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La presse | Tunisie | 19/03/2020
2020 restera dans les annales. Les générations futures sauront que l'humanité tout entière a livré une guerre sans merci contre un virus qui a remis en question la mondialisation en entraînant la fermeture des frontières et le repli communautaire.
La planète Terre tremble sous l'effet de la terrible épidémie du siècle présent.Dans les quatre points cardinaux du monde entier, tout le monde a le feu aux trousses. L'extrême facilité de contamination a rendu l'épouvantable virus plus redoutable que ce que le monde a connu dans un passé lointain : peste, choléra, tuberculose, variole, etc.
L'histoire marquera d'une pierre noire la catastrophique année 2020 ayant surpris les astrologues les plus illuminés du monde et pris au dépourvu toutes les sommités scientifiques.
Ceux-ci ne cessent de se livrer à une course folle contre la montre pour découvrir l'antidote et le vaccin contre l'imprévisible virus et se voir ainsi hissé sur le podium du Prix Nobel.
L'histoire racontera aux générations futures cette transe générale universelle causée par une épidémie aveugle dont nulle âme n'est à l'abri. Et est en mesure de venir à bout et «dévorer» tout être humain sans détermination entre le riche et le pauvre, entre le noir et le blanc, entre les gros bonnets et le vulgaire citoyen lambda. Si discrimination il y a, elle sera aux dépens des personnes vulnérables qui souffrent de maladies chroniques comme le diabète, l'hypertension, les pathologies cardiaques et pulmonaires…
Quoi qu'en dira l'histoire avec la fidélité scientifique qui lui est reconnue, elle ne saura faire revivre ses lecteurs notre tragique vécu. D'ici là, le vaccin sera disponible dans toutes leurs pharmacies. Des années plus tard, les générations contemporaines seront étonnées de cette «absurde» déstabilisation générale et universelle due aux graves épidémies qui ont mortellement frappé leurs ancêtres et qui sont entrées dans les annales de l'humanité.
Cela dit, voyons ce qui se passe en Tunisie. Dans notre pays, cela a été dit et redit par les officiels et non officiels confondus. Notre délivrance passe par la prévention et, rien que par la prévention. Parce que notre infrastructure hospitalière n'est pas en mesure d'affronter l'escalade de la situation. Le nombre de lits de réanimation est tout à fait dérisoire, pour ne pas dire presque nul, dans les unités publiques de soins et les unités privées !
D'ailleurs, l'Italie et à un degré moindre la France, malgré leurs capacités logistiques et techniques fabuleuses, ont eu du mal à faire face à l'évolution rapide et exponentielle de la situation. Là, au départ, les populations de céans n'ont pas suffisamment pris au sérieux l'ogre envahisseur. Ils s'en sont parfois moqué comme de l'an 2000 !
Il me semble que la Tunisie n'a pas suffisamment tiré la leçon des exemples italiens et français. Et ont mis du temps pour «verrouiller» ses frontières aériennes, maritimes et terrestres. La fermeture des mosquées a été également assez tardive.
La séance unique imposée aux cafetiers et restaurateurs m'a semblé inefficace; dans la mesure où les férus de «chkobba», «rounda» et rami ont tout le loisir d'occuper les tables en nombre inquiétant, depuis la pointe de l'aurore jusqu'à 16h00. S'agissant, pour la plupart, d'une frange de population de chômeurs et de mal lotis.
En prime, la surveillance du mouvement de nos pairs, de retour au bercail en provenance de la terre du pontificat en particulier, et mis dans l'isolement préventif, ne semble pas aussi parfaite qu'on le souhaite. Puisque, beaucoup d'entre eux auraient le plaisir et le loisir de prendre de l'air à loisir, sillonnant nos artères librement, laissant éventuellement libre cours à l'épidémie de faire des siennes. Il y a eu même de longues et fracassantes soirées de «mézoued» sans qu'aucun uniforme ne se soit pointé à l'horizon pour siffler la fin de la récréation !
Aujourd'hui, presque tout le beau monde aussi bien dans nos agglomérations que dans les profondeurs du pays semble faire montre de suffisamment de sagesse et de conscience du danger qui le guette. Et le langage de la banalisation cède la place à celui de la dramatisation. Oui, c'est le seul et unique chemin du salut.
Maintenant, après le matraquage médiatique et les deux apparitions télévisées du chef de gouvernement, l'heure est à l'isolement volontaire préventif. Cela a été une «belle mauvaise» occasion pour les familles de se réunir dans une ambiance conviviale et chaleureuse toujours absente dans nos foyers. Les mauvaises circonstances ne doivent pas nous empêcher de prendre la vie du bon côté et de positiver…
Cela dit, si le pouvoir public ne peut qu'être réjoui de ce bel élan de solidarité et d'autodéfense contre le mal, il lui faudrait offrir au bon peuple discipliné les conditions propices à l'isolement préventif. Ceci en lui permettant le stockage nécessaire de denrées de première nécessité et en injectant sur le marché des quantités abondantes et suffisantes. Car, hélas ! le citoyen se trouve souvent contraint d'être indiscipliné en quittant son foyer pour courir follement dans tous les sens et parcourir, vainement, les divers points de vente et supermarchés, tous en rupture de stocks surtout de farine et de semoule.
Ce qui fait malheureusement le grand bonheur de certains boulangers d'écouler leur farine fortement subventionnée au prix fort !
Ne voilà-t-il pas, diantre! une hémorragie de trop pour notre pauvre caisse de compensation et un facteur de trop, défavorisant l'isolement préventif si salutaire !
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