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La presse | Tunisie | 08/03/2008
«L’image permet d’explorer, de diagnostiquer, de surveiller et de traiter le mal», ajoute-t-elle.
Les congressistes étudient également les nouveautés en chirurgie de la cataracte avec l’usage de nouvelles machines déjà opérationnelles en Tunisie qui soignent par fragmentation et celui de nouveaux implants multifocaux qui permettent de voir de loin et de près.
Le problème des aspects médico-légaux et les droits et les devoirs des médecins et de leurs patients dont les rapports ont été jadis faits de confiance et de sérénité sera le thème d’une table ronde à laquelle ont été invitée des médecins, des juges et des avocats pour voir jusqu’où va la responsabilité du médecin, où, s’arrête son obligation d’informer, comment évaluer la crédibilité du patient, comment estimer l’expertise…
«La population-cible, indique le professeur Matri, ce sont les internes, les médecins, l’enseignement post-universitaire». Ce congrès se tient sous le patronage du ministre de la Santé publique qui en clôturera les travaux. Plusieurs personnalités en ophtalmologie ont traité des cours basiques de phacoémulsification, imagerie de la tête du nerf optique, l’apport de l’échographie haute fréquence à la prise en charge des opacités cornéennes du nourrisson, de la neurophtalmologie.
Les récents progrès de l’ophtalmologie posent de nouveaux problèmes médico-légaux et éthiques. Il y a à peine quelques décennies, de nombreuses affections oculaires n’étaient pas traitées et entraînaient la cécité. De nos jours, grâce à l’imagerie moderne, aux équipements de plus en plus performants et aux nouveaux traitements, tous les espoirs sont permis pour retrouver la vue. Les patients informés par les médias et de plus en plus exigeants n’acceptent plus la fatalité s’ils n’obtiennent pas le résultat escompté, ils mettent la responsabilité sur les médecins et les structures de soins et cherchent à obtenir réparation.
L’ophtalmologiste est confronté désormais dans l’exercice de sa fonction à des situations difficiles pourvoyeuses de problèmes médico-légaux. Il peut même lui arriver d’être poursuivi trois fois pour la même «faute» pénalement, civilement et sur le plan disciplinaire (par l’Ordre des médecins ou par l’administration s’il est fonctionnaire).
Jusqu’où va la responsabilité du médecin, comment s’assurer que le patient est informé, quelle est la valeur du certificat médical initial (CMI) et de l’expertise ? Comment évaluer une incapacité permanente partielle (IPP) devant une fonction double organe, comment peut-on utiliser des produits hors autorisation sur le marché ? Autant de questions auxquelles il faut répondre grâce à une collaboration entre juristes, médecins-légistes et ophtalmologistes. «Il est indispensable que le patient reçoive une information aussi complète que possible sur son état et sur son traitement et qu’il donne par écrit son consentement éclairé dont l’ophtalmologiste conservera une trace», indique le Pr Matri.
Et de poursuivre : «Bien qu’aucune loi n’ait réglementé le certificat médical initial (CMI), celui-ci constitue une pièce indispensable à grande valeur juridique. Il sert notamment de preuve aussi bien en matière pénale qu’en matière civile. Bien plus souvent, il constitue la base de l’évaluation des dommages. C’est pour ces raisons que le CMI doit être soigneusement rédigé». Le Pr Matri a souligné l’importance de l’expertise et du barème indicatif d’invalidité permanente consécutive aux séquelles des accidents du travail et des maladies professionnelles ainsi que le barème d’évaluation médico-légale des incapacités permanentes de victimes d’accidents de la circulation.
F. RASSAA
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