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La presse | Tunisie | 13/06/2019
Après les produits de consommation de base qui ont vu leurs prix grimper en flèche après la révolution, c’est désormais au tour des dépenses liées à la santé de peser lourdement sur le budget du citoyen lambda. Alors que les Tunisiens ont de plus en plus de mal à faire face à la cherté de la vie, voici qu’un secteur fondamental, celui des prestations des soins dans les structures privées, a été rattrapé par l’augmentation des prix.
En effet, un communiqué du conseil de l’Ordre des médecins publié en début de semaine affiche les nouveaux honoraires des médecins qui ont été révisés à la hausse en fonction des catégories. Une consultation chez un médecin généraliste coûtera dorénavant 45 dinars à des patients souffrant de divers bobos : angine, maux de ventre, entorse… La facture est un peu plus salée pour une consultation chez un spécialiste. De 50 dinars, les honoraires sont passés à 70 dinars. Il faut rajouter cinq dinars de plus pour les psychiatres et les neurologues. Une consultation de nuit chez soi (de 21h00 à 7h00 comme cela est précisé dans le communiqué) par un médecin généraliste ou spécialiste coûtera dorénavant 90 dinars et 140 dinars alors que ces honoraires s’élevaient respectivement à 70 dinars et 100 dinars les années précédentes. Après les produits de consommation de base qui ont vu leur prix grimper en flèche après la révolution, c’est désormais au tour des dépenses liées à la santé de peser lourdement sur le budget du citoyen lambda.
Les réactions ne se sont pas fait attendre sur les réseaux sociaux suite à la publication des nouveaux honoraires sur la page officielle du Conseil national de l’Ordre des médecins suscitant des réactions mitigées ! Surprise, colère…. au sein de la bulle internet. « Faites attention et tâchez de ne pas tomber malade », ironise un internaute sur les réseaux sociaux.
Cette réévaluation des honoraires serait une conséquence logique de la cherté du coût de la vie, selon le Dr Mounir Youssef Makni, spécialiste en gynécologie et ancien président du Conseil national de l’Ordre des médecins. « Nous ne sommes pas isolés du reste de la société. Nous aussi, nous subissons comme tout le monde la cherté de la vie. Le taux d’inflation et la dépréciation constante du dinar se sont répercutés négativement sur les charges sociales des médecins.
C’est ce qui explique, d’ailleurs, la révision à la hausse des honoraires des médecins. Retraité de la fonction publique, T.L, un septuagénaire origine du Sud, reproche au Conseil national de l’ordre des médecins « d’abuser de ses prérogatives » dans un pays où le Smig est inférieur à 400 dinars et où le pouvoir d’achat est au plus bas. La Cnam va-t-elle suivre ? », s’interroge le septuagénaire qui estime que, le cas échéant, cela permettra d’atténuer un tant soit peu les répercussions sur la bourse du citoyen. « Si la Cnam ne suit pas, c’est la catastrophe », poursuit le retraité. « Il y a un autre problème. Les citoyens de la classe moyenne se trouvent entre le marteau et l’enclume. Les prestations et les soins qui laissent à désirer dans les hôpitaux les poussent à consulter un médecin de libre pratique. Maintenant que les honoraires sont devenus exorbitants, où aller ? ».
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