirurgie algérienne. Il nous considérait tous comme ses enfants, aussi, s'est-il intéressé à la carrière de beaucoup d'entre nous et nombreux sont ceux qui lui doivent leur réussite, ils se reconnaîtront. J'ai la chance et la fierté de faire partie de ceux là.
Il nous a permis de devenir neurochirurgiens et surtout à être des "hommes", avant toute chose.
Il avait également une autre facette, celle des passions : il était d'une grande culture, féru de musique, de littérature, épris d'histoire, et s'intéressait aussi au sport. Enfin son hobby était la belote dont il était l'un des meilleurs joueurs, et mauvais perdant !
Après une vie aussi bien remplie, il est parti discrètement en menant son dernier combat, contre la maladie, avec un grand courage et une dignité à la mesure de la grandeur de l'homme.
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