Le laboratoire compte produire dans les quelques jours à venir 100 mille boîtes d'Adyflu. Cela répondra à la demande de 100 mille personnes. Elle nous parle, également, des recherches effectuées par l'équipe performante du laboratoire dans plusieurs domaines pharmaceutiques. Des recherches qui leur permettront de mieux se positionner dans la bourse.

Le Temps : Les laboratoires pharmaceutiques Adwya comptent entamer, dans les jours à venir, une nouvelle expérience : la production du générique de l'antiviral Tamiflu.

Mme Holya El Materi Khemiri

Il importe tout d'abord de dire que Adwya a réalisé une première en Tunisie. Nous avons en fait créé une nouvelle direction au sein de notre compagnie, à savoir la direction de la recherche et du développement. Lancée en janvier 2008, elle a pour objectif de développer la recherche notamment dans les domaines du générique et du galénique. Cette démarche a été adoptée après notre introduction en bourse. Elle s'inscrit également dans le fil droit de nos objectifs, entre autres, l'exportation. Il s'agit d'ailleurs de l'orientation de l'Etat qui vise à faire de la Tunisie un centre international de santé.

En effet, une équipe performante et hyper qualifiée composée de six pharmaciens, a réussi à développer le générique du Tamiflu qui a comme dénomination commune internationale Oseltamivir. C'est un antiviral sélectif de la neuraminidase. Nous l'avons développé en collaboration avec un laboratoire marocain.

Nous verrons, donc, sur le marché un nouveau médicament antiviral de la grippe A.

Effectivement. C'est Adyflu. Il sera commercialisé dans quelques jours dans les officines. Nous avons déposé notre demande auprès de la Direction de la Pharmacie et du Médicament qui va nous autoriser à produire le médicament incessamment. Il faut dire que le ministère de la Santé publique est en train de fournir un effort colossal pour assurer le bon déroulement de cette opération et, surtout, fournir le stock nécessaire en la matière pour pouvoir faire face au virus A en temps opportun.

Combien de doses comptez-vous produire ?

Adwya envisage de produire 100 mille boîtes d'Adyflu. Un volume qui répondra aux besoins de 100 mille personnes.

Quelle est la part du marché de la compagnie Adwya en la matière ?

Nous ne pouvons pas parler de part de marché à ce niveau. Car notre objectif est de prêter main forte à l'Etat pour pouvoir faire face à la pandémie en cas de besoin. D'ailleurs, les bénéfices seront versés au profit de la Banque de Bienfaisance de Médicaments. Notre objectif est de consolider la démarche de l'Etat relative à la couverture sanitaire des personnes aux besoins spécifiques. Mieux encore, même la Pharmacie Centrale et les officines ne factureront pas leurs marges bénéficiaires. Par conséquent, les malades ne paieront que le coût réel du produit.

Quels sont vos conseils pour l'utilisation adéquate de ce médicament ?

Il est très important de savoir que ce médicament ne peut être délivré que sur ordonnance médicale et une prescription pertinente de la part du médecin traitant. Car le risque de résistance est très considérable en cas de consommation tout en étant sain. Les personnes à risque souffrant de maladies chroniques et surtout respiratoires sont prioritaires pour bénéficier de ce traitement. Il est également déconseillé aux femmes enceintes et aux enfants âgés de moins d'un an. D'ailleurs nous sommes en train de développer une autre forme de traitement pour cette tranche d'âge, soit un sirop avec un dosage inférieur variant entre 30 et 45 mg.

Autre fait qui ne manque pas d'importance, l'hygiène. C'est un facteur déterminant pour ne pas être contaminé du virus A. In fine, il faut rappeler que la grippe A n'est pas aussi dangereuse que la saisonnière.

Vous avez parlé auparavant de la nouvelle direction de la recherche et du développement. Pouvez-vous nous donner une idée sur les recherches que vous êtes en train d'effectuer actuellement ? Pouvez-vous dresser le bilan d'une année d'exercice ?

Le bilan de recherche ne sera pas pour tout de suite. Le développement d'un médicament nécessite un travail de longue durée. Egalement il existe des examens à faire ainsi que des autorisations qu'il faut obtenir auprès de la Direction de la Pharmacie et du Médicament.

Mais nous travaillons sur une cinquantaine de molécules qui seront fin prêtes au bout de l'année prochaine. Notre objectif est de dépasser ce chiffre.

Quels types de molécules êtes-vous en train de développer ?

Des molécules dans plusieurs domaines dont l'antiviral, la neurologie, la neuropsychiatrie, cardiologie, la virologie...

Recueillies par Sana FARHAT