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Revue de presse

Le cancer en Tunisie : 9000 nouveaux cas par an

Le Quotidien Tunisie | Tunisie | 13/12/2007

Malgré les efforts de recherche scientifique et médicale, le mystère du cancer n'est pas encore élucidé. 9000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année en Tunisie. La santé publique dépense 27 millions de dinars pour la prise en charge des cancers. Entre-temps, le mal continue à proliférer et des milliers de gens ne cessent d'en souffrir. En dépit des différents efforts déployés en vue de palier la propagation du cancer auprès des Tunisiens, cette maladie "mystérieuse" n'a pas cessé de gagner du terrain. Ce qui lui vaut la troisième place parmi les principales causes de mortalité dans nos murs.

En effet, et malgré la vulgarisation, la pathologie, revêt toujours une certaine forme de tabou, non pas en tant que maladie honteuse comme ce serait le cas pour le Sida, mais en tant que maladie fatale qui laisse peu de chances de survie aux patients. Et c'est justement son côté redouté qui hante la plupart de nos concitoyens et fait qu'ils évitent d'en parler.

Un mal innommable !

La "mauvaise" maladie est l'un des termes inventés par notre société pour désigner le cancer. Car bon nombre de Tunisiens évitent par tous les moyens d'aborder cette maladie désastreuse à leur avis. Elle fait tellement souffrir… Elle est si apte à les surprendre et leur enlever des personnes qui leur sont très chères… Elle se développe souvent si rapidement et vient à bout de l'un de leurs proches… elle est tellement peu scrupuleuse… qu'ils la haïssent du fond de leur cœur et réagissent par un évitement adéquat qui leur permet de ne pas la nommer et de lui attribuer toutes les horreurs possibles et imaginables. A vrai dire, le commun des mortels dirait qu'ils ont tout à fait raison.

En termes de chiffres, le cancer gagne du terrain. En Tunisie, 9000 nouveaux cas de cancéreux sont enregistrés chaque année. La palme revient ainsi au cancer du poumon qui reste essentiellement masculin par excellence dans nos murs et touche 22,1% du total des malades. Quant aux femmes, c'est le cancer du sein qui continue à faire des siennes, touchant 27,8% des cancéreuses.

Pour ce qui est en effet, des types de cancer les plus répandus chez les hommes, le cancer du poumon est suivi par ceux de la vessie (10,3%), de la prostate (6,2%), de l'estomac (5,1%), du larynx (5,1%) et du colon (3%).

Pour ce qui est des femmes, le cancer du sein est suivi par ceux du col de l'utérus (6,1%), de la peau (5,6%), de l'ovaire (4,1%), de l'estomac (4%) et du colon (3,9%).

Ces chiffres ont été révélés par le registre des cancers du Nord de la Tunisie qui regroupe les 4 gouvernorats du Grand Tunis ainsi que les gouvernorats de Bizerte, Béja, Jendouba, Nabeul, Zaghouan, Siliana et Le Kef.

D'après les spécialistes tunisiens en oncologie, l'âge du diagnostic du cancer est plus élevé chez l'homme que chez la femme. Aussi, le cancer est-il diagnostiqué chez les hommes à une moyenne d'âge de 58,5 ans alors que les femmes découvrent généralement leurs cancers vers l'âge de 52,4 ans. De ce fait, les médecins soulignent que 28,8% des cas de cancers féminins sont diagnostiqués chez des femmes âgées de moins de 40 ans.

Cet état des lieux dénote d'une situation bien particulière. Cela suppose que la Tunisie peut être considérée comme étant un pays protégé par rapport aux pays industrialisés où le cancer est très souvent synonyme de jeunes patients. Ou alors, la Tunisie recense plutôt un retard en matière de diagnostic précoce.

Cap sur le diagnostic précoce

Il va sans dire que le diagnostic précoce est la clé d'un traitement efficace. Certes, les cancers du sein ou du col de l'utérus figurent parmi les principaux types curables. Mais le facteur temps reste primordial dans cette maladie. En ce sens que plus la tumeur est découverte assez tôt, plus les pronostics seront prometteurs. C'est pourquoi le centre de l'Office National de la Famille et de la Population (ONFP) de l'Ariana a lancé un programme de dépistage précoce du cancer du sein dans la région en question. D'une part, cette campagne tous azimuts, entamée depuis presque 3 ans, permet au centre de regrouper des chiffres révélateurs sur la prévalence. Et d'une autre part, il s'agit d'une mobilisation de femmes de ce gouvernorat en vue de les inciter à acquérir le réflexe de la mammographie. Selon les premiers résultats annoncés par l'ONFP l'année dernière, le processus est fort prometteur. Il suffit de faire un détour du côté de cette unité pour réaliser le nombre de nos concitoyennes qui sont de plus en plus conscientes quant à l'importance du diagnostic infra-centimétrique.

Le dépistage précoce est également valable pour le cancer du col de l'utérus. Ce dernier est en passe de connaître un véritable boom à cause de la précocité sexuelle doublée de la multiplicité des partenaires et des IVG répétitives répandues dans le milieu des jeunes. Pour parer à ce fléau, un programme national a été mis en place aussi pour inciter les femmes à faire un simple frottis ô combien important.

Mais l'espoir incontestable à ce titre est sans doute le vaccin anti-cancer du col de l'utérus. Mis au point par un laboratoire pharmaceutique français, ce vaccin est recombinant quadrivalent contre les types 6, 11, 16 et 18 du papillomavirus humain. En France par exemple, il cible actuellement les jeunes filles afin de les prémunir contre cette forme de cancer.

Il importe de signaler que la prise en charge du cancer en Tunisie, comme dans d'autres pays, coûte excessivement cher. Ainsi, les dépenses relatives à cette maladie s'élèvent à 27 millions de dinars dont 15 millions de dinars sont accaparés par la chimiothérapie.

Maryem Kada

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