Ce constat, énoncé par le Pr Noureddine Ellouz, directeur de l’unité de traitement de signal à l’Enit, reflète l’intérêt que portent les jeunes scientifiques à la recherche et à l’innovation en termes de technologies médicales. Les deuxièmes journées des technologies médicales représentent une rencontre périodique qu’organise l’Institut supérieur des technologies médicales de Tunis en vue de présenter l’état des lieux en matière de technologies médicales.
Cette rencontre permet, par ailleurs, aux jeunes chercheurs de mettre en lumière leurs travaux. Elle constitue, entre autres, une occasion pour les industriels et les médecins d’être au diapason des travaux de recherche qui se développent au sein des institutions universitaires, notamment ceux axés au domaine biomédical qui connaît une évolution fascinante grâce au progrès électronique et informatique.

Les deuxièmes journées des technologies médicales ont débuté jeudi 3 mai et se sont poursuivies jusqu’au 5, à la Cité des sciences de Tunis. Une grande panoplie de spécialistes, tant tunisiens que français, ont animé ces journées, traitant ainsi de plusieurs thèmes d’une importance et d’une actualité confirmées.
La première séance de la première journée a été focalisée sur deux sujets principaux, à savoir le traitement du signal et les applications aux signes biomédicaux, ainsi que la cyclo-stationnarité dans un signal biologique.

Le premier exposé, présenté par le Pr Noureddine Ellouz, a traité, dans les détails des éléments de traitement du signal, de l’analyse dite spectrale, ainsi que de l’analyse multi-résolutions. Il a également focalisé, sur les applications aux signaux, ainsi qu’aux images biomédicales.
Le signal étant le support d’information imagée ou sous forme de séquence, il est la source, permettant aux spécialistes et aux médecins d’extraire l’information biomédicale, de la mettre sous l’analyse afin d’en tirer les conclusions et d’établir le diagnostic.
Le traitement du signal biomédical nécessite un travail minutieux permettant de clarifier le signal au maximum afin d’obtenir une information précise. Le bruit, ainsi que le système utilisé peuvent embrouiller le signal. Le scalogramme, utilisé pour des chirps linéaires ou hyperboliques, donne une information moins nette que le spectogramme.

Le bruit embrouille les courbes et diminue leur précision. Pour minimiser cette imperfection, les spécialistes sont amenés à utiliser des techniques scientifiques leur permettant d’obtenir le meilleur résultat possible.

La cyclo-stationnarité dans un signal biologique fait l’objet de l’étude que mène Dr Didier Gamet, maître de conférences à l’Université de technologie de Compiègne, en France. Il s’agit, en effet, d’étudier les signaux électo-physiologiques et leurs impacts sur l’activité électrique cellulaire et celle, tissulaire. «L’étude de la cyclo-stationnarité, c’est l’étude de l’énergie du signal et de la quantification de la rythmicité», indique le Dr Gamet.
Ce travail comprend plusieurs volets, notamment la stimulation électrique ou mécanique, l’aspect temporel et la variation d’amplitude selon les conditions données, l’analyse spectrale qui tient compte des variations de l’énergie selon la fréquence, du calcul de la surface du spectre et du calcul du paramètre, ainsi que de l’étude de la périodicité.

Adapter les équipements aux critères de qualité

Le programme de la matinée du 3 mai a compris également des communications libres traitant des équipements médicaux et du contrôle de qualité. «La contribution au contrôle de qualité dans les services tunisiens d’imagerie médicale» est axée sur deux machines d’une grande importance, à savoir, l’IRM et les gammas caméras. Elle consiste en la «réalisation, pour l’IRM de deux fantômes en matériaux non magnétiques, remplis avec des solutions de sulfate de cuivre. Pour gamma caméras, les fantômes sont soit des sandwichs de plexiglaces et de plomb pour les caméras planaires, soit des récipients de formes variables pour les caméras tomographiques».

Le design et la réalisation d’une prothèse modulaire du genou doit répondre à bon nombre de critères, tels que «le bien-être, la marche harmonieuse, l’absence ou du moins la diminution des points douloureux ou de la gêne ressentie par le mutilé». Le genou polycentrique est une prothèse, basée sur plusieurs axes de rotation, permettant ainsi à la personne mutilée d’une jambe de bénéficier à la fois de la stabilité et de la flexibilité nécessaires aux mouvements.
Pour ce qui est des prothèses des mains, elles permettent aux victimes des accidents de travail, qui provoquent 150 amputés par an, de reprendre l’activité quasi normale de leur main mutilée. L’enjeu étant de garantir à la fois la fiabilité des mouvements des doigts tout en assurant un aspect esthétique le plus naturel possible. Le type de prothèse varie, en effet, suivant le degré même de l’amputation. Une prothèse sans manchon au-dessus du coude, par exemple, est préconisée en cas d’amputation de poignet.

D.B.S.