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La presse | Tunisie | 11/03/2019
En effet, les hôpitaux sont presque tous saturés, l'accueil y est catastrophique et les patients sont contraints d'accepter leur triste condition non sans douleur et amertume, notamment dans les services d'urgence où le nombre de médecins est jugés très insuffisant pour pouvoir prendre en charge tous les patients. C'est le constat qui se dégage dans les hôpitaux du Kef, Jendouba, Béja et Siliana où le nombre de spécialistes se compte sur les doigts.
Certaines spécialités sont même parfois totalement absentes, comme celles de la dermatologie et, à des degrés moindres la gynécologie provoquant bien des peines aux patients et même la mort dans certains cas, notamment pour les femmes enceintes, au point que les citoyens ne font plus désormais confiance aux structures de santé de première et de seconde ligne d'autant plus que ces dernières fonctionnent, selon plusieurs directeurs régionaux de la santé, au-delà de leur capacité réelle.
Quant aux services des urgences du pays, ils ne répondent nullement aux normes internationales dès lors que les médecins assurent un nombre de consultations qui dépasse l'entendement avec parfois entre 100 et 150 consultations par jour de garde.
L'Etat serait même responsable des retards enregistrés au niveau de la mise en place de certains projets de construction de nouvelles unités hospitalières ou de leur rénovation, comme au Kef où des chantiers ont été arrêtés pour défaut de paiement ou de crédit à l'instar du nouveau pavillon d'urgence de l'hôpital régional et des deux hôpitaux de Sakiet Sidi Youssef et Nebeur.
Distribution des médicaments et problème de traçabilité
Le directeur régional de la santé a cependant annoncé ces deniers jours que les travaux vont reprendre après que l'Etat a honoré ses dettes vis-à-vis de ses créanciers dont certains ont failli faire banqueroute, mais cela ne cache pas les difficultés que rencontrent les patients dans les régions du Nord-Ouest, et qui sont contraints de se rendre à la capitale pour se faire soigner, notamment pour ceux qui disposent de moyens financiers suffisants pour le faire.
Un autre problème persiste, celui du manque de médicaments ou de leur mauvaise gestion, comme l'ont remarqué certains anciens responsables des structures de santé publique, qui affirment que certains médicaments périmés ne sont pas parfois retirés de la pharmacie de l'hôpital, appelant à mobiliser plus de moyens pour améliorer la traçabilité du circuit de distribution des médicaments, surtout que, comme l'a affirmé l'ancien ministre de la Santé publique, 38% des dépenses du ministère sont consacrés aux médicaments.
Ce n'est donc plus de la microchirurgie qu'il va falloir utiliser pour remettre sur les rails le secteur public de la santé mais plutôt de la chirurgie lourde si l'on veut préserver l'hôpital public dans les régions de l'intérieur, car l'état des lieux actuel dans le secteur sanitaire est sans précédent et symptomatique d'un mal structurel, surtout qu'en règle générale, ceux qui gèrent nos hôpitaux ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour gérer tant bien que mal leur budget alors que l'Etat exige de plus en plus des responsables dévoués mais exténués de remplir de plus en plus de missions avec de moins en moins de moyens. Une équation qui n'est pas propre aux hôpitaux mais qui semble se généraliser à tous les autres secteurs de l'activité sociale, éducative ou autre. Insensé !
Par Jamel Taibi
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