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La presse | Tunisie | 20/05/2007
Lors des 8e Assises internationales en santé et sécurité
au travail, axées, cette fois-ci sur la santé mentale et les conditions
au travail, Dr Mounira Nabli, responsable auprès de la direction des
soins et de santé de base, a mis l’accent sur les étapes
franchies en matière de prévention et de traitement du problème
de la progression des maladies mentales.
En effet, les troubles mentaux, dont les effets vont jusqu’à la
morbidité, sont assez importants. «La morbidité, due aux
troubles mentaux est en nette progression et les conséquences sociales
et économiques sont lourdes», affirme Dr Nabli.
La mise en place d’un programme national de la santé mentale, en
1990, est venue répondre à des nécessités insistantes,
telles que la réduction de la prévalence des troubles mentaux,
l’amélioration de la prise en charge des maladies mentales aux
différents niveaux de soins, ainsi que la promotion de la bonne santé
mentale.
Pour y parvenir, il fallait avant toute chose, vaincre la mentalité régnante qui prédestine le malade mental à la stigmatisation et à l’exclusion. Pour ce, une stratégie intégrale pour la santé mentale a été instaurée, basée sur plusieurs principes. La révision du texte législatif relatif à la santé mentale, daté du 9 avril 1953, et l’instauration de la loi datée du 3 août 1992 constituent une réforme législative importante à même de protéger les personnes souffrant de troubles et de pathologies mentales et de confirmer leur droit aux soins et aux traitements tout en sauvegardant leur dignité en tant qu’êtres humains.
A partir de là, les efforts se sont conjugués afin de rapprocher
les soins relatifs à la santé mentale et améliorer l’orientation-recours
et la prise en charge. La sectorisation ou «la répartition des
gouvernorats en 14 secteurs, rattaché chacun à un service universitaire
de psychiatrie» a permis l’organisation des services de soins des
maladies mentales à travers les régions.
Parallèlement, l’intérêt a été focalisé
sur la formation du cadre médical et paramédical spécialisé
par le biais, notamment, de stages hospitaliers, ainsi que des séminaires
interrégionaux afin d’assurer, comme elle se doit, l’assistance
psychiatrique. Notons, par ailleurs, qu’un comité national de santé
mentale a été créé en 1992. Ce comité, formé
de représentants du ministère de la Santé publique, des
organismes et des associations concernées a pour principale mission de
donner un avis sur les réalisations, de repérer les lacunes à
combler et d’en proposer les solutions.
Un intérêt pour la santé mentale
Certes, ces efforts traduisent l’intérêt accordé
à la santé mentale. Cependant, et selon les résultats du
rapport annuel de la direction des soins et de santé de base pour l’année
2006, la situation nécessite une plus grande persévérance,
notamment en matière de formation des spécialistes et de dépistage
précoce des maladies mentales.
En effet, et selon les données énoncées par Dr Nabli, «le
nombre des malades ayant été consulté dans des centres
de santé de base pour troubles mentaux est de 49.782 soit 14 % du total
des consultations. Le nombre des malades mentaux suivis en ambulatoire est de
60.300».
Ces chiffres résultent de toute une situation épidémiologique, cernée déjà en 1994/1995. Il y a dix ans, les études ont montré que la prévalence de l’incapacité mentale chez les enfants âgés de moins de 6 ans était de 1,4 % et que le retard mental, qui représentait 10,5 % de l’ensemble de l’incapacité était, dans 37 % des cas, profond, moyen dans 41 % des cas et léger pour 22 % des cas. L’incapacité mentale touchait, alors, 5 % des enfants âgés de plus de 6 ans. Pour les sujets âgés de 65 ans et plus, la prévalence de la dépression était de 17 %, celle de l’anxiété de 18,2 % et celle de la démence de 4,8 %. La proportion des consultations pour dépression en première ligne atteint les 28 % ; celle pour anxiété est de 20 %.
Renforcement du cadre médical spécialisé
Selon l’étude datée de 1994, le nombre des psychiatres est de 180, soit 1 pour 80 000 habitants, dont 60 % exerçant dans le secteur privé et 40 % dans le public. Le cadre médical spécialisé en psychiatrie fait l’objet d’un renforcement permanent. Le rapport annuel actuel indique que le secteur sera consolidé par la formation de 400 médecins spécialistes en psychiatrie, de 200 paramédicaux, de 50 psychologues et d’une centaine d’assistantes sociales. 150 visites de supervision ont été réalisées en 2006, et ce, à l’échelle nationale. Toutefois, plusieurs difficultés persistent, empêchant le secteur psychiatrique de répondre au mieux aux besoins des malades.
L’inadaptation de la formation de base du personnel de santé, l’insuffisance de la formation continue mais aussi du nombre des médecins spécialistes freinent le processus. Pour remédier à cette situation, plusieurs perspectives sont en vue. Il importe de procéder à l’amélioration de la qualité des services de santé mentale aux différents niveaux de prise en charge, au développement d’un système d’information fiable sur la santé mentale, ainsi qu’au développement de partenariats efficaces entre les intervenants. Il importe, également, de promouvoir la recherche sur tous les aspects de santé mentale et d’évaluer, régulièrement, les retombées du programme.
Par ailleurs, l’on prévoit la mise en place d’une stratégie de prévention des comportements à risques afin que la prise en charge soit, désormais, précoce.
Pour ce qui est de la sectorisation, elle fera l’objet d’une révision approfondie qui touchera les principaux intervenants à savoir le chef du secteur, le médecin référant, les médecins coordinateurs régionaux et les directions régionales.
D. Ben Salem
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