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Je connais Bekada Hadj Benmhel depuis bientôt cinquante ans ! En fait je le connaissais indirectement, son environnement et lui-même, avant de le voir et de l’apprécier pour lui-même, dès le début, dans les années soixante. Ayant une de mes sœurs et son mari dans l’enseignement à Annaba, j’entendais déjà parler avec beaucoup de respect de son frère ainé, cadre de l’éducation algérienne. Puis ce fut à la cité universitaire de Ben-Aknoun que l’on ma parlé de Mazouna, son lieu de naissance.
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…j’ai ressenti le devoir de rédiger et d’insérer dans le numéro 8 de la revue « Le journal du Praticien » de l’année 1996, un hommage à notre Maitre, le Pr. Bachir Mentouri qui venait malheureusement de disparaitre après une longue maladie. J’ai quitté la CCA vingt ans auparavant, mais mes souvenirs étaient restés intacts. J’ai relu ce que j’avais écrit alors. Aujourd’hui, je n’aurais pas rajouté ni supprimé une ligne de ce qui me paraissait, à l’époque, la traduction fidèle et sincère de la trajectoire de cet »honnête homme » dans l’acceptation la plus noble du terme.
Accueil > Santé Maghreb en Algérie > Histoire de l'Algérie médicale : les hommes et les femmes
D’après Hamid Tahri
Médecin mécène, philosophe et homme de science
Abdelkader Belabbes est né le 6 septembre 1915 à Béjaïa dans une famille relativement aisée pour l’époque. Son père Ahmed habitait l’actuelle rue Allaoua Touati (en haut du lycée Ibn Sina). Après avoir terminé l’enseignement primaire, il ira à Alger et plus précisément au lycée de Ben Aknoun où il décrochera son bac en 1933, à l’âge de 18 ans. Voulant devenir médecin, il ira en France, à Tours plus exactement, où il effectuera sa médecine et obtiendra son doctorat en 1940.
A son retour en Algérie, en pleine guerre mondiale, il sera mobilisé et orienté vers l’hôpital militaire de Batna où pendant une année, il sera chargé de la visite médicale des appelés du contingent : beaucoup de jeunes algériens furent ainsi réformés grâce à lui.
Ce n’est qu’à partir de 1941, après sa démobilisation, qu’il reviendra dans sa ville natale, Béjaïa, où il se consacrera aux soins des nécessiteux, le plus souvent gratuitement. Il sera vite connu à Béjaia et sa popularité va vite dépasser les berges de la Soummam pour atteindre la région de Sétif où son père avait acheté une ferme dans la région de Boussselam (commune de Mezloug).
En dehors d’un remplacement du docteur Ahmed Francis (militant du PPA) à Sétif, le docteur Abdelkader Belabbes ne possédait pas de cabinet et exerçait son métier là où la nécessité l’imposait : dans la rue, à domicile, dans l’arrière boutique d’un magasin ou d’une boulangerie, en particulier dans le magasin de son ami Hadj Adjelli Achour.
Outre les soins curatifs, le docteur Abdelkader Belabbes s’intéressait à la médecine sociale et préventive. Ainsi, vis-à-vis du paludisme qui sévissait alors, et avec la découverte des effets DDT sur les moustiques, il acheta plusieurs fûts de ce produit qu’il déversa dans les oueds en expliquant aux fellahs le cycle de la maladie et les moyens de se prémunir.
Parmi les patients et amis qui aimaient venir le voir, on peut citer le célèbre théologien Abderhamane Djillali, père du non moins célèbre professeur de chirurgie générale Ghalib Djillali, actuel chef de service de chirurgie générale à l’hôpital de Aïn Taya.
Après le déclenchement de la lutte armée pour le recouvrement de l’indépendance nationale, en 1954, il fut appelé à soigner de nombreux maquisards dont le capitaine Cheikh Youcef Lalaloui, chef de la zone I de la wilaya III qui sera plus tard secrétaire général de l’Organisation Nationale des Moudjahidines (ONM).
En 1955, il se rendra à partir de Constantine, en bus, aux lieux Saints de L’Islam. L’imam Abdelghani Chehata, d’origine égyptienne, mais adoptée par Béjaïa où il a officié de longues années à la mosquée Sidi Soufi dira de lui : « sa générosité, n’avait d’égale que sa piété dont le dévouement aux autres est un exemple ».
El Hadj Abdelkader Belabbes est décédé le 9 juillet 2002 et enterré au cimetière Sidi Abderhamane de Béjaïa. Dans l’oraison funèbre, l’imam Abdelghani Chehata dira de lui : « un homme hors du commun, un fidèle assidu, un homme de foi, un homme de cœur ».
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