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Revue de presse

Interview de Hechmi Louzir, Directeur général de l’Institut Pasteur de Tunis : «Il y aura très bientôt un vaccin contre le coronavirus»

La presse | Tunisie | 11/04/2020

Personne ne se doutait, il y a à peine quelques mois qu’un virus microscopique ferait trembler la terre tout entière, provoquant une véritable hécatombe économique et sanitaire. Du jamais vu dans l’Histoire de l’Humanité. En un laps de temps record, ce virus a mis à genoux la mondialisation, ébranlant les théories des experts les plus aguerris, loin de se douter que les systèmes économiques les plus performants s’écrouleraient comme des châteaux de cartes au passage de cette tornade. Ils ne sont pas les seuls. Le virus à couronne a provoqué « stupeur et tremblements » au sein de la communauté scientifique internationale. Biologistes, infectiologues, pontes de la médecine, chercheurs… sont médusés par la force de frappe de ce virus qui tue en silence sans distinction de race, de sexe et de catégorie sociale. C’est une guerre sans merci qu’ils lui livrent aujourd’hui pour découvrir le traitement ou le vaccin qui pourrait stopper net son élan destructeur. En Tunisie, le directeur de l’Institut Pasteur de Tunis, Hechmi Louzir, a bien voulu nous en dire plus sur le SARS-CoV2. Interview

Je voudrais tout d’abord comprendre l’appellation SARS-CoV2 attribué au coronavirus. Pourquoi l’appelle-t-on ainsi ?

Le coronavirus est un virus de la même famille que le SRAS qui a provoqué en 2003 une épidémie en Chine qui s’est caractérisée par l’apparition d’une forme sévère d’infection pulmonaire chez près de 8.000 personnes. 800 personnes en sont mortes. Cette épidémie s’est subitement arrêtée la même année. Le coronavirus actuel, qui est à l’origine de la pandémie mondiale, présente une symptomatologie similaire à celle du SRAS 2003. C’est ce qui lui a valu son appellation SARS-CoV-2.

Quels sont les tests effectués pour le dépistage du coronavirus ?

Il existe deux types de tests utilisés pour le diagnostic du Covid-19. La technique PCR, basée sur un prélèvement naso-pharyngé à l’aide d’un écouvillon et qui permet de détecter la présence de l’ARN du virus. Les résultats des prélèvements prennent du temps, mais c’est un test qui est efficace pour dépister les cas suspects. C’est la technique qui est actuellement utilisée dans le cadre de la stratégie de dépistage orienté mise en œuvre par le ministère de la Santé. Il y a aussi ce qu’on appelle les tests sérologiques. Il en existe deux effectués pour dépister le Covid-19. Le premier consiste à rechercher les anticorps d’une personne qui a été au contact du virus. Ces anticorps apparaissent quelques jours après l’infection, parfois durant la phase aigue de la maladie. Il y a un autre test rapide qui, lui, permet de détecter les antigènes du SARS CoV 2 et qui peut être positif de façon précoce, mais sa sensibilité est inférieure à celle de la technique de référence qui reste la PCR en temps réel. Elle peut être utilisée pour détecter les cas suspects, les membres de leur entourage et tous ceux qui ont été en contact avec eux. C’est ce qu’on appelle le dépistage orienté.

N’est-il pas temps de passer aux tests sérologiques rapides d’autant plus qu’ils permettraient de détecter les porteurs asymptomatiques qui représentent, selon les statistiques, 80% de la population contaminée par le virus ?

La Tunisie prévoit d’importer 500.000 tests sérologiques rapides provenant de plusieurs pays. Ce sont des tests qui pourront éventuellement être accessibles et effectués dans des laboratoires privés à la demande de médecins de famille, de médecins de première ligne, … Il reste que l’utilisation de ces tests ne va pas se faire à tort et à travers, mais devra être définie dans le cadre d’une stratégie du ministère de la Santé qui permettra d’identifier la logistique qui va être mise en place, les populations et les régions qui vont être ciblées par ordre de priorité suivant des critères précis, le protocole qui va être mis en place… En attendant, on continuera à effectuer des tests PCR et les cas suspects peuvent se rendre directement dans les établissements hospitaliers dotés d’unités Covid pour se faire diagnostiquer. Quant aux tests sérologiques rapides, ils permettront de passer progressivement au dépistage massif.

