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La presse | Tunisie | 02/12/2021
Le Centre national pour la promotion de la transplantation d’organes (Cnpto) a organisé une journée de sensibilisation au don d’organes, placée sous le signe de « Don d’organes, don de vie ». Cette journée a été une occasion pour le grand public de prendre connaissance de l’évolution du don d’organes en Tunisie, du nombre de personnes qui nécessitent une greffe d’organes, et ce, à travers des interventions de médecins qui étaient présents lors de cette journée….
La journée de sensibilisation au don d’organes organisée par le Cnpto, dimanche dernier, a permis à plusieurs personnes nécessitant une greffe d’organes de parler de leur vécu. Olfa, qui souffre depuis une trentaine d’années d’insuffisance rénale aiguë, a profité de cette occasion, pour parler des séances de dialyse qu’elle fait et qui représentent un véritable handicap au quotidien. Ces séances prennent du temps sur ses études, sa vie sociale… A travers son témoignage, cette femme a voulu passer un message pour encourager le don d’organes et l’évolution des mentalités sur cette question qui est encore taboue dans certaines familles.
Poursuivant sur la même lancée, Mouna, une autre femme souffrant également depuis une vingtaine d’année d’insuffisance rénale aiguë et qui est inscrite sur la liste d’attente d’une greffe de rein, s’est focalisée sur la souffrance des enfants qui ont besoin de don d’organe afin de pouvoir vivre une vie normale. Elle a, par ailleurs, précisé que cette culture n’est pas encore suffisamment enracinée chez les Tunisiens, mettant l’accent sur la nécessité de programmer des actions de sensibilisation afin d’encourager le don d’organes.
Quant au Dr Mohamed Hedi Fakraoui, responsable de la coordination et régulation au Cnpto, son exposé, intitulé «Transplantation d’organes en Tunisie : état des lieux, perspectives», dresse un état des lieux de la transplantation d’organes en Tunisie, et a permis d’apporter une définition précise de cette technique médicale de pointe et des types de donneurs d’organes (donneur vivant et donneur en état de mort céphalique) ainsi que des organes qui peuvent être greffés : cœur, foie, reins, pancréas, intestins et greffe de tissus (cornée, os, moelle)…
Afin de promouvoir le don d’organes en Tunisie, le médecin a noté que la stratégie consiste à encourager l’augmentation du nombre de transplantations d’organes, tout en respectant la législation, la transparence et l’équité en matière de répartition d’organes et les règles de la bonne pratique médicale.
Pour ce faire, il a précisé également que la mission du Centre national pour la promotion de la transplantation d’organes serait de promouvoir, informer et sensibiliser le public à cette question et d’informer sur les modalités pratiques de prélèvement, de conservation, de transport et de transplantation d’organes humains.
« Plus de 1.000 personnes font la dialyse. 30% d’entre elles nécessitent une transplantation rénale. 1.668 sont inscrits sur la liste d’attente nationale de 2021. 2.031 transplantations rénales ont été réalisées à partir de 377 donneurs décédés et 1.654 donneurs vivants. La transplantation à partir de donneurs vivants couvre moins de 20% des besoins », explique le médecin. Et de renchérir : « En ce qui concerne la transplantation hépatique en Tunisie, on précise que l’activité a démarré en 1998. Jusqu’au 31 décembre 2020, 56 transplantations hépatiques adultes et 13 transplantations hépatiques pédiatriques ont été réalisées. Pour la transplantation cardiaque en Tunisie, l’activité a démarré en 1993 et a été suspendue en 2005. Cette activité a repris en 2019. Deux transplantations cardiaques ont eu lieu respectivement en 2020 et en 2021. Pour la transplantation pulmonaire, nous avons enregistré une seule transplantation en 2013 à partir d’un donneur cadavérique et une en 2014 à partir de deux donneurs vivants. En 2021, nous avons enregistré deux cas pour lesquels des prélèvements multi-organes ont été réalisés ».
En ce qui concerne les obstacles relatifs au prélèvement d’organes en Tunisie, le médecin a énuméré lors de son intervention, les causes principales de ces obstacles, telles que les sous-déclarations de morts encéphaliques, l’opposition des familles, les doutes sur la position de la religion musulmane sur les dons d’organes….
« Des solutions existent ! Il faut, en effet, les encourager les citoyens et les inciter au don d’organes par des actions de sensibilisation, en impliquant la société civile », insiste le médecin au terme de son intervention.
Des activités culturelles et une compétition de dessin pour les jeunes ont clôturé la journée.
Hela SAYADI
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