Ce sujet revêt d’autant plus d’importance que la maladie nécessite une prise en charge et un suivi adéquats du patient, en veillant à ne pas l’isoler et à le maintenir dans son environnement familial et social.
La célébration de cette journée par notre pays constitue l’occasion de renforcer le rôle des médecins de la santé publique dans la prise en charge et le traitement de la schizophrénie. Cette maladie, qui est une pathologie mentale qui se manifeste par une modification profonde de la personnalité du sujet ainsi que par une perte de la réalité, atteint 1% de la population, touchant de façon égale filles et garçons âgés entre 16 et 25 ans. 10 à 13% des familles rencontrent de nombreuses difficultés financières et autres, découlant de la lourde prise en charge et de la perte d’autonomie de la personne atteinte de la maladie. Si la schizophrénie revêt différentes formes variant d’une personne à une autre, elle se caractérise par des traits communs qui se retrouvent chez toutes les personnes atteintes de la maladie, à savoir une perte de la capacité et de la sensibilité émotionnelle, une inhibition de l’activité mentale. Par ailleurs, la personne atteinte de la maladie est généralement en proie à des hallucinations et à des réactions irraisonnées. Les adolescents atteints de schizophrénie ont un comportement très particulier qui se caractérise par le repli sur soi et par la diminution de l’élan vital qui se traduit par un désintérêt pour tout ce qui l’entoure et tout ce qu’il fait conduisant à sa marginalisation inévitable. L’entourage du malade qui ne connaît pas bien la maladie attribue ces réactions à la « crise d’adolescence » et se trouve déstabilisé et impuissant devant le comportement de l’adolescent malade.

Seule une prise en charge adéquate sans l’isoler de son environnement permet au schizophrène de retrouver avec le temps un semblant de vie normale. Aujourd’hui, on ignore toujours les causes exactes qui entraînent l’apparition de la maladie. Le facteur génétique est mis en cause mais n’est pas le seul à être responsable de l’apparition de la pathologie. La consommation d’alcool ainsi que la prise de quelques drogues combinées à d’autres facteurs peuvent favoriser l’apparition de la schizophrénie. A l’échelle nationale, le ministère de la Santé publique a instauré une prise en charge conséquente de la maladie dans le cadre du programme national de la santé mentale qui a permis la création de services de la santé mentale dans les centres de soins de santé de base. Par ailleurs, outre le renforcement de la vulgarisation scientifique de la maladie et de la formation d’agents dans le domaine, afin de rapprocher les servies relatifs à la santé mentale des citoyens, le ministère a étendu ces services aux hôpitaux publics de Sousse, de Monastir, de Kairouan, de Mahdia et de Sfax.
Afin de célébrer comme il se doit cette journée mondiale, le ministère a élaboré un programme comportant diverses activités dont la réalisation d’une grande affiche qui sera diffusée dans les régions, l’organisation d’une journée portes ouvertes afin de répondre aux questions des personnes intéressées sur le sujet, la tenue d’une conférence sur la question qui réunira des psychologues, des psychiatres….

I. Haouari