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Revue de presse

Aujourd’hui, Journée mondiale sans tabac

La presse | Tunisie | 31/05/2007

Le tabagisme, une menace sérieuse pour la santé publique Le tabac tue. En effet, son usage s’accompagne d’un risque de décès prématuré très élevé. Car ses implications sur la santé sont, à terme, dramatiques : le cancer du poumon est... 14 fois plus fréquent chez le fumeur que chez le non-fumeur; le tabac est pourvoyeur de maladies cardiovasculaires graves et 3 cas de bronchite chronique sur 4 lui sont imputables. Dans notre pays, chaque année, 5.000 à 6.000 personnes meurent à cause du tabac (estimation de l’Institut national de santé publique). Cette mortalité – évitable – explique la réduction de l’espérance de vie chez les fumeurs : ceux qui fument 1 paquet de cigarettes par jour à partir de l’âge de 20-25 ans perdent en moyenne 6 années de leur vie !

Le tabac est l’un des principaux vecteurs de la transition épidémiologique que connaît notre pays aujourd’hui. En effet, les maladies causées par les microbes cèdent le pas à d’autres types de maladies telles que les cancers, les maladies cardiovasculaires, l’obésité, le diabète, l’hypertension artérielle dont l’expression est soit électivement imputable au tabac (le cancer du poumon), soit que le tabac y joue un rôle de cofacteur (le tabac aggrave l’effet de l’obésité, de l’hypertension artérielle, du diabète et concourt par conséquent à l’installation de maladies cardiovasculaires).

Que faire pour endiguer le fléau du tabagisme dans notre pays ? Dans une étude qualitative que nous avons menée avec des groupes d’écoliers âgés de 11-12 ans, en 2005, il ressort que, d’après ces enfants, l’une des principales motivations ouvrant une voie royale à la prise de la première cigarette et à l’acquisition de l’habitude tabagique est la pression sociale considérable en faveur du tabac «Tout le monde fume... La cigarette est devenue indispensable !». C’est en ces termes qu’une élève a exprimé son vécu du tabagisme à la faveur des discussions collectives.

Aussi les écoliers nous éclairent-ils le chemin afin de prévenir le tabagisme et ses effets dévastateurs : tout le monde fume, cette appréciation des choses reflète une réalité épidémiologique incontestable. En effet, plusieurs études tunisiennes montrent qu’à partir de l’âge de 17-20 ans chez les Tunisiens de sexe masculin, 1 sur 2 est fumeur. Par ailleurs, force est de constater que le nombre de Tunisiennes fumeuses ne cesse de croître. Le premier contact avec la cigarette se produit généralement vers l’âge de 12-14 ans.

La lutte antitabagique doit prendre en compte ces données : elle doit donc concerner... quasiment toutes les franges de la société en se fixant pour chaque population des objectifs pertinents (exemple : pour les jeunes, l’objectif sera de dissuader les enfants de commencer à fumer ou, le cas échéant, reculer le plus possible l’âge auquel ceux-ci accèdent au tabac) et, pour être efficace, elle se doit de combiner plusieurs méthodes de travail et diverses mesures de restriction du tabagisme.

Le combat contre la toxicomanie du tabagisme doit s’articuler sur essentiellement deux axes qu’il faut combiner :

  • Le travail d’information et de sensibilisation sur les effets nocifs du tabac qui se déroule dans les écoles, les collèges et les lycées (au sein des clubs de santé), en milieu universitaire ainsi qu’auprès d’autres populations-cible (exemple : les femmes par le truchement d’associations et d’organisations non gouvernementales telles que le Crédif et l’Unft) doit être renforcé: les médecins scolaires et autres éducateurs sanitaires (membres d’associations à caractère scientifique actives dans le domaine de la lutte antitabagique et dont les efforts sont à saluer) devraient mieux adapter les outils pédagogiques employés ainsi que l’argumentaire proposé aux divers publics-cible.
  • Le dispositif législatif et réglementaire tunisien, dont nous dirons qu’il est en avance par rapport à bien d’autres pays, est à mettre à l’ordre du jour.
    La loi du 23 février 1998, que nous n’allons pas détailler ici, interdit la publicité par affichage et dans quasiment tous les médias. Cette interdiction est respectée. Par ailleurs, un décret afférent à cette même loi vient préciser les lieux affectés à l’usage collectif et dans lesquels il est interdit de fumer. Comme dans tous les pays, pour que ces restrictions soient appliquées, il semble qu’elles doivent être acceptées et approuvées par la société en général. Le citoyen lui-même et toute la société civile doivent prendre conscience de l’urgence de l’application de cette loi, 10 ans après sa promulgation.
    L’on pourra procéder d’abord à l’affichage de cette interdiction de fumer, en mentionnant la loi concernée dans tous les lieux publics prévus par ladite loi. Cet affichage, en soi, participera d’un travail de sensibilisation du public, fumeur et non fumeur, qui fréquente ces lieux où il est interdit de fumer. L’on pourra appliquer la loi d’une manière progressive en commençant par deux ou trois lieux publics et en élargissant, à terme, l’interdiction aux autres lieux prévus par la loi.

Autre recommandation, mais sur un autre registre, celui de la protection des non-fumeurs. Les cafés et autres buvettes, dont on peut dire qu’ils ont tous pignon sur rue de par leur concentration et de par leur niveau de fréquentation, ne sont pas des lieux où il est interdit de fumer. Mais dans beaucoup d’entre eux, le tabagisme passif est ravageur : les non-fumeurs aspirent la fumée dégagée par les cigarettes, les narguilés et celle expirée par les fumeurs. Or le cahier des charges inhérent à ces établissements — publié dans le JORT n° 75 en date du 17 décembre 2004 — prévoit dans l’article 15 l’obligation pour les exploitants de ce genre d’établissement à usage collectif de les équiper d’un «nombre suffisant d’aspirateurs de fumée et des odeurs.» Dans certains de ces établissements et au gré des périodes, les clients sont littéralement embrumés par la fumée de tabac. Il faudrait d’abord lever le flou de cet article en fixant une norme qui précise la qualité (puissance) et le nombre d’aspirateurs à installer par cube d’air. Par ailleurs, un travail de suivi inopiné devrait être fait par les équipes compétentes des municipalités (techniciens d’hygiène) aux fins de contrôler la qualité des aspirateurs d’air, l’adéquation de leur nombre au cubage d’air du local et leur bonne fonctionnalité.

La menace posée par le tabagisme pour la santé publique dans notre pays est sérieuse. Les prévisions de mortalité montrent que dans 15, 20, 30 ans, le nombre de nos concitoyens qui décéderont à cause du tabac sera assez considérable. Les dépenses de soins pour les maladies engendrées par le tabac ne cesseront d’augmenter; elles seront supportées par les caisses de l’Etat, autant dire par le citoyen, principalement le non-fumeur car… il vit plus longtemps.
Certains pays, notamment occidentaux, ont réussi à maîtriser le fléau du tabagisme. Il n’y a pas de raison de ne pas réussir en Tunisie.

Dr Ahmed BEN MAHMOUD
(Direction régionale de la santé publique de Ben Arous)

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