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La presse | Tunisie | 12/03/2022
Dans un stade terminal, le recours à la dialyse ou à la transplantation rénale demeure indispensable. Dans la médecine actuelle, il n’y a pas d’autres choix thérapeutiques.
« En Tunisie, 12 mille cas de patients en dialyse jusqu’à décembre dernier, quelque 2 mille transplantations rénales et plusieurs personnes atteintes d’insuffisance rénale chronique figurent encore sur la liste d’attente pour bénéficier d’une greffe de rein », recense-t-on, en célébrant, ces jours-ci, la Journée mondiale du rein, dans sa 17e édition. Ces chiffres en disent long sur l’incidence d’une telle maladie que les néphrologues ont souvent qualifiée de silencieuse et dont le diagnostic tardif multiplie les conséquences.
Mais, qu’en sait-on réellement ? Un tant soit peu ! D’où il importe d’en savoir plus. Mieux vaut prévenir que guérir. Toute prévention s’appuie nécessairement sur l’information, un volet capital dans le traitement. A quoi s’en tient, dans cette édition, la Société tunisienne de néphrologie, dialyse et transplantation rénale (Stndt). Elle a tenu, par la même occasion, au Snjt à Tunis, une conférence de presse pour tout dire sur l’insuffisance rénale, classée pathologie à haut risque. « Comblons les lacunes en matière de connaissances pour un meilleur traitement des maladies rénales », voilà le thème choisi pour cette année à l’échelle mondiale. Et c’est dans ce cadre qu’un large débat scientifique a été tenu. « Le premier objectif de cette journée est la sensibilisation du grand public aux maladies rénales », évoque Dr Kais Harzallah, professeur agrégé en néphrologie et ancien responsable de l’unité de greffe à l’hôpital militaire de Tunis. Il est aussi membre du bureau de la Stndt.
Parlons-en ainsi demeure, pour lui, un maître-mot. Car, fait-il remarquer, il s’agit d’une maladie silencieuse qui affecte le fonctionnement normal de nos reins. « Son diagnostic tardif peut avoir beaucoup de conséquences. Et dans nombre de cas, il pourrait, même, aboutir à la dialyse ou à la transplantation rénale », prévient Dr. Harzallah. Pourquoi arrive-t-on à un tel stade terminal ? Cela est dû, explique-t-il, à la présence de plusieurs facteurs dont particulièrement la sédentarité et la mauvaise alimentation. Marcher et savoir manger, c’est bon pour la santé, et ce, à titre préventif. « Les maladies qui provoquent l’insuffisance rénale chronique, actuellement, en Tunisie sont le diabète et l’hypertension artérielle… », indique-t-il. Les sujets à risque sont, le plus souvent, les diabétiques et les hypertendus. Mais, il y a aussi, d’après lui, les maladies héréditaires l’automédication, l’usage excessif des antibiotiques et des anti-inflammatoires, sans consulter son médecin.
Au-delà, même les infections urinaires pourraient à la longue causer une certaine perte au niveau des fonctions des reins. Dans un stade terminal, le recours à la dialyse ou à la transplantation rénale demeure, alors, obligatoire. En médecine actuelle, il n’y a pas d’autres solutions thérapeutiques.
Qu’entend-on par dialyse ? Dans le langage médical conventionnel, c’est une technique d’épuration du sang des déchets et de l’eau (ou toxines) accumulés en excès dans le corps. Soit un traitement de suppléance qui n’assure qu’incomplètement, et de manière artificielle, les fonctions d’épuration sanguine qu’effectuent en temps normal nos reins. Et pour vulgariser, la dialyse est nécessaire à la vie pour les insuffisants rénaux, sauf s’ils peuvent bénéficier d’une greffe rénale.
On évoque, ici, la transplantation comme ultime solution.
Toutefois, trop de patients sont encore sur la liste d’attente. « Jusqu’à la date de décembre 2019, il y a eu 2009 transplantations rénales dont 80% étaient à partir de donneurs vivants et 20 % de donneurs en état de mort encéphalique », témoigne le professeur Harzallah. Ce bilan n’est guère assez suffisant. Alors que nos néphrologues ont montré qu’il faudrait faire entre 4 et 5 mille transplantations, a-t-il encore révélé. Il y a toujours un hic, bien que la première transplantation rénale en Tunisie remonte à l’année 1986. Un demi-siècle déjà, nos hôpitaux ne sont pas assez développés pour satisfaire aux besoins des patients concernés. « De même, nos équipes de transplantation rénale en Tunisie ne répondent pas souvent aux attentes des patients en dialyse… », déplore-t-il. A ce niveau, il y aura, certes, beaucoup à faire.
Don d’organes, ça se discute ! Cette question a toujours buté sur des obstacles religieux. Certains l’imputent au manque de solidarité des Tunisiens. Ce n’est, en fait, que des alibis alimentés par des fatwas auxquelles incombent tous ces rejets. Don d’organe, don de vie est resté un slogan figé. D’où l’apport de la sensibilisation massive. Et pour cause. Pas mal d’actions sont organisées sur la maladie, de sa prévention et le besoin de donner pour sauver une vie. Tout un plan média est déjà mis en place de même qu’une campagne de communication lancée sur la Toile pour se ranger du côté des dialysés. Aujourd’hui, elle bat son plein devant les grandes surfaces dans les différentes régions du pays, accompagnée d’une série de consultations gratuites réalisées sur la maladie. Du reste, la greffe de rein a de plus en plus besoin de courage et de motivation.
Kamel FERCHICHI
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