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Le Quotidien Tunisie | Tunisie | 15/11/2007
Lors de la conférence de presse organisée par le laboratoire pharmaceutique Sanofi-Aventis à la veille de la Journée mondiale du diabète, les différents spécialistes ayant pris part à la manifestation ont affiché leur inquiétude quant à l’expansion de la maladie. Ces chiffres tout récents, annoncés par le Dr Chokri Jeribi, directeur médical du laboratoire, sont très alarmants. Et le Dr Néjib Ben Abdallah, président de la Société Tunisienne d’Endocrinologie, le Dr Ahmed Ghattas, président de l’Association Tunisienne des Diabétiques et le Dr Habiba Ben Romdhane de l’Institut de Santé Publique, de tirer la sonnette d’alarme et de souligner la gravité de cet état des lieux qui représente une véritable urgence de santé publique.
Il va sans dire que la prévalence de cette maladie chronique est en train de gagner du terrain à une vitesse vertigineuse. Ce rythme est aussi valable pour le diabète des adultes que pour celui des jeunes. Le thème de la Journée mondiale 2007, le diabète de l’enfant et l’adolescent, tombe ainsi à point nommé pour mettre en exergue une situation inquiétante en Tunisie. Certes, il importe de dissocier entre le diabète de l’enfant de type 1 qui est génétique et héréditaire et le diabète de type 2 qui touche les ados et les jeunes. Mais, dans les deux cas de figure, les chiffres ne sont en aucun cas rassurants. Les spécialistes présents à la conférence de presse ont affirmé qu’environ 10% des diabétiques sont de jeunes gens. Pour ce qui est du type1, le facteur héréditaire est tout de suite mis à l’index alors que le type2 est synonyme d’un comportement défaillant qui remet en question le mode de vie actuel. Il est plus qu’évident que les ados et les jeunes bougent peu et préfèrent se cloîtrer devant le petit écran, les jeux vidéo ou l’ordinateur en se goinfrant à longueur de temps. Cette sédentarité doublée d’une alimentation non hygiénique est le mal par excellence !
Ce qui est encore plus grave, c’est que la prévalence du diabète est calquée sur celle de l’obésité. Cette dernière étant un problème de santé de plus en plus fréquent chez les enfants, elle explique entre autres causes, l’augmentation du nombre de jeunes diabétiques. « On parle désormais de « diabésité », a précisé le Dr Ben Abdallah. Ce duo dramatique pour la santé, est également une conséquence des conflits familiaux. Il s’est avéré que nombreux sont les enfants issus de couples divorcés qui deviennent obèses et diabétiques. Cette transition épidémiologique qui caractérise la Tunisie, n’est pas sans attirer l’attention du corps médical qui s’évertue à promouvoir l’hygiène de vie et les réflexes de prévention.
Selon le Dr Ben Romdhane, la maladie du diabète, ou la maladie cardiovasculaire d’après la plupart des spécialistes, coûte cher à la santé publique et à la communauté nationale. « Qui n’a pas de diabétique dans sa famille ?», s’est-elle interrogée. Presque personne puisque la pathologie touche petits et grands. Et de citer une enquête réalisée en 2006 auprès de 8000 personnes âgées de 35 ans qui a révélé que 10% de la population générale est diabétique. « C’est énorme », a-t-elle ajouté.
A ce propos, la spécialiste a souligné les grandes disparités constatées entre les régions. Ainsi, les districts de Tunis et du Centre-Est enregistrent 12 à 13% de ces diabétiques contre 5% dans le district du Nord-Ouest et du Centre-Ouest. A cet effet, le Dr Ben Romdhane a insisté sur le défi de la réduction de l’impact du diabète. Pour réaliser cet objectif, elle a mis l’accent sur l’importance d’une activité physique régulière, ne serait ce qu’une marche quotidienne, ainsi qu’une alimentation privilégiant les fruits et les légumes.
Décidément, le diabète qui ronge la santé dans le silence, n’est pas en passe de perdre du terrain dans nos murs à défaut d’un effort national conséquent. Il s’agit d’une véritable cause qui doit mobiliser le secteur public et privé afin de prévenir la population. Jeunes et moins jeunes sont de plus en plus concernés par cette maladie chronique dont la prévalence est accélérée par le rythme de vie actuel qui se résume au trio du mal, le stress, la sédentarité et la malbouffe.
Maryem KADA
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