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La presse | Tunisie | 11/02/2021
Bien qu’ils n’aient pas fait l’objet d’essais à large échelle et qu’il n’existe pas de preuves cliniques sur leur efficacité, des antibiotiques et des anti-infectieux sont aujourd’hui prescrits par de nombreux médecins pour soigner les différentes formes du Covid-19
Depuis le début de l’épidémie liée au coronavirus, les cabinets des médecins généralistes ne désemplissent pas. Ces derniers voient défiler tous les jours des patients qui se plaignent de symptômes rappelant ceux du coronavirus : nez bouché, mal de gorge, toux sèche, fatigue et courbatures… Face à cette diversité de tableaux cliniques, les praticiens hésitent : faut-il ou non prescrire des antibiotiques aux patients présentant un syndrome grippal qui pourrait suspecter une contamination par le coronavirus ou les renvoyer chez eux en leur prescrivant un traitement symptomatique, en leur conseillant de rester confinés à la maison ?
Finalement, très peu de médecins optent pour la seconde solution, la majorité préférant, à titre préventif, prescrire des antibiotiques ou des anti-infectieux à leurs patients plutôt que d’inscrire du paracétamol sur une ordonnance. Bien que son efficacité thérapeutique sur les différentes formes du Covid-19 n’ait pas été prouvée scientifiquement, l’azithromycine, un anti-infectieux prescrit habituellement pour les infections respiratoires, figure aujourd’hui avec l’hydroxychloroquine dont les vertus ont été vantées par le Pr Raoult, en tête des médicaments préconisés comme traitement d’appoint pour soigner les malades testés positifs au Sars-Cov2.
Antibiotiques ou traitement symptomatique ?
Pour augmenter les chances de guérison, du zinc et des vitamines C et D sont généralement associés au traitement Covid-19. « Si l’azithromycine est administrée aujourd’hui à certains patients atteints du coronavirus en association avec d’autres médicaments, c’est parce que des médecins ont noté une évolution favorable de certaines formes graves en la prescrivant. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on a commencé à administrer ce médicament pour certaines formes du Covid-19 en l’adoptant comme protocole médical, sans que son efficacité n’ait pourtant été prouvée par des essais cliniques à large échelle », explique le professeur Habib Ghédira, pneumologue et membre de la commission scientifique de lutte contre le coronavirus.
Selon le spécialiste, qui privilégie, plutôt, la prescription d’un traitement symptomatique pour les formes légères (paracétamol, vitamine C…), prescrire de l’azithromycine ne présente pas de problème tant qu’il n’est pas associé à d’autres médicaments avec lesquels l’interaction pourrait constituer un risque pour la santé du malade. « Les personnes qui présentent un peu de fièvre, qui ont le nez qui coule ou qui ont de la toux peuvent prendre du paracétamol, un antitussif, du physiol… Si le malade ressent des difficultés respiratoires, il doit alors se rendre aux urgences pour savoir s’il est Covid ou pas et si sa positivité est prouvée, il sera hospitalisé et un traitement spécifique lui sera administré à base de corticoïdes, d’anticoagulants…
Tout dépendra du tableau clinique qu’il présente », poursuit le médecin.
Concentrateurs d’oxygène : un danger pour les personnes souffrant de maladies respiratoires liées au tabac
Par contre, pour le spécialiste, c’est le recours à tort et à travers et sans avis médical aux concentrateurs d’oxygène qui pose problème. En effet, par crainte de se retrouver sans oxygène en cas d’apparition de difficultés respiratoires dues à une éventuelle contamination par le coronavirus, plusieurs personnes se sont mises en quête de ces concentrateurs d’oxygène, en lançant des appels sur les réseaux sociaux. Or, selon le médecin, l’utilisation de ces derniers sans avis médical présenterait des risques graves pour les personnes souffrant de maladies respiratoires sévères liées au tabac.
Et la colchicine, nouvelle coqueluche des médecins qui croient avoir trouvé en elle le nouveau traitement miracle du Covid-19 ? « Il faut faire attention avec ce médicament. Il a un risque de toxicité élevé et peut être à l’origine d’effets secondaires graves surtout s’il est administré en association avec d’autres médicaments pour soigner des formes du Covid-19 », conclut le Pr Ghédira.
Imen Haouari
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