Manque de spécialistes, pénurie de médicaments... Les employés de cette structure hospitalière mettent en garde contre la situation catastrophique de l’hôpital public. L’hôpital régional de Jendouba est abandonné, ces derniers temps, à son triste sort, poussant les employés de l’établissement à lancer un cri d’alarme pour mettre en garde contre les risques de sa déperdition, tant plusieurs carences minent l’hôpital et rendent presque impossible la poursuite des traitements des patients, au moment où, ironie du sort, l’on s’attend à l’ouverture imminente du nouveau centre de cancérologie, conçu et financé par un don du gouvernement autrichien.

L’hôpital serait, selon le cadre médical et paramédical, dans un piteux état à l’instar du service de cardiologie, ce qui a poussé la société civile et les employés de l’hôpital à manifester pour réclamer la prise de mesures urgentes afin de sauver ce service. Selon le directeur régional de la santé publique, depuis le départ à la retraite du médecin chef de service, deux médecins chinois prodiguent leurs services aux patients. Toutefois, le médecin chef de service ne pourra pas profiter paisiblement de sa retraite.

Le calvaire des patients

En effet, faute de médecins spécialistes, il sera de nouveau sollicité, selon la même source, à travers un contrat prolongeant son activité à hauteur de deux journées de consultation par semaine en attendant des jours meilleurs et le recrutement de nouveaux spécialistes tunisiens.

Des professionnels du secteur ont tiré la sonnette d’alarme exhortant l’association des cardiologues et le ministère de la Santé publique à trouver des solutions à cette pénurie de médecins qui contraint les patients à faire le déplacement jusqu’à la capitale pour se faire soigner quand ils en ont les moyens. C’est dire le calvaire des patients, d’autant plus que l’on se plaint, également, du manque de certains médicaments en rupture de stock, non seulement à l’hôpital mais également à la Pharmacie centrale.

Il faut rappeler, cependant, que l’hôpital régional de Jendouba avait, à l’origine, une vocation de CHU (centre hospitalo-universitaire), mais il a vite sombré dans la médiocrité et il ne reste plus rien ou presque de cette vocation, en dépit de l’annonce de l’ouverture imminente du nouveau centre de cancérologie dans lequel la population et les autorités régionales mettent beaucoup d’espoir pour le traitement des patients atteints de cancer.

Auteur : Jamel Taibi