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Revue de presse

Le Pr Fouzi Maâtoug, auteur d'une première médicale en Tunisie et en Afrique ; Eviter les complications de la chirurgie à cœur ouvert

La presse | Tunisie | 23/04/2008

Une première médicale, en Tunisie et en Afrique, a été réalisée la semaine dernière par l’équipe du Pr Fouzi Maâtoug, chef de service des maladies cardiovasculaires au CHU Fatouma-Bourguiba de Monastir, qui a procédé à la fermeture d’une communication interventriculaire musculaire par la mise en place d’un dispositif de type «Amplatzer» sur un bébé âgé de neuf mois. Evénement et interview…

Pouvez-vous nous expliquer la nature de la malformation congénitale dont est atteint le bébé que vous avez opéré ?

C’est une communication interventriculaire musculaire. Il s’agit d’une défection, une sorte de trou qui se situe au niveau du mur séparant le ventricule gauche du ventricule droit du cœur. Cette malformation entraîne le passage du sang du ventricule gauche dans le ventricule droit et occasionne, par conséquent, une augmentation du débit pulmonaire, ainsi que des troubles respiratoires et une défaillance cardiaque qui peuvent être très sévères et conduire au décès.
Jusqu’ici, le traitement était basé sur la chirurgie à cœur ouvert. Les risques liés à ce type d’intervention ont constitué une source de motivation pour les cardiologues et les chercheurs qui ont développé de nouvelles techniques, dont le dispositif «Amplatzer».

Quels sont les troubles que présentait le bébé avant de subir cette première médicale ?

C’est un bébé âgé de neuf mois qui faisait des bronchites à répétition et qui présentait un retard statuco-pondéral, à savoir un poids inférieur à la moyenne, ainsi que des troubles ventilatoires. Il souffrait aussi de faiblesse. Je l’ai de nouveau ausculté depuis l’opération et il va très bien.

En quoi a consisté l’intervention ?

Un cathéter est introduit à travers l’artère fémorale au niveau du pli de l’aine jusqu’au niveau du ventricule gauche. L’opération est suivie sur un écran. Un guide est ensuite glissé dans ce cathéter qui permet la communication interventriculaire. Ce guide est, ensuite, rattrapé par un autre cathéter qui est introduit dans la veine fémorale jusqu’au niveau du ventricule droit.
L’étape suivante va consister à faire coulisser, tout le long du guide, un cathéter de pose qui va traverser la CIV. Un dispositif est monté dans ce cathéter et placé au niveau de la CIV pour la fermer. Une fois que la fermeture est effectuée, nous procédons au largage du dispositif en le dévissant. Des images angiographiques permettent de contrôler la mise en place du dispositif tout au long de l’opération. Un contrôle échocardiographique est indispensable, au cours de cette intervention, pour aider à bien placer le dispositif et pour confirmer, en fin de procédure, la disparition du passage du sang du ventricule gauche au ventricule droit.
C’est une intervention qui se déroule sous anesthésie générale. Elle dure en moyenne une heure avec un temps de scopie qui varie de dix à quinze minutes. L’enfant, une fois réveillé, peut rentrer chez lui dans l’après-midi ou le lendemain matin.

Quels avantages présente cette nouvelle technique par rapport à la procédure traditionnelle de la chirurgie à cœur ouvert ?

Elle évite toutes les complications liées à la chirurgie, à savoir les infections, les complications respiratoires, l’insuffisance cardiaque. L’enfant s’en sort sans cicatrice. C’est une intervention qui, contrairement à la chirurgie traditionnelle à cœur ouvert, connaît un taux de réussite de 100%. Cette technique constitue une véritable révolution technologique dans la prise en charge des CIV musculaires. L’effet est immédiat après l’opération. Nous avons remarqué que juste après l’opération, l’enfant a commencé à respirer beaucoup mieux et qu’il a commencé à manger normalement.

Propos recueillis par Imen HAOUARI

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