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La presse | Tunisie | 16/01/2006
Le paysage médical en Tunisie a subi une profonde mue au cours des trois dernières décennies, induite par l’émergence d’une nouvelle catégorie d’établissements, à savoir les cliniques privées pluridisciplinaires. Des établissements qui ont contribué à améliorer la qualité des services apportés aux citoyens en matière de soins de santé.
Ceux qui auront osé se lancer dans l’aventure du privé et s’installer à leur propre compte, poussés par plusieurs raisons, sont pourtant peu nombreux au début de l’indépendance, comme nous le rappelle l’histoire de la médecine en Tunisie. C’est ainsi que l’on comptait jusqu’au début des années 80 une vingtaine de cliniques concentrées essentiellement dans la capitale et ayant une capacité totale de 796 lits.
Le bond qualitatif et quantitatif sera effectué entre 1988 et 2005, période pendant laquelle les établissements privés voient leur nombre tripler pour atteindre à la fin de l’année dernière le nombre de quatre-vingt quatre cliniques et une capacité de 2.429 lits d’hospitalisation. Ces cliniques sont seulement pluridisciplinaires, mais également dotées d’un plateau d’équipements ultramodernes et sophistiqués qui n’ont rien à envier à ceux des meilleures cliniques étrangères.
L’ouverture de ces établissements se fera dans un environnement juridique, social et économique propice à leur implantation. En effet, afin de promouvoir la complémentarité entre le secteur public et le secteur privé pour une diversification plus large des services et un meilleur accès des citoyens à des prestations de qualité, le gouvernement procédera, dès la fin des années quatre-vingt, à la mise en place du cadre juridique approprié qui permet de réglementer l’organisation du secteur de la médecine privée, incitant plusieurs particuliers à y investir. En effet, la loi n°91-63 du 29 juillet 1991 relative à l’organisation sanitaire consacre un titre entier aux établissements sanitaires privés dont la création et l’exploitation doivent être soumises au préalable à l’autorisation du ministère de la Santé publique. L’article 44 stipule notamment que l’autorisation d’exploitation, d’extension, de transformation ou de transfert d’un établissement sanitaire privé est accordée après présentation par le titulaire de l’accord de principe, d’un dossier définitif comprenant les documents dont la liste est fixée par le ministre de la Santé publique et après une inspection par les services compétents du ministère établissant la conformité de l’établissement aux conditions prévues par la législation et la réglementation en vigueur. Un décret adopté deux ans après et portant le n°93-1915 fixe quant à lui les structures et les spécialités ainsi que les normes en matière de locaux, de personnel et d’équipement. Ce décret établit notamment la capacité minimale de l’hôpital privé qui doit comporter cent lits devant être répartis sur l’ensemble des unités et les services obligatoires et facultatifs que doit intégrer un établissement sanitaire privé pluridisciplinaire. Ces services obligatoires sont notamment : le service des urgences, le service de médecine interne, le service de chirurgie, le service d’anesthésie-réanimation, le service de gynécologie obstétrique et le service d’imagerie médicale.
Un plateau technique ultramoderne
Les incitations mises en place, par ailleurs, à l’instar de l’exonération de certaines taxes pour ceux qui investissent dans le secteur de la médecine privée, boostent la part d’investissements dans le domaine qui dépasse même les prévisions des VIIIe et IXe plans, atteignant une valeur de 238,3 millions de dinars pendant les trois premières années du Xe plan contre 150 millions de dinars prévus. «Plusieurs facteurs ont contribué à la promotion du secteur privé. Outre les incitations mises en place, les universitaires ont été amenés à partir des années 90 à choisir entre rester dans la fonction publique ou s’installer dans le privé, obéissant au nouveau système du plein temps intégral qui a remplacé celui du plein temps aménagé, pratiqué avant les années 90», explique Dr Cherni, directeur au ministère de la Santé publique.
Par ailleurs et pour présenter des prestations de qualité, les établissements sanitaires privés ont été équipés d’un plateau d’équipements ultramodernes et sophistiqués destinés au diagnostic, au traitement de certaines maladies graves et utilisés dans certaines interventions chirurgicales et dont le nombre n’a cessé d’augmenter au cours des quatorze dernières années. On compte ainsi 54 appareils de scanner, 14 appareils de litotripsie, 4 bombes à cobalt, six équipements d’imagerie médicale (IMR), quatre équipements de scintigraphie, onze lasers Eximer, huit équipements pour l’hémodialyse et huit appareils pour le pontage cardiaque. Par ailleurs, les incitations mises en place à la faveur d’une politique d’encouragement du secteur privé visant à généraliser les prestations sur tout le territoire se sont traduites par l’absorption d’un grand nombre de médecins exerçant actuellement dans le secteur privé et qui sont au nombre de 4.641.
Des prestations répondant aux normes internationales
Pour une meilleure complémentarité entre le public et le privé destinée à améliorer l’offre médicale, notamment dans les régions, un partenariat a été établi, revêtant deux principales formes : des hôpitaux ont conclu des conventions avec des médecins spécialistes de libre pratique afin que ces derniers viennent renforcer les staffs des services, en donnant des consultations dans les établissements sanitaires publics deux ou trois fois par semaine. Tandis que, s’inscrivant dans une véritable optique de diversification de l’offre, des conventions ont été, en outre, conclues entre les caisses de sécurité sociale et certaines cliniques, permettant la prise en charge de patients pour certains examens (IRM, scanner) et actes chirurgicaux (chirurgie cardiovasculaire notamment).
De beaux jours se profilent pour le secteur de la médecine privée qui a mis le cap sur l’exportation de ses services, avec l’accueil en 2004 de 144.000 étrangers qui ont bénéficié de prestations de qualité répondant aux normes internationales. Aujourd’hui, tous les espoirs sont placés dans la réforme de l’assurance-maladie qui offrira une clientèle potentielle considérable à un secteur promis à un avenir prometteur.
I. Haouari
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