Si le choix de la visite s’est porté sur les laboratoires Adwya, c’est en raison du fait qu’ils représentent un des fleurons de l’industrie pharmaceutique en Tunisie. En effet, depuis leur création en 1983, les laboratoires n’ont cessé de veiller rigoureusement à la qualité de leurs produits. L’usine, qui a démarré au début avec la fabrication exclusive de produits sous licence, a construit, en 1996, une nouvelle unité de production dédiée aux produits pénicilliniques et a mis sur le marché, en 2002, le premier générique de la gamme Adwya.

Depuis, grâce à l’existence d’une infrastructure solide et d’équipements performants avec la construction de deux sites de production conformes aux règles nationales et internationales de bonnes pratiques de fabrication, les laboratoires sont devenus le premier fabricant des médicaments sur le marché officinal et le deuxième laboratoire de production de médicaments à l’échelle nationale.«Le but de cette visite est de dynamiser la coopération sud-sud. Nous avons aussi pour objectif de développer l’exportation de nos produits sur des marchés étrangers, a relevé Mme Beya El Materi épouse El Annabi, nouvelle directrice générale adjointe des laboratoires Adwya. Nos premiers clients sont la Libye et l’Algérie. Nous avons établi un accord avec une société algérienne qui écoule les médicaments sur le marché algérien. Nous comptons également établir des partenariats de vente avec le Sénégal, la Mauritnaie, la Côte d’Ivoire et le Mali».

Les membres de la délégation qui ont visité les laboratoires n’ont pas manqué d’être impressionnés par la qualité des équipements et des compétences travaillant au sein des laboratoires, comme le relève le professeur Gervais Ondobo Andza, directeur au ministère de la Santé publique du Cameroun. «J’ai été impressionné de voir un pays comme la Tunisie, qui ne dispose pas de beaucoup de ressources naturelles, prospérer de cette manière dans tous les secteurs, a relevé le professeur Andza. Au regard de cette évolution, la Tunisie doit être citée en exemple et ouvrir la voie à une coopération sud-sud.Cette dernière doit se traduire en termes d’échange d’expériences et de transfert de compétences. A titre d’exemple, nous avons un hôpital au sud du Cameroun dont les plans ont été réalisés par un architecte tunisien.Nous pensons également établir un partenariat dans le secteur de l’approvisionnement des médicaments. Suite à cette visite, il serait intéressant pour nous de voir dans quelle mesure il nous serait possible de nous approvisionner en certains produits pharmaceutiques liés à l’antibiothérapie. Nous nous intéressons aussi au transfert de technologie et à celui des compétences».

Développement stratégique

Les laboratoires Adwya, qui ont opté pour une stratégie de diversification de leurs produits, ont développé, en collaboration avec un laboratoire belge, une gamme de compléments alimentaires basés sur l’alliance entre l’aromathérapie et l’apithérapie, soit une combinaison entre les huiles essentielles et la propolis, substance résineuse très riche en anti-oxydants et en oligo-éléments. Cette gamme, qui comprend des capsules pour le système digestif, des gouttes pour soigner la rhinite chronique, le rhume des foins,...des produits antiacnéiques et des produits qui luttent contre les affections chroniques de la sphère ORL, etc., sera commercialisée exclusivement dans les pharmacies, à partir de la semaine prochaine, a relevé Mme Holya El Materi épouse Khemiri, directrice recherche et développement des laboratoires Adwya. Par ailleurs, l’usine des produits pharmaceutiques vient de développer les formes pédiatriques du générique du Tamiflu ou l’antiviral contre la grippe A(H1N1). «On se positionne comme laboratoire citoyen désirant prêter main-forte au ministère de la Santé publique pour lutter contre la propagation du virus A(H1N1) connu sous la grippe A, a souligné la directrice recherche et développement. L’adiflu a été mis sur le marché sous ses trois dormes 75; 45 et 30 mg et doit être prescrit obligatoirement par le médecin selon les recommandations du ministère de la Santé publique».

I.H.