Démarrage de la stratégie nationale de l’assurance-qualité des soins

Contacté, le Dr Fethi Boufarès, chef de service de la formation et de l’action sociale au CHU Farhat-Hached et président du comité d’organisation, nous a indiqué à cette occasion que ladite journée coïncide avec le démarrage de la stratégie nationale de l’assurance-qualité des soins et des prestations sanitaires mise en place par le ministère de la Santé publique et pour laquelle l’hôpital Farhat-Hached a été choisi comme hôpital pilote pour l’application de cette stratégie.
Celle-ci commence évidemment par une formation spécifique dans le domaine de l’assurance-qualité des soins qui a pour objectif principal l’obtention de soins de qualité avec le moindre coût.
Cette journée, a-t-il ajouté, a été aussi une occasion d’honorer le personnel paramédical administratif et ouvrier, parti récemment à la retraite en lui offrant des cadeaux et des attestations de mérite.

Au début des travaux de cette journée, le Pr Abderrahim Khélif, chef de service de l’hématologie clinique au CHU Farhat-Hached, a présenté une conférence ayant pour thème : «Assurance-qualité des soins dans les établissements sanitaires», au cours de laquelle il a indiqué que la Tunisie accorde actuellement et à tous les niveaux un intérêt particulier et de plus en plus croissant à la qualité des soins, dans le but de garantir de meilleures prestations de santé avec le moindre coût.
Le premier pas accompli à cet effet, a-t-il ajouté, est la révision de l’exploitation des ressources sanitaires et des diverses prestations de santé afin de garantir de meilleurs résultats des soins prodigués aux malades.
C’est ainsi que l’on a procédé à la révision de la durée d’hospitalisation, de l’exploitation des lits, du traitement efficace des affections…
Définissant la qualité des soins, il a indiqué à ce sujet que les soins de qualité impliquent un traitement adéquat dans un délai bien défini afin d’obtenir l’objectif tracé : une guérison rapide au moindre coût.
L’assurance-qualité dépend de plusieurs facteurs dont les connaissances acquises et l’exploitation judicieuse du plateau technique (imagerie médicale, analyses de laboratoire…). Depuis quelques années, a-t-il poursuivi, les soins sanitaires ont évolué de l’assistance pour des cas aigus à l’assistance pour des cas chroniques. Or, 40% des malades atteints d’une affection chronique souffrent en vérité de plusieurs maladies à la fois.
Cela implique plus de coordination des services médicaux afin d’éviter les erreurs et d’utiliser les technologies offertes avec plus de rigueur et d’efficacité.

Comment mesurer la qualité des soins sanitaires ? A ce sujet, il a indiqué qu’il existe des méthodes scientifiques pour mesurer la qualité des soins. Cette mesure, dite encore mesure de la qualité de la prestation sanitaire, est utilisée pour réviser et améliorer la qualité des services offerts. De plus, les professionnels de santé s’intéressent actuellement à préciser les critères de prestations de services pertinentes et fiables, afin de prendre des décisions adéquates en vue d’améliorer la qualité des soins. Six objectifs sont tracés pour garantir l’amélioration de la qualité des soins. L’on cite : l’efficacité, les choix et les besoins des malades, la sécurité du patient et du personnel, la rapidité des soins, l’économie des moyens utilisés, et enfin, l’égalité des soins prodigués à tous les patients sans distinction.

Par ailleurs, il a indiqué que la qualité des soins et son amélioration est une responsabilité partagée entre tous les acteurs (personnel médical, paramédical et technique), et ce, en se basant sur les valeurs suivantes: la mission noble de l’hôpital afin d’assurer l’amélioration continue des soins, la vision plus ambitieuse des structures de santé et enfin la mise en application des principes visant la garantie de la qualité des soins (sécurité, continuité, formation, sensibilisation, exploitation plus judicieuse des ressources…).
«L’assurance-qualité des soins est devenue l’une des orientations stratégiques d’avenir nécessitant la mise en place et l’application des programmes d’assurance-qualité dans tous les services hospitaliers», a-t-il conclu.

Hichem BENZARTI