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Revue de presse

Cancer colorectal : pensez au dépistage ; Le cancer colorectal est le second chez les hommes comme chez les femmes

La presse | Tunisie | 20/10/2009

La lutte contre les maladies cancéreuses s’avère, désormais, une nécessité absolue; celle de sauver les populations d’un fléau menaçant pour le capital humain et de les protéger contre sa prolifération. Parmi les cancers qui touchent les femmes comme les hommes figure le cancer dit " colorectal". Il s’agit d’une tumeur qui survient entre le côlon et le rectum. Il est à prévenir car il constitue le second cancer chez l’homme après le cancer du poumon et le deuxième chez la femme après le cancer du sein.

Compte tenu de l’importance de cette pathologie et son aspect fatal sur l’être humain, l’Association de lutte contre les maladies chroniques (Almc) a organisé, récemment, en collaboration avec les Laboratoires SDK France, une rencontre dans l’objectif d’informer le grand public sur ce type de cancer et aussi sur les moyens permettant un dépistage précoce de ce mal avant qu’il ne s’aggrave.
En effet, le cancer colorectal survint généralement après la cinquantaine, avec une incidence identique pour les deux sexes jusqu’à l’âge de 60 ans. Après la soixantaine, il concerne surtout les hommes. Fatal, car, selon les données fournies par les Laboratoires SDK France, ce cancer provoque, en France,environ 16 mille décès par an. Son déclenchement est favorisé, souvent, par le mauvais équilibre alimentaire, la sédentarité, la surcharge pondérale, le tabac et l’alcool. Il est à craindre car il est asymptomatique dans 79% des cas.

Hemoccult : un test simple et efficace

La prévention contre le cancer colorectal implique, avant toute chose un dépistage. Seul ce moyen permet de découvrir la tumeur ou de la prévenir si les analyses montrent l’existence de polypes de plus d’un centimètre de volume. En France, il existe un test facile à utiliser qui permet de dépister le cancer colrectal par la recherche d’un saignement dans les selles. Ce sont le Pr Jean Faivre, chef de service hépato-gastro-entérologie au CHUde Dijon et le Dr Jérôme Viguier, responsable des programmes des cancers à l’Institut national du cancer en France qui expliquent la particularité de ce test. "Il s’agit d’un test simple, facile à effectuer, sans danger aucun et peu coûteux. Il suffit, en fait, de prélever de minuscules échantillons de selles que l’on dépose sur deux plaquettes. Si la couleur vire au bleuté, c’est qu’il y a bien du sang dans les selles; un indice qui peut traduire l’existence d’un cancer colorectal", indique le Pr Faivre. Si le test, effectué généralement sur des personnes asymptomatiques, c’est-à-dire qui ne présentent aucun signe de gène gastrique ou autre, s’avère positif, il devient indispensable de faire une coloscopie.

Cette dernière constitue le moyen efficace pour savoir s’il s’agit d’un cancer ou d’autre chose, notamment un adénome. "Si le test est négatif, il est préconisé de refaire le test Hemoccult une fois tous les deux ans", ajoute le professeur. Les analyses montrent que 10% des personnes ayant fait ce test avaient un cancer et 30% des polypes. Le Pr Faivre insiste sur l’importance de la participation des personnes, notamment asymptomatiques, à ce test. Leur contribution consolide les efforts fournis pour lutter contre ce cancer et leur épargne des traitements lourds et une grande souffrance. "Le rôle du médecin dans l’incitation à ce test est capital. Bon nombre de personnes n’ont jamais pensé à faire le test rien que parce que leur médecin ne le leur a pas recommandé", souligne le Dr Viguier.

Pour sa part, le Dr Amel Moussa Ben Nessib a traité, lors de son intervention, de l’intérêt mais aussi des limites du dépistage des cancers colorectaux. Elle a d’abord focalisé sur les avantages et les inconvénients de chaque moyen de dépistage.
Elle a indiqué que le test Hemoccult est intéressant, dans la mesure où il n’est pas coûteux. Sauf que la plupart des personnes qui en sont réticentes ont pour argument le dégoût par rapport aux échantillons de selle. D’un autre côté, la coloscopie s’avère plus tolérable que le test Hemoccult mais de loin plus coûteuse. " En Tunisie, nous effectuons 7.001 coloscopies par an, dont 1.050 à l’hôpital Charles -Nicolle", indique-t-elle. Certains préfèrent subir des tests dits "immunologiques", connus comme état moins gênants que la coloscopie, mais encore plus coûteux. D’autres ont une préférence pour la recto sigmoïdoscopie, une technique qui permet d’explorer la partie en question du côlon. Cette technique est caractérisée par un coût moins important que celui d’une coloscopie. Elle est tolérée chez 30 % des cas. On parle de plus en plus de nos jours de la coloscopie virtuelle qui, bien que plus douloureuse qu’une coloscopie ordinaire, bénéficie d’une meilleure tolérance chez les patients.

Certes, ces techniques de dépistage sont toutes aussi intéressantes et efficaces les unes que les autres. Toutefois, le taux de faux positifs varie d’un pourcentage à l’autre, reflétant ainsi les limites de crédibilité de chaque méthode. En effet, le taux de faux positifs d’un test Hemoccult est de 1 ou 2%; il est estimé entre 8 et 13% pour la recto sigmoïde; de 6% si l’on combine le test occultisme et la recto sigmoïde et atteint les 14% pour la coloscopie virtuelle.

Grippe porcine : bientôt l’arrivage du vaccin

En marge de cette rencontre, le Dr Ilhem Benzine, représentant la Dssb, a donné un aperçu sur la situation actuelle et le plan d’intervention dans la région de Tunis en matière de lutte contre la gripe A (H1N1). Elle a indiqué qu’en Tunisie, seulement 105 cas de grippe porcine ont été enregistrés dont 15 sur des navires de croisière. Elle a, également, annoncé l’arrivage du vaccin contre le virus A (H1N1) vers le début de novembre. " La priorité sera accordée aux personnes à risque. L’on prévoit l’attribution d’une seule dose de vaccin par personne. Une double dose sera accordée à seulement 5% de la population, ceux qui présentent des cas compliqués", explique le Dr Benzine.

D. Ben Salem

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