Les malades et les blessés admis dans les services d’urgence de certains établissements hospitaliers doivent s’armer de patience. Mardi après-midi à l’hôpital de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous. Dans une salle d’attente pleine à craquer, des malades ont pris place sur les bancs et attendent leur tour pour entrer dans la salle des soins.

Certains ont préféré discuter avec d’autres patients pour oublier leur souffrance... D’autres accompagnés par leur proches préfèrent se murer dans le silence. Devant le guichet d’enregistrement, plus d’une dizaine de personnes attendent de s’inscrire dans une longue file d’attente. Il faut attendre au moins deux heures pour pouvoir être ausculté par le médecin de service. Un agent ouvre la grande porte bleue qui donne accès à la salle de soins et épelle haut et fort une dizaine de noms qui doivent se présenter pour le diagnostic.

Encore une autre mauvaise surprise : une fois dans la salle des soins, le patient se trouve devant un seul médecin traitant qui doit s’occuper de plusieurs malades à la fois ! La situation est intenable. Le calvaire ne s’arrête pas là. Après le diagnostic, il faut passer dans une autre salle, refaire la même démarche et patienter pendant une éternité pour faire une simple « radio »… Rebelote… Il s’agit là d’une scène tout à fait ordinaire qui se déroule tous les jours dans les urgences hospitalières.

Et ce n’est pas tout, car il est tout fait normal qu’au bout d’une dizaine de jours, quand le patient revient pour retirer son dossier médical, il ne le trouve pas ! Dans ce cas-là, le malheureux patient doit parcourir les couloirs de l’hôpital, se rendre dans toutes les salles et se renseigner auprès de tous les responsables pour trouver le fameux rapport médical égaré on ne sait où… Ce manque d’organisation, cette négligence, cette attitude nonchalante des agents hospitaliers… cet accueil froid… ne peuvent que doubler la souffrance des personnes qui viennent consulter dans les services de santé publique reflétant les défaillances du système de ce secteur.

Auteur : H. SAYADI