Serait-il possible, selon vous, d’opter pour le dépistage aléatoire et massif en installant, à titre d’exemple, des laboratoires mobiles à proximité des lieux à forte affluence comme les marchés, les bureaux de poste… notamment à l’approche du mois de Ramadan ? Cela permettrait de recueillir les coordonnées des personnes dépistées et d’élaborer une base de données qui faciliterait la campagne de dépistage à l’échelle régionale et nationale…

Nous n’avons pas besoin, à ce stade de l’épidémie, de recourir au dépistage massif d’autant plus que cela requiert des moyens logistiques et financiers importants. Les pays qui l’ont fait avaient des milliers de cas contaminés et de décès. Ce n’est pas notre cas. Il faut, pour l’heure, continuer à cibler les cas suspects et ceux qui ont été à leur contact et au contact de leur entourage comme le fait actuellement le ministère de la Santé.

Deux jours auparavant, seuls cinq cas ont été testés positifs. Si un tel chiffre redonne espoir, cela n’occulte pas non plus la possibilité que certains prélèvements naso-pharyngés n’ont peut-être pas été effectués dans les normes biaisant, ainsi, les résultats…

Non, cela n’a pas de rapport avec les prélèvements. Ces résultats s’expliquent par le fait que la majorité des personnes qui ont été dépistées n’étaient pas des cas suspects, mais des personnes qui ont été en contact avec celles-ci. Il ne faut pas se baser sur les résultats d’une seule journée. Ils ne reflètent pas la situation épidémiologique réelle. Ce serait tirer des conclusions hâtives. D’autres paramètres doivent être pris en compte.

Le vaccin BCG contre la tuberculose protège-t-il contre le coronavirus ?

Une étude sur plus de cent pays, dont la Tunisie, a permis d’établir une corrélation élevée entre le vaccin BCG et la prévalence du coronavirus. Les pays qui, comme la Tunisie, ont instauré une vaccination obligatoire de leur population ont une prévalence moins élevée du coronavirus contrairement aux pays qui ont supprimé le vaccin BCG. A titre de comparaison, la Tunisie compte un peu plus de 600 cas contaminés pour un million d’habitants contre des milliers de personnes contaminées pour un million d’habitants dans des pays où le vaccin BCG n’existe plus. C’est un vaccin qui a été rendu obligatoire à l’époque de Bourguiba et qui était administré à la naissance, ce qui a permis de réduire considérablement la méningite tuberculeuse chez les enfants. Par contre, son effet était moindre sur la prévalence de la tuberculose à l’âge adulte, c’est pour cette raison que certains rappels ont été abandonnés. Le vaccin BCG est un vaccin vivant qui développe chez les personnes une immunité non spécifique d’entraînement qui permet de protéger l’organisme contre certaines catégories de virus.

Tous les espoirs sont portés aujourd’hui sur le traitement « miracle » du Professeur Raoult qui consiste à administrer de la chloroquine aux personnes atteintes de Covid-19. Mais il y a une polémique autour de ce traitement. Certains parlent de l’administrer au début de la maladie dès l’apparition d’une gêne respiratoire, alors que d’autres préfèrent l’administrer, à un stade plus avancé, lorsque le malade est en soins intensifs…

L’hydroxychloroquine a montré une certaine efficacité. Mais c’est un traitement qui doit être administré sous contrôle médical. Le choix d’opter ou non pour l’hydroxychloroquine reste de l’appréciation du médecin traitant. C’est lui qui a la latitude de décider si ce traitement peut être ou non administré à son patient, à quel stade de la maladie cela va se faire et s’il va, comme je l’ai expliqué, l’intégrer dans le protocole médical.

Des essais sont actuellement réalisés dans des pays comme la France où des médecins traitants inoculent à des personnes malades les anticorps de personnes guéries. Est-ce efficace ?

C’est ce qu’on appelle la sérothérapie. Cela consiste à inoculer, à un malade, les anticorps d’une personne qui a été en contact avec le facteur pathogène et qui a guéri. On va, pour cela, prélever le plasma des personnes qui ont développé un nombre élevé d’anticorps. Ce prélèvement du plasma se fait dans les centres de transfusion sanguine. Cette technique a donné des résultats positifs pour les formes graves et sévères dans des pays comme la Chine, la France, l’Italie… Elle n’est pas encore d’actualité en Tunisie.

Etes-vous pour ou contre le port du masque ?

J’encourage le port du masque qui est une mesure barrière permettant de freiner la propagation du virus. Encore faut-il qu’il soit disponible en quantité suffisante pour que le maximum de personnes puissent le porter.

Pensez-vous qu’il y aura bientôt un vaccin contre le coronavirus ?

Oui, je pense qu’il y aura très bientôt un vaccin contre le coronavirus.

Imen Haouari

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