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Le temps | Tunisie | 21/10/2008
Le don d'organes, leur greffe et la sensibilisation au don d'organes, en Tunisie, remonte à 1986, mais lors d'un point de presse tenu, hier, à l'Agence tunisienne de communication extérieure, à Tunis, le Dr Mohamed Chébil, président de l'Association tunisienne de sensibilisation au don d'organes, s'est plaint de la faiblesse des résultats enregistrés jusqu'à présent, dans ce domaine, alors que le nombre des patients demandeurs d'organes ne cesse d'augmenter.
Une offre très maigre
Les difficultés se situent, notamment, au niveau du don d'organes des personnes décédées où les familles des défunts continuent de s'opposer à hauteur de 75% au prélèvement de leurs organes, lorsque le défunt n'avait pas pris soin de mentionner, de son vivant, sur sa carte d'identité nationale (CNI) qu'il est donneur volontaire.
Mais, sur ce plan également, le nombre des donneurs mentionnant leur volonté sur leurs CNI reste faible.
Or, s'agissant des demandeurs de rein, en raison d'insuffisance rénale aigue, leur nombre s'élève à plus de 2500, sur quelque 8000 pratiquant la dialyse. Les demandeurs de cœur atteignent 200, tandis que les demandeurs de foie sont au nombre de 300. Les demandeurs de cornée s'élèvent à quelque 1400.
Mais, seulement 90 greffes rénales ont été réalisées, en 2008, jusqu'au mois de septembre. En 2007, trois greffes hépatiques ont été effectuées, mais aucune greffe cardiaque n'a été enregistrée. Les greffes de la cornée ont atteint 683 en 2007, contre 117 greffes de la moelle osseuse
Une autre difficulté a trait au fait que les cas de mort cérébrale permettant de prélever des organes sont rares. En effet, les organes pouvant être greffés sont prélevés sur les cas de mort cérébrale, c'est-à-dire sur des personnes admises en urgence au service de réanimation, dont le cerveau s'est arrêté de fonctionner, tandis que les autres fonctions vitales sont maintenues mécaniquement. Et encore faut-il que la personne décédée de cette manière soit saine, physiologiquement.
93 cas de mort cérébrale ont été enregistrés, en 2007.
Une large et profonde action de sensibilisation associant tous les acteurs de la société est ainsi nécessaire pour augmenter le nombre des donneurs.
En réponse à une question du représentant du journal « Le Temps » sur l'instauration d'un régime légal de don d'organes payant, à titre d'incitation supplémentaire, le Dr Mohamed Chébil a défendu, au nom des idées morales, l'application du système actuel basé sur le volontariat et le bénévolat.
Salah BEN HAMADI.
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