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La presse | Tunisie | 26/09/2019
La plupart des établissements sanitaires du gouvernorat de Kairouan manquent cruellement de staffs médical et paramédical, d’équipements de pointe, de spécialistes et de médicaments. C’est ce qui explique les vives tensions sur le plan relationnel aussi bien à l’hôpital Ibn El Jazzar que dans les 136 centres de soins de santé de base.
Ainsi, les scènes de maltraitance, de violence physique et verbale à l’égard de tout le personnel augmentent de jour en jour puisque les malades, souvent dans un état de détresse et de vulnérabilité, trouvent qu’il y a beaucoup de laisser-aller et d’indifférence. D’ailleurs, dans la soirée du 12 septembre, des citoyens indélicats ont agressé les médecins au service des urgences suite au décès d’un proche puis ont causé d’énormes dégâts aux équipements déjà insuffisants.
C’est pourquoi cela fait deux semaines que les sit-in de protestation des médecins, des infirmiers et des employés deviennent presque quotidiens, et ce, pour dénoncer les agressions récurrentes, et l’absence d’anesthésistes-réanimateurs à l’unité chirurgicale « Les Aghlabides » puisque les deux médecins qui y exerçaient sont en congé longue durée.
Ainsi, plusieurs patients alités depuis des semaines, et dont l’état de santé nécessite des opérations urgentes, voient leur état s’aggraver de jour en jour à cause du report quotidien de leurs actes chirurgicaux.
Et même lorsqu’on fait appel à des anesthésistes du privé pour les cas d’extrême urgence, ces derniers ne peuvent rien faire à cause de l’absence de produits anesthésiants. Où va-t-on avec une telle anarchie ? Pourquoi laisser les patients nécessiteux en état de souffrance en attendant une mort certaine ?
Excédés, les membres de la coordination « Winou Sbitar » viennent d’organiser un sit-in de 3 jours au sein de la direction régionale de la santé.
Car ils estiment que les Kairouanais en ont marre des promesses non tenues et de la dégradation générale de l’état des établissements hospitaliers.
M. Radhouen Fatnassi, activiste et militant des droits de l’homme, nous précise dans ce contexte : « L’hôpital Ibn El Jazzar qui reçoit en moyenne 200 patients par jour, soit 6.000 par mois, au service des urgences, souffre de beaucoup de défaillances et de carences. C’est pourquoi il se vide petit à petit de ses compétences qui préfèrent aller en coopération ou dans les hôpitaux de Sousse ou de Tunis. En fait, l’état de fatigue et le stress permanent des médecins (il arrive qu’un médecin assure 13 gardes successives), l’insécurité dans les hôpitaux, le manque de matériel nécessaire tel que le perfuseur et l’absence de spécialistes, surtout en dermatologie et en chirurgie, font que le cadre médical et paramédical en a ras-le-bol de cette situation qui va de mal en pis. Certains ont même proposé de fermer une fois pour toutes l’hôpital Ibn El Jazzar. Cela sans oublier la lenteur de démarrage des travaux de construction de l’hôpital universitaire Salman Ibn El Abdellaziz, le gigantesque projet financé par le Fonds saoudien de développement (85 millions de dollars) et dont certains lobbies freinent le démarrage.
Rappelons dans ce contexte que lors d’une réunion tenue récemment au siège du gouvernorat de Kairouan en présence de cadres du ministère de la Santé, il a été décidé de démarrer les études relatives à l’hôpital Salman Ibn Abdelaziz au mois de novembre 2019 et on s’attend à ce que le démarrage effectif des travaux de construction ait lieu en 2021 pour durer trois ans.
Donc, si tout va bien, la fin des travaux est prévue pour 2024 ; ce gigantesque projet comprendra dans une première étape 500 lits.
Par ailleurs, les études relatives à la réalisation de l’hôpital de Haffouz (52,3 MD) débuteront en 2020 pour une durée de 12 mois. Et le démarrage des travaux est pour l’année 2021.
Par Fatma ZAGHOUANI
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