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Revue de presse

Déficit d’organes ou problèmes de communication ?

La presse | Tunisie | 06/05/2007

Il existe bel et bien un déficit d’organes à greffer afin de sauver la vie de milliers de nos concitoyens en danger. Mais le problème ne réside pas, à notre humble avis, tant dans le manque de donneurs que dans des choix de communication non judicieux qui se sont greffés sur des dispositions légales comportant une certaine contradiction. Pire, l’acharnement médiatique, du reste très coûteux (dans tous les sens du terme), né, ces dernières années, autour du problème n’a eu, hélas, pour résultat que de créer et renforcer les résistances auprès des donneurs potentiels, qui, phénomène connu par les spécialistes, affirment généralement être convaincus de la noblesse de la cause mais restent passifs.

C’est-à-dire conscients de l’importance de se déclarer donneur mais ne font rien pour le consigner noir sur blanc sur leur carte d’identité nationale comme le permet la loi n° 99-18 du 1er mai 1999.
Les médias, il faut le préciser ici, n’ont fait que leur travail et de là ont fidèlement transmis le malaise ressenti par les parties en charge du dossier. Malaise légitime mais qui n’aurait pas dû être transformé en message central, car l’«effet boomerang» est là à guetter ce genre d’attitude.

Des centaines d’articles de presse et des dizaines d’émissions radio et télé, ainsi que des dizaines de conférences et de rencontres ont, en effet, participé à ancrer cette communication bourrée d’angoisse, d’hésitation et de défaitisme.
Pour caricaturer, même si le sujet est très sérieux, disons que la communication a été conduite comme si le citoyen disposait d’un couffin rempli d’organes, pourtant, et tel un enfant gâté, il refuse encore d’en donner à ceux qui en ont besoin.
La question est par contre très complexe, fait appel à des convictions profondes où se mélangent perceptions sociales, philosophie de la vie, celle de la mort, considérations personnelles intimes et le cortège des peurs.

Doutes, hésitations, scrupules, etc. Elle se déroule en plus, et c’est très important, sur le terrain des éventualités, des supputations et des scénarios imaginaires.
Cet acharnement communicationnel, conduit tambour battant, sans planification aucune, par des spécialistes dont la plupart ne sont pas spécialisés en communication, a eu pour effet de créer hélas un nouveau problème car construit, toujours à notre humble avis, à partir de choix non judicieux. Explications.

Primo : on ne doit pas communiquer massivement sur un sujet aussi complexe et délicat sans avoir bien planifié les activités y afférentes, c’est-à-dire sans avoir au préalable bien défini le problème, bien étudié les perceptions, croyances, motivations et attitudes qui le sous-tendent, bien segmenté les publics-cibles, bien adapté les messages à ces segments, bien étudié et choisi les canaux correspondants à chacun de ces segments, et surtout bien identifié les communicateurs pour chaque segment (ces derniers doivent être par ailleurs formés pour cette mission). La démarche marketing ici, nécessaire, a donc fait cruellement défaut.

Secundo : il est difficile d’aboutir à un comportement spécifique prédéfini, en l’occurrence «aller mentionner la qualité de donneur sur sa carte d’identité», en s’adressant d’abord à l’ensemble de la population et en se limitant ensuite au seul fait de communiquer par le verbe et le registre rationnel (le registre émotionnel est très timide ici). Des leaders sociaux doivent prendre à leur compte la cause en montrant qu’ils y ont effectivement adhéré (montrés en train de faire mentionner la qualité de donneur sur leur carte d’identité) et il s’agit de comprendre une fois pour toutes que l’on ne peut pas faire adopter un comportement aussi délicat et à chaque citoyen, d’une manière aussi automatique. Le temps est ici nécessaire pour la réussite de l’opération. De plus, les spécialistes l’on mis en exergue, les changements de comportement nécessitent parfois des comportements compensateurs, parfois des dispositions contraignantes, parfois même la perspective de sanctions. Or ces derniers points sont très subtils et parfois difficiles à clarifier dans le cas du don d’organes.
A peine peut-on invoquer par exemple un type de sanction très vague se résumant en l’idée suivante : «Ne pas se proposer donneur peut vous priver d’un avantage direct, la priorité, ou indirect, celui de devenir soi-même victime du déficit».

Tertio : à chaque opération de communication directe et ciblée, qui, rappelons-le, doit découler de l’effort de planification susmentionné, la possibilité immédiate de concrétiser la conviction acquise doit être offerte.
C’est-à-dire un stand pour se faire préparer la nouvelle carte d’identité avec la mention «donneur». Car à quoi ça sert de communiquer sur les vertus d’un produit sans le rendre immédiatement accessible au consommateur, en empruntant ici la démarche marketing.

Toutes ces remarques nous les avons pourtant formulées, sur ces mêmes colonnes, à la télé, et surtout à travers un travail critique dans le cadre d’une journée organisée par le Centre national de promotion de la transplantation d’organes et aussi au sein du comité de communication dudit établissement.
Quant à la loi n°91-22 du 25 mars 1991, relative au prélèvement et greffe d’organes humains, elle institue dans son article 3 le consentement implicite de principe de la personne dont le cadavre peut faire l’objet de prélèvements.

Elle affirme ainsi un droit pour la société, sauf en cas d’opposition légale dûment constatée durant la vie du défunt. Or, et dans le même article, elle conditionne ce droit par le consentement de la famille. Celle-ci est généralement affligée par la mort (qui doit être cérébrale avec le corps maintenu artificiellement en vie).
Sollicitée pour des actes aussi délicats dans ces circonstances difficiles (d’où la nouvelle loi de 1999 sus indiquée), elle réagit généralement par un refus, fruit de la réaction, d’ailleurs à comprendre.

Il s’agit donc de revoir cette contrainte et donner son plein pouvoir au consentement implicite de principe, tout en gardant bien sûr le second droit, celui du donneur, qui consiste en la possibilité de s’opposer de son vivant au prélèvement éventuel.
Seule cette opposition sera donc, ainsi, prise en considération, surtout qu’elle est prévue par la même loi avec les instruments adéquats (un registre national).
La communication sera alors inversée et nettement plus claire et plus efficace: «Celui qui désire s’opposer peut le faire librement et sans aucune crainte, mais perdra ainsi une occasion en or pour porter secours à autrui, pour faire du bien et pour faire acte de solidarité, de piété et d’humanisme».

Foued ALLANI

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