Cette importante manifestation organisée pour la première fois en Tunisie, à l’initiative de l’Association tunisienne d’oncologie pédiatrique, réunit d’éminents spécialistes du cancer venus d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique.

Cette manifestation offrira l’occasion de présenter les expériences de plusieurs pays africains et maghrébins dans ce domaine.

On enregistre chaque année, en Tunisie, environ 350 à 400 nouveaux cas de cancer de l’enfant, ce qui représente 3% des cancers de l’adulte. Le taux de guérison du cancer de l’enfant avoisine, aujourd’hui, les 70%, alors qu’il était de l’ordre de 20% dix ans en arrière.

Ces résultats sont encourageants et sont proches des statistiques européennes, a souligné le ministre de la Santé publique en présidant l’ouverture de ce congrès. Il s’est félicité, dans ce contexte, de la disponibilité des moyens de dépistage, de diagnostic et de réanimation, ainsi que des traitements anticancéreux, entièrement pris en charge par la Caisse nationale d’assurance maladie.

Néanmoins, ces progrès demeurent en deçà des ambitions nationales, a fait remarquer le ministre, mettant en exergue la détermination à aller encore de l’avant pour la promotion des compétences, l’amélioration des conditions de prise en charge médicale, le développement de l’infrastructure hospitalière et le renforcement des équipements de pointe. A cet effet, un plan national de lutte contre le cancer a été mis en place.

Il a été procédé, dans ce cadre, à l’acquisition, au profit de l’Institut Salah-Azaïez, d’un scanner à 16 barrettes et d’un équipement de curiethérapie à haut débit permettant à cet institut d’agir sur la durée d’hospitalisation et de prendre en charge un nombre plus élevé de patients. Il est, également, projeté, au cours de 2008, d’acquérir un accélérateur linéraire, une deuxième bombe à cobalt, une gamma-caméra et une unité de Pet-scan (tomographie par émission de positron), a annoncé le ministre.

En outre, les deux antennes de prise en charge des malades cancéreux, implantées à Sousse et à Sfax sous forme de services universitaires de radiothérapie et de chimiothérapie, seront consolidées cette année par l’acquisition de deux accélérateurs linéaires et de deux simulateurs de radiothérapie, outre des équipements de dosimétrie. Ces trois pôles tunisiens de carcinologie seront renforcés, incessamment, par un centre de cancérologie à l’Ariana et de trois pôles régionaux de prise en charge à Jendouba, Gafsa et Gabès, a indiqué le ministre.

Il a, par ailleurs, mis en exergue les acquis réalisés en Tunisie au profit de la santé de l’enfant, notamment en matière d’infrastructure, indiquant que les efforts déployés dans le domaine de la santé de la mère et de l’enfant ont permis de réduire nettement le taux de mortalité infantile, passant de 52 décès pour mille en 1987 à 18,3 pour mille actuellement.

Au plan national, les indicateurs de santé reflètent l’importance des efforts déployés dans ce domaine qui occupe une place prépondérante dans l’œuvre de développement, a souligné le ministre, indiquant, à ce propos, que 95% de la population ont accès aux soins médicaux dans un rayon de moins de 5 km. Aussi, la densité médicale est aujourd’hui de 1 médecin pour 900 habitants et l’espérance de vie est passée de 68 ans en 1987 à plus de 74 ans aujourd’hui.

Ont assisté à l’ouverture de ce congrès notamment MM. Jean Poole, président de la Société internationale d’oncologie pédiatrique pour le continent africain, Max Coopes, trésorier de la Société internationale d’oncologie pédiatrique, Farhat Ben Ayed, président de l’Association tunisienne de lutte contre le cancer, et Mme Sihem Barsaoui, présidente de l’Association tunisienne d’oncologie pédiatrique.