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La presse | Tunisie | 16/10/2021
Depuis plus d’un demi-siècle, les robots font fantasmer l’humanité, et cela est encore vrai dans le domaine de la santé, d’autant que l’intelligence artificielle est depuis quelques années omniprésente dans les médias et dans plusieurs débats.
Par ailleurs, depuis notre enfance, on l’a tous vu dans les séries et les films : on imagine les robots faire des diagnostics d’une rare précision, au chevet des patients, assistant les médecins dans leurs tâches quotidiennes… Aujourd’hui, tout cela est sur le point de se transformer en une réalité, mais c’est une réalité qui menace l’avenir des médecins, toutes spécialités confondues. Donc, le verdict est sans appel ; dans un futur proche, il faut nous préparer à voir les robots envahir les hôpitaux. Mais ces derniers, ne peuvent-ils pas se tromper comme tout le monde ?
De l’avis de Imed Hanana, CIO Scet-Tunisie et président de l’Association tunisienne pour l’intelligence artificielle (Atia), nos radiologues, médecins généralistes et même spécialistes seront, dans un futur proche, au chômage à cause des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). A cet égard, il est plus que jamais nécessaire de faire une évaluation de notre système de santé qui agonise, perd de son lustre d’antan après avoir été la fierté des Tunisiens pendant des siècles. Il faut aussi finir avec ces longs discours et ces webconférences autour de la transformation digitale de ce secteur et passer à l’action.
« Aujourd’hui, beaucoup d’acteurs professionnels de la santé ne savent pas que les géants du numérique Gafam sont très en avance dans le domaine de la santé digitale en utilisant le numérique, les données, l’intelligence artificielle… pour proposer des solutions pour la médecine 4P : Prédictive, Préventive, Personnalisée et Participative. Nos acteurs professionnels de la santé ne savent pas aussi qu’il existe aujourd’hui beaucoup de solutions informatiques dotées d’une intelligence artificielle qui savent mieux faire qu’un radiologue ou qu’un médecin généraliste…On peut citer à titre d’exemple IBM Watson Health qui offre une expertise approfondie spécifique dans plusieurs secteurs dont la radiologie, la cardiologie, l’imagerie diagnostique, l’orthopédie… Pour toutes ces raisons, il est plus que jamais temps de passer à l’action pour mettre en place des actions concrètes », souligne-t-il.
Mais là encore, la Tunisie est dépassée par cette révolution numérique. A l’heure où la transformation digitale passe la vitesse supérieure, de longues files d’attente ont été observées toujours devant et au sein de nos établissements sanitaires, le report des rendez-vous présente un vrai casse-tête aux patients qui sont venus des quatre coins du pays, la rupture des médicaments monte la grogne sociale, le manque des moyens financiers et humains cause des actes de violence…
Mais pour rendre à César ce qui est à César, il faut préciser qu’il existe des initiatives privées, même si elles sont timides et encore vagues, qui essaient de développer des solutions digitales dans la santé avec leurs propres données de santé face à une administration des années 60 qui est “déconnectée”, comme s’il n’y avait rien autour d’elle et face à un silence absolu et incompréhensif qui règne depuis un bon moment.
D’après les professionnels du secteur, la situation en Tunisie est, aujourd’hui, très alarmante et inquiétante : les compétences des médecins tunisiens sont reconnues mondialement. Mais ici en Tunisie, qu’est-ce que l’Etat est en train de faire face à cet exode de nos compétences vers l’étranger ? C’est encore une fois la nonchalance, l’irresponsabilité, l’impunité… et l’ignorance des responsables politiques qui règnent dans le pays.
Il faut aussi préciser que dans ce domaine, la réglementation permet d’accélérer ce mouvement en imposant la digitalisation et donc la disponibilité de la data en grande quantité. Que seraient les GAFAM sans la loi américaine qui impose la digitalisation des dossiers médicaux depuis 2010 ? C’est pour ce faire qu’il faut créer un hub composé de professionnels en médecine et en technologie et fixer un projet qui traite un sujet important (réglementation, éthique, accès données de santé…). Ceci créera une synergie et une force qui peuvent pousser l’Etat à devenir agile… Il suffit de passer à l’action.
Meriem KHDIMALLAH
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