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La presse | Tunisie | 27/11/2020
La rupture de stock de certains médicaments, qui s’avèrent essentiels pour le traitement de certaines maladies chroniques, telles que le diabète, l’hypertension, les troubles psychologiques et autres, n’est pas sans effet néfaste sur la santé et la psychologie même du patient souffrant d’une maladie qui ne se traite obligatoirement que par l’administration d’un médicament à prendre durant toute la vie.
La pénurie de certains médicaments, la perturbation de distribution dans les pharmacies et officines, est causée par la crise sanitaire et par l’indisponibilité de certaines matières premières. Mais il n’y a pas que cela ! La situation financière et la crise que traverse la Pharmacie centrale y sont pour quelque chose !
Cette situation n’a d’ailleurs que des impacts négatifs sur la santé des malades pris en charge pour leurs maladies chroniques. Car ces derniers, qui n’arrivent pas à trouver leur traitement classique, sont obligés de se faire prescrire un médicament équivalent, par leurs médecins traitants. Il y a encore pire, car si pour certaines maladies, on arrive à trouver le substitut, pour d’autres les médicaments sont tout simplement introuvables ! Ce qui a pour effet d’affecter psychologiquement le malade qui angoisse à l’idée d’être privé de ses médicaments !
Nous avons notamment posé la question à certains professionnels de la santé, spécialisés dans le traitement des maladies chroniques et un médecin généraliste qui nous ont tous confirmé que le problème de la rupture de stock de certains médicaments a un impact négatif sur la psychologie du patient qui a souvent du mal à accepter que son médecin traitant remplace son traitement classique (à vie pour certains médicaments) par un traitement de substitution. Pour le diabète de type 2 par exemple, certains patients n’arrivent pas à s’adapter au nouveau traitement facilement ! « C’est un refus d’ordre psychologique ! certains patients rejettent le nouveau traitement », note le diabétologue K .Jallouli. Quant au traitement du diabète de type 1, on ne trouve pas d’équivalent ! Le patient est alors obligé de parcourir toutes les pharmacies dans l’espoir de trouver son traitement classique. Dans le cas contraire, il est contraint, dans une ultime alternative, de s’adresser à des groupes sur les réseaux sociaux, pour se procurer ses médicaments. Dans plusieurs autres cas, le médecin lui-même peut aussi dépanner son patient s’il en possède des échantillons. Pour notre généraliste qui travaille à l’hôpital régional de Gafsa, il nous a précisé que la pénurie touche plusieurs types de médicaments, dont notamment ceux de l’hypertension qui ne sont pas disponibles dans la pharmacie de l’hôpital.
Même si les patients trouvent l’équivalent du médicament dans les autres pharmacies, le même problème se pose : le patient accepte mal que ses médicaments, qui sont introuvables, soient remplacés par un traitement de substitution. Si, pour certaines maladies chroniques, des génériques ou des médicaments équivalents sont disponibles en cas de rupture de stock, il n’en est pas de même pour le traitement d’autres pathologies telles que les maladies mentales chroniques qui doivent être traitées par des psychotropes.
Notre spécialiste en santé mentale, Meriam Mehbouli, note que, pour certains médicaments, il n’y pas « de substitut », ce qui peut déstabiliser voire aggraver l’état de santé du malade qui souffre de troubles psychologiques. Quant aux génériques qui sont prescrits à la place des psychotropes que le médecin traitant a l’habitude de prescrire à son patient, ils peuvent générer des effets secondaires indésirables ou être tout simplement inefficaces à l’instar des médicaments homéopathiques. « Nous vivons actuellement une situation générale anxiogène, le patient peut ressentir en effet un syndrome de manque s’il arrête brusquement son traitement. Par contre, le recours aux médicaments homéopathiques en tant que substituant est en général inefficace », précise-t-elle. Ce problème pourra être un jour éventuellement résolu dès lors que le ministère de la Santé s’active actuellement à trouver une solution pour éponger les dettes de la Pharmacie centrale, auprès de ses fournisseurs. Le plus tôt sera le mieux afin de ne pas prolonger davantage le calvaire des personnes souffrant de maladies chroniques !
